Une équipe de l’Office Djiboutien de la Propriété Industrielle et Commerciale (ODPIC) composée de trois experts en propriété industrielle, s’est rendue successivement au début de ce mois dans les différents établissements d’enseignement technique de la capitale et ceux des régions de l’intérieur, pour présenter aux  enseignants de ce secteur les services offerts par le réseau national des centres d’appui à la technologie et à l’innovation (CATI) et les sensibiliser notamment sur l’importance de celui-ci pour les inventeurs aussi bien dans le domaine de la formation que celui des recherches et de l’innovation technologique.

Crée en mars 2017 dans le cadre d’un partenariat entre l’Office Djiboutien de la Propriété Industrielle et Commerciale (ODPIC), le Centre d’Etude et de Recherche de Djibouti (CERD), l’Université de Djibouti (UD) et l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), le réseau national CATI est, selon lui, un outil permettant de stimuler l’innovation et la croissance économique en République de Djibouti. En vue de faire profiter des divers documents et des services d’information technologique de grande qualité offerts par ce réseau national CATI aux jeunes inventeurs du pays et notamment ceux des lycées techniques, l’Office Djiboutien de la Propriété Industrielle et Commerciale (ODPIC) a organisé au début de ce mois, des ateliers de sensibilisation dans les différents établissements d’enseignement technique du pays.

L’initiative émane du directeur général de l’ODPIC, Ahmed Mohamed Osman, qui à travers cette large campagne de sensibilisation, compte implanter ce nouvel outil technologique sous nos cieux pour que les établissements d’enseignement puissent exploiter efficacement ces informations issues de différentes bases de données qui contiennent plus de 120 millions de technologies. Il s’agit ici d’un projet qui a bénéficié de l’appui du ministère du commerce et du tourisme.

De Djibouti-ville à Obock, en passant par Arta, Ali Sabieh, Dikhil et Tadjourah, trois experts en propriété industrielle de l’ODPIC à savoir Abdourahman Hassan Moussa, chef de service de la Planification et gestion des projets de cette institution en charge de la protection des propriétés intellectuelles et commerciales de notre pays, également coordinateur du réseau national CATI, ses collègues Bandjir Omar Bandjir et Hamza Hassan Farah respectivement chef de service brevets et responsable des Marques, ont présenté aux enseignants de ces différents établissements d’enseignement technique, les atouts du réseau national du CATI et notamment son importance pour les inventeurs et les incubateurs de Start-up.

Ils ont fait part aux enseignants technique du pays, que le réseau CATI, en tant que bibliothèque digitale, est une collection de plus de 120 millions de documents de brevets décrivant des technologies spécifiques et publiés dans des bases de données gratuites détenues par des grands offices de propriété intellectuelle des pays qui innovent le plus.

Partout où ils passaient, les cadres de l’ODPIC ont bien expliqué aux enseignants et étudiants de ces différents établissements d’enseignement technique du pays, que le réseau CATI comprend également des activités de formation à distance animées par des experts de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).  «La science et la technologie n’ont pas de frontières, ni de couleur. Il faut tirer profit des connaissances disponibles, afin de réaliser des progrès», disait Bandjir Omar, aux élèves des lycées techniques pour les exhorter à profiter de cette infinité de données multisectorielle. «Il permet l’amélioration des capacités et des compétences nationales dans le domaine de l’exploitation des technologies existantes dans des bases de données brevets disponibles à travers les différents réseaux de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)».

répétaient inlassablement son collègue Hamza Hassan Farah à chaque atelier pour mieux sensibiliser les participants avant de leur fournir des présentations plus complètes des principaux domaines de la propriété intellectuelle à savoir le droit d’auteur, les droits connexes, les brevets, les marques déposés, les indications géographiques, les modèles industriels, la protection des obtentions végétales et la concurrence déloyale et les traités administrés par l’OMPI, des informations détaillées sur les sources, les techniques et les données utilisées lors de la réalisation de recherches dans le domaine des brevets, ….etc. Bref tout ce qui permettrait aux futurs usagers, de stimuler un intérêt et de motiver les jeunes à utiliser ce réseau d’importance capitale dans le domaine de la créativité et de l’innovation technologique ont été entrepris au cours de cette mission. Rappelons que le projet de Centre d’Appui à la Technologie et à l’Innovation (CATI) vise selon l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), instigatrice dudit projet, à réduire l’écart scientifique et technologique entre les pays industrialisés et ceux moins avancés (PMA). Le réseau compte actuellement plus de 1100 CATI dans 80 pays en développement, lequel facilite les échanges d’expériences entre les CATI de ces différents pays (ceux dit développés et les PMA), en matière d’innovation dans plusieurs domaines à savoir la pêche, l’agriculture, le tourisme, …etc.

Rachid Bayleh

Le point avec…Abdourahman Hassan Moussa

Coordinateur du réseau national CATI

 « De nombreux prototypes innovants qui généreraient d’importants revenus ont été détectés dans plusieurs lycées techniques des régions de l’intérieur »

«Les CATI facilitent le passage de la recherche au produit de deux manières. Ils mettent à disposition d’importants moyens pour acquérir des connaissances, développer les compétences, et ils disposent de connaissances locales sur les différents acteurs de l’écosystème d’innovation, ce qui leur permet d’être mieux connectés les uns aux autres. Généralement, les services offerts par les CATI comprennent, l’accès aux ressources brevet et non-brevet (scientifiques et techniques) et aux publications relatives à la propriété intellectuelle; l’aide à la recherche et à l’extraction d’informations relatives à la technologie; la formation à la recherche dans les bases de données; la réalisation de recherches à la demande (nouveauté, état de la technique et atteintes aux droits); la veille technologique et concurrentielle; la communication d’informations élémentaires sur la législation relative à la propriété industrielle, sur la gestion de la propriété industrielle et les stratégies connexes ainsi que sur la commercialisation et la mise sur le marché de la technologie.

Au cours de nos différentes ateliers à Djibouti-ville et dans les régions de l’intérieur, nous avons détecté, dans plusieurs lycées techniques des régions de l’intérieur des nombreux prototypes innovants qui pourront faire l’objet de demande de dépôt de brevet et qui généreraient d’importants revenus permettant de financer la recherche et le développement au sein des établissements d’enseignement technique. Le planning de la tournée proposé par l’ODPIC et adopté par la direction générale de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (DGETFP) a porté ses fruits puisqu’il y a eu au total 120 enseignants techniques qui ont assisté aux ateliers de sensibilisation. Toutefois, la direction de l’ODPIC salue les efforts menés par la DGETFP et la forte implication des proviseurs des lycées techniques et directeurs des centres de formation professionnelle. Tous les participants ont manifesté leurs intérêts de suivre les formations spécialisées en Propriété intellectuelle offertes par l’ODPIC et l’OMPI afin qu’ils puissent mieux surfer dans les bases de données brevets des pays avancés pour non seulement reproduire les technologies existantes mais pour s’inspirer pour innover également. Il convient aussi de féliciter le Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat (CLE) qui a adhéré récemment au réseau national CATI et dont plus de 10 cadres ont suivi et validé avec succès les formations spécialisées en propriété intellectuelle. Au jour d’aujourd’hui, le CLE possède le seul CATI opérationnel capable de fournir des conseils en propriété intellectuelle de qualité aux usagers.»