Le jeudi 19 mai 2022 s’est tenue une réunion de mobilisation, répondant à l’appel à la solidarité nationale du Président de la République lancé le 10 mars 2022, pour atténuer les effets de la succession de chocs exogènes ayant des conséquences dramatiques tant sur l’économie que sur la population du pays.
La réunion était présidée par M. Mahmoud Ali Youssouf, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, ainsi que Mme Ouloufa Ismael Abdo, Ministre des Affaires Sociales et des Solidarités, et le Coordonnateur résident du Système des Nations Unies à Djibouti, M. Jose Barahona, en présence des représentants du corps diplomatique étranger et des Nations Unies à Djibouti.
En effet, Djibouti a dû faire face à une série dramatique de crises telles que la pandémie mondiale, aux effets de chocs climatiques tels que la sècheresse récurrente qui sévit actuellement dans la Corne de l’Afrique, l’invasion acridienne dévastatrice en milieu rural, les tensions politiques des pays voisins et les conséquences de la crise ukrainienne entrainant une inflation des prix des denrées de première nécessité. Les conséquences néfastes de cette succession de crises sur notre population sont réelles et observables. D’après les récentes analyses effectuées par l’ONU en mai 2022, il est indiqué qu’environ 13% de la population du pays (soit 132 000 personnes) serait actuellement en situation d’insécurité alimentaire aigue et nécessiterait une aide d’urgence. Les projections indiquent une hausse jusqu’à 16% de la population du pays (192 000 personnes) d’ici décembre 2022 tandis que les marchés mondiaux continuent à être affectés par les conflits en cours.
Le Gouvernement a donc pris la mesure de cette conjoncture et cette situation qui risque de s’exacerber davantage pour se préparer à une période allant de 6 à 12 mois dans son plan de riposte afin qu’il puisse agir en urgence et efficacement. Ainsi, les prévisions gouvernementales tablent sur une période de 12 mois et pour une cible de 59. 317 ménages soit 332.000 individus (60% au milieu rural), répertoriés dans le Registre Social.
Afin de répondre à cette situation, le Gouvernement de Djibouti a réagi promptement et a pris des mesures de mitigation pour réduire les pertes en termes de taux de croissance annuelle et éviter que les ménages vulnérables ne soient davantage éprouvés.
Pour ce faire, le Gouvernement a mobilisé sur les fonds propres du Fond de Solidarité Nationale (FSN) un montant de 1.8 milliards de nos francs, soit 10 millions de dollars pour soulager et soutenir très rapidement 35.000 ménages pauvres extrêmes relatifs soit environ 196.000 individus en leur apportant une assistance alimentaire.
Le Ministère des Affaires Sociales et des Solidarités a mis en place un plan d’action sur le long terme qui se décline de la manière suivante :
– Mettre en œuvre des programmes d’aide d’urgences adaptés
– De poursuivre la consolidation des programmes sociaux et agropastoraux continus.
Le MASS estime qu’un financement de 250 millions USD est nécessaire pour d’une part assurer la sécurité alimentaire pour les personnes vulnérables et d’autre part leur donner les moyens adéquats pour être plus résilientes aux chocs.
A ce jour, le Gouvernement a déjà mobilisé 20% sur fonds propres, soit 50 millions de fdj, 30 millions USD ont été disponibilisés par la Banque Mondiale, alors que le Système des Nations Unies a mobilisé un financement de 2 millions USD à travers le Fond Central d’Interventions d’Urgence (CERF).
La réunion multilatérale qui s’est tenue ce jeudi et qui a réuni de hauts officiels du gouvernement Djiboutien, des représentants de l’ONU, des diplomates étrangers et bailleurs de fonds, a réellement recentré l’attention sur la gravité de la situation et a permis de faire prendre conscience à l’audience des manques financiers à combler afin d’instaurer une solidarité internationale qui réponde convenablement à cette situation de crise.