
La République de Djibouti a réceptionné le 18 mai dernier une importante quantité de fouilles archéologiques en provenance de la France. Ces objets archéologiques ont été découverts à Djibouti il y a quatre décennies et ont fait l’objet de prêts pour les universités et laboratoires français, plus particulièrement à celui de Toulouse et au CNRS, dans le cadre d’une convention garantissant la collaboration entre les deux pays.

Il a été conçu pour ce rapatriement et selon les normes internationales un Centre de Conservation et d’Etudes des collections archéologiques, dans les locaux du CERD avec un équipement approprié. Et depuis la mise en place de cette structure de conservation, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Dr Nabil Mohamed Ahmed, a décidé de rapatrier tous nos objets d’arts archéologiques, constituant le patrimoine national du pays. Cette mission a été confiée au docteur Saleh Zakarieh, directeur de l’Institut des Recherches Archéologiques de Djibouti, et à Mme Jessie Cauliez, Cheffe de la mission archéologique franco-djiboutienne.

L’ayant interrogé, le directeur de l’IRAH, Saleh Zakarieh, nous confie : «Je suis très ému, c’est un immense plaisir que la France ait restitué une partie de nos œuvres d’arts archéologiques et nous la remercions. En première étape, nous avons conçu pour ces objets un projet de conservation et d’archivage avec la collaboration du CNRS et de l’Université de Toulouse, et dans la seconde étape, ces objets qui représentent une discipline scientifique permettront une étude de l’être humain à travers l’ensemble de ces vestiges matériels ayant subsisté au cours des siècles». Ensuite, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche s’est rendu sur place pour visiter ces objets d’arts archéologiques en provenance de la France. Il était accompagné du directeur général du CERD, le Dr Jalludin Mohamed, de la cheffe des missions françaises et des responsables du Ministère. Lors de l’ouverture des caisses, le ministre Nabil Mohamed Ahmed a contemplé ces objets composés de vestiges paléontologiques provenant de fouilles et sont de nature variées : outils, ossements, poteries, céramique décorée, matériels de broyage, outils en os, éléments de parure, industrie lithique, de filets de pêches, des fossiles de faunes d’animaux comme les éléphants, les crocodiles et les girafes datant de plus d’un million d’années conservés dans des endroits marécageux recueillis sur le site d’Asa Koma située à une trentaine de kilomètres du Lac Abbé et sur le site de Gobaad dans la région de Dikhil.

Les propos du ministre Nabil Mohamed Ahmed : «ce sont des œuvres d’arts découvertes à Djibouti, et ce rapatriement est un projet qui a été initié et sollicité par le président de la République SE Ismaïl Omar Guelleh, depuis le jour que j’avais été nommé. C’est aussi une expédition qui correspond très fort à un engagement pris par le président de la République française Emmanuel Macron pour que la jeunesse djiboutienne ait la possibilité d’accéder à son patrimoine et à son histoire. Elle est l’un des enjeux essentiels pour une relation nouvelle entre la France et la République Djibouti».

A Djibouti, le projet de rapatriement et la création d’un Centre d’archivage de nos objets d’arts est une initiative et une résolution pour laquelle on a œuvré depuis plus de 10 ans et qui se concrétise enfin. Un Centre revêtit de patrimoine national et qui plus tard se transfigurera en musée archéologique accessible à la nouvelle génération des chercheurs d’observer, d’étudier et d’admirer les génies créateurs de nos ancêtres.
Saleh Ibrahim Rayaleh