
À l’ère des réseaux sociaux, une révolution silencieuse bouleverse nos repères: familles fragmentées, valeurs érodées, et société en perte de repères. Ce phénomène insidieux, où l’immédiateté et la superficialité prennent le pas sur la réflexion et les liens authentiques, invite à une profonde introspection collective. Le temps est venu de redonner à nos traditions et à notre humanité la place qu’elles méritent, avant que cette spirale numérique ne devienne irréversible.
Un héritage en lambeaux
Ah, les années 80 et 90, ce bon vieux temps où la télévision, ce meuble lumineux, était encore la maîtresse des illusions. À cette époque, les mômes dansaient entre réel et fantasmes comme des funambules sur un fil de coton. Aujourd’hui, mes amis, c’est tout autre chose. Ce ne sont plus les gosses qu’on retrouve hypnotisés, mais les adultes eux-mêmes, happés par le grand siphon des réseaux sociaux. À Djibouti, comme ailleurs, ces vitrines numériques ne sont pas des temples de la réflexion, mais des terrains vagues où l’esprit critique va s’enterrer, laissant la place à la meute, toujours prête à hurler.
Les valeurs en sursis
Jadis, on avait le néolibéralisme et la télé qui, malgré leurs défauts, savaient se tenir. Mais là, les réseaux sociaux, ce sont des bulldozers de l’âme Ils ne grattent pas, ils rasent…famille, nation, solidarité, tout passe à la moulinette. Ce qui tenait bon depuis des siècles s’écroule comme un château de cartes sous un coup de vent. Et derrière, on ne retrouve rien d’autre qu’un grand vide, un vide qui ne dérange personne, un vide qui s’inscrit comme une norme.
La famille, ce vieux bastion
La famille, ce doux repaire où les traditions se refilaient comme des trésors, ressemble aujourd’hui à une ruine. Les vraies discussions se font rares, remplacées par des échanges aussi consistants qu’une poignée de vent. Finis l’époque ou l’ont se battait pour une télécommande pour quelle chaine de télévision regardé. Les parents, loin d’être des piliers, pataugent dans des disputes insignifiantes ou se perdent dans des écrans, chacun dans son coin. Au lieu d’être des modèles, ils deviennent des avertissements ambulants la famille, autrefois ce phare dans la nuit, n’est plus qu’un lumignon vacillant.
Les nouveaux “adultes” du net
Les “adultes du net”: une expression qui colle comme une étiquette de bouteille de mauvais vin. Ces braves gens, à force de baigner dans l’univers numérique, oublient qu’ils ont une marmaille qui les regarde. Ils préfèrent les potins venimeux et les mensonges retors, enseignant par l’exemple l’art de calomnier. Et les gamins, ces éponges vivantes, s’en imprègnent et reproduisent ce manège, comme des copies conformes d’un système en panne.
Un malaise qui étouffe
Ce qui se passe à Djibouti n’est pas une simple mode passagère, mais un vrai trou noir dans le ciel de notre humanité. Ce malaise social, c’est comme une maladie chronique qu’on traîne sans savoir comment s’en débarrasser. Les jeunes s’y engouffrent, entraînés par l’exemple de leurs aînés. Et nous voilà à regarder ce spectacle, comme des passagers d’un train qui file droit vers le mur.
Un clic vers l’oubli
Chaque clic est une petite trahison de plus• Une déchirure dans le tissu social• L’individu, armé de sa voix numérique, choisit de gueuler dans le vide plutôt que d’écouter ceux qui l’entourent. Les réseaux sociaux, censés nous relier, deviennent des armes de destruction relationnelle.
Le réveil de la conscience
Mais ce n’est pas fichu devrais-je dire, pas encore. Il suffit d’un sursaut, d’un moment de lucidité. La vraie question, c’est: qu’est-ce qu’on veut laisser derrière nous ? Les générations futures méritent mieux que ce bazar. Il est temps de poser les écrans, de rouvrir les cœurs et les dialogues, de remettre la famille au centre et de rebâtir la communauté. Ce ne sera pas facile, mais les grandes œuvres ne le sont jamais. Allez, réveillons-nous ! Le temps presse, et si l’on ne réagit pas maintenant, le naufrage sera définitif. Soyons lucides, redevenons humains, avant que le numérique ne nous avale pour de bon.
Said Mohamed Halato