Nous reprenons dans ces colonnes, en substance, le vibrant discours du chef de l’Etat djiboutien prononcé lors de l’ouverture du 18e sommet du Mouvement des Non-alignés à Baku, en Azerbaïdjan.
(( Il est évident que les valeurs et les principes fondamentaux sur lesquels repose notre Mouvement sont aujourd’hui, plus que jamais, pertinents. En effet, les défis auxquels nous sommes confrontés actuellement, notamment la poursuite effrénée au nucléaire, les conflits armés, les flux de réfugiés, le terrorisme, la pauvreté et la dégradation de l’environnement, exigent tous un multilatéralisme plus efficace, plus dynamique. Nous nous félicitons à cet égard du thème de ce sommet qui est la Promotion et la consolidation de la paix par le respect du droit international. La souveraineté, l’égalité des États, le règlement pacifique des différends, entre autres, sont des principes fondamentaux et revêtent une importance particulière pour les relations internationales et la coexistence pacifique des nations. C’est pourquoi, il est impératif de préserver et de promouvoir le rôle des instances internationales, soutenir les efforts en cours visant à des réformes significatives et consolider l’action collective et la solidarité internationale pour l’avènement d’un monde plus équitable, plus sûr et plus stable.
Un multilatéralisme fort et inclusif à travers l’adhésion au dialogue, à la diplomatie de la paix et à l’attachement au principe de la coexistence pacifique
A cet effet, un engagement politique collectif s’impose à tous et nous devrions mettre en place des mécanismes de réflexion, de proposition et de concertation afin de maîtriser les nouveaux enjeux et relever les défis auxquels nous sommes confrontés.
C’est pourquoi, nous avons, plus que par le passé, besoin d’un système de gouvernance international plus représentatif et plus équilibré. Nous ne pouvons ignorer le fait que le monde est actuellement confronté à des idéologies qui ne s’alignent pas toujours sur les principes du droit international et sont contraires aux valeurs de notre mouvement, notamment le nationalisme et l’unilatéralisme. Cette tendance constitue une grave menace pour la paix, la sécurité et le développement de nos pays. D’où la pertinence d’un multilatéralisme fort et inclusif à travers l’adhésion au dialogue, à la diplomatie de la paix et à l’attachement au principe de la coexistence pacifique qui se sont toujours révélés essentiels pour la coordination de nos actions.
Consolider l’action collective et la solidarité internationale pour l’avènement d’un monde plus équitable, plus sûr et plus stable
Le Mouvement des pays non alignés a toujours cherché à mettre en place un système international plus démocratique, doté de relations économiques plus équitables, qui permettrait aux États de jouir de l’égalité souveraine, d’atteindre la prospérité et la paix. Malheureusement, de nos jours, l’égalité souveraine semble insidieusement remise en cause face à la volonté du plus fort et l’aspiration collective de ne laisser personne derrière semble un espoir lointain. Ma délégation, tout en maintenant la solidarité politique, estime toutefois que nous devrions promouvoir plus de commerce et d’investissements entre nous et surtout réduire les déséquilibres et inégalités dans le système commercial multilatéral et ainsi protéger les intérêts des pays du Sud. De cette façon, nous nous donnerons les moyens de surmonter les nombreux défis auxquels nous continuons à faire face dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable conformément au Programme 2030.
Djibouti exhorte tous les États membres à appuyer sa candidature au Conseil de sécurité pour la période 2021-2022
Depuis plus d’une décennie, les États membres ont inlassablement œuvré en vue de réformer les Nations Unies ainsi que ses institutions afin de relever efficacement les défis économiques, politiques, sociaux et de sécurité, actuels et mondiaux. A cet égard, Djibouti appuie les réformes des Nations Unies, en particulier celles portant sur le Conseil de sécurité, et réaffirme la position de l’Afrique formulée dans le Consensus d’Ezulwini et la Déclaration de Syrte. Mon pays se réjouit à cet effet du soutien ferme de la famille des pays non alignés en ce qui concerne la quête de l’Afrique afin que celle-ci puisse prendre sa place légitime au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies.
En juin 2020, l’Assemblée générale organisera des élections pour cinq sièges non permanents au Conseil de sécurité pour la période 2021-2022, dont l’un est attribué à l’Afrique. Conformément à la tradition de rotation sous-régionale du Groupe africain, ce siège devrait être occupé par un État de l’Afrique de l’Est. En vertu des règles de l’Union africaine, il est incontestable que Djibouti devrait être le candidat du Groupe africain au siège du Conseil de sécurité pour la période 2021-2022. Le principe de rotation garantit à tous les États africains, grands ou petits, la même possibilité de siéger au Conseil de sécurité et à d’autres organes des Nations Unies.
À la lumière de ce qui précède et dans le respect de l’égalité souveraine des États, Djibouti exhorte respectueusement tous les États membres à appuyer sa candidature au Conseil de sécurité pour la période 2021-2022. S’il est élu, Djibouti promouvra sans relâche l’obligation de tous les États de faire respecter le droit international pour le maintien de la paix et de la sécurité et plaidera pour un nouvel engagement en faveur d’un ordre international multilatéral fondé sur des règles.
Djibouti réitère à cet égard son soutien indéfectible au peuple palestinien qui continue de souffrir dans l’indifférence la plus totale.
Cela fait maintenant plus de 70 ans que nous sommes témoins de l’occupation illégale de la Palestine. Djibouti réitère à cet égard son soutien indéfectible au peuple palestinien qui continue de souffrir dans l’indifférence la plus totale. Il est donc urgent que notre mouvement encourage fortement la communauté internationale à agir pour faire cesser l’occupation israélienne de tous les territoires occupés depuis 1967 et qui constitue une violation flagrante de plusieurs résolutions des Nations Unies dont la plus récente N. 2334 en date de 2016
Enfin, je voudrais réitérer ici que Djibouti continuera à soutenir fermement les efforts visant à renforcer l’unité et la cohésion au sein du Mouvement et la solidarité entre ses membres. En tant que petit État, Djibouti réaffirme son adhésion ferme au respect du droit international et de ses principes afin de parvenir à la paix et permettre à chaque nation de réaliser son développement inhérent.
Il nous faut à tout instant mobiliser notre mémoire vigilante afin de puiser dans le passé la force de nos expériences communes et générer un élan créateur pour un meilleur avenir !)).