Au cours de la rentrée scolaire 2023/2024  qui a eu lieu le 3 septembres dernier des nouvelles écoles de base rurales édifiées dans des zones de brousse comme la localité frontalière de Guélilé, au secteur de brousse appelé Gadide, situé à une dizaine kilomètres du chef-lieu, et au point appelé  Gourtimaleh, à la sortie du Grand-Barra, pour ne citer que celles-ci et un peu partout dans les autres régions de l’intérieur du pays ont été mises en services par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFOP).

Ces établissements scolaires de base ont vu le jour dans le cadre du projet de renforcement des opportunités d’apprentissages, la scolarisation de tous les enfants Djiboutiens ou vivants sur le sol national et contre le décrochage scolaire.

Dans chaque secteur où ces écoles ont ouvert leurs portes, la joie de ses habitants est à son comble.

Auparavant dans la région d’Ali-Sabieh, il y a quelques années, des entités scolaires similaires sont construites et inaugurées plus précisément à Danane, un endroit à proximité au bord de l’oued éponyme sis à une dizaine de kilomètres du village d’Ali-Addé  et à Oboley, zone de brousse distant d’une dizaine de kilomètres du chef-lieu à proximité de la route bitumée menant vers la localité agricole d’Assamo.

 Ils témoignent de  l’utilité du concept de l’école rurale intégrée prônée par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFOP) pour les populations des zones citées et leurs enfants.

A sa tête, un directeur-chargé responsable et consciencieux de sa mission professionnelle, ces centres scolaires deviennent des lieux d’apprentissages pour les enfants et un endroit idéal où se rencontrent le chef de village, les hommes, femmes et jeunes influents des secteurs de brousse.

L’école de base rurale intégrée fédère les habitants de son domaine géographique. Elle permet des nombreux campements à s’installer aux environs non très éloignés des classes d’écoles. Plus précisément, elle fixe les familles et inspire la pratique de l’agropastoralisme.

A Danane comme à Oboley les habitants sont épanouis et conscient de veiller sur les intérêts collectifs de la communauté. Une chose est sûre, la pratique des journées citoyennes lors du dernier samedi de chaque mois  avait davantage conscientisée les populations des zones urbaines comme celles rurales de veiller sur la préservation des établissements scolaires publics.

Autre chose, la mise en œuvre des Comités de Gestion d’Ecole choisis démocratiquement a eu un effet similaire aux membres des communautés vivant autour des écoles publiques.

Dans le cadre de ce projet de  généralisation de la mise en place des comités de gestion  fonctionnels, des facilitateurs ont été formés au sein des jeunes diplômés de la communauté locale. Ce qui a permis à ces derniers de s’impliquer dans les enseignements-apprentissages à travers des cours de soutien en dehors des heures ponctuelles d’apprentissages scolaires.

A la question, à qui appartient l’école,  les habitants des zones de brousse répondent fièrement à nous.

La mise en service de l’école de base rurale intégrée améliore le quotidien des écoliers avec l’apport calorique en énergie des menus diversifiés de la cantine scolaire.

D’autant plus que la création d’un carré potager avec l’appui des parents d’élèves permet d’alimenter en légumes frais la cuisson des plats de la cantine.

Pour rappel, au début du mois de novembre 2022, le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle, Moustapha Mohamed Mohamoud avait inauguré en grand pompe la petite école de base intégrée d’Oboley après avoir procédé dans la même journée celles de l’école Bilingue et Technologique d’Ali-Sabieh et du CEM/Lycée d’Ali-Addé.

Le chef du département ministériel du MENFOP  accompagné par les  autorités régionaux et ses proches collaborateurs de son cabinet ministériel ont été accueillis par les habitants   tout en liesse de la zone.

Le membre du gouvernement en s’apprêtant à couper conjointement avec le représentant des pouvoirs publics, le préfet, le ruban symbolique de l’inauguration prend dans ses bras un petit écolier accourant de joie vers lui. L’enfant remercie le ministre d’avoir permis la construction de cette école. Parmi les membres de la délégation, l’émotion est à son comble.  Actuellement, l’établissement  accueille actuellement des élèves d’une classe de préscolaire, de première année, de deuxième et d’une autre de troisième année.

Ce jour-là, les porte voix des habitants d’Oboley n’ont pas su trouver les mots pour remercier les hautes autorités du pays et particulièrement le Ministre du MENFOP.

Submergée par l’émotion, une grande mère improvise un poème aux vers lyriques de remerciements à l‘éloge des pouvoirs publics et de ce dernier.

A la récente rentrée scolaire, les chefs coutumiers, les femmes leaders de la localité frontalière de Guélilé ont exprimé une reconnaissance et une joie similaire à l’égard de la haute hiérarchie de la Nation et particulièrement à destination du Ministre Moustapha Mohamed Mohamoud.

Auparavant, nos enfants fréquentaient l’école d’Ali-Sabieh 4 du chef-lieu. Ils voyageaient chaque matin à travers les navettes de transport scolaire. Nous pensions aux risques liés aux accidents de la circulation  routière. Cette pensée nous tenaillait en permanence. Aujourd’hui, avec l’édification de notre école, nous sommes guéris de cette inquiétude, martèlent-ils avec reconnaissance.

Généralement, le directeur-chargé de l’école rurale intégrée, en plus de ses fonctions de professeur d’école et de chef d’établissement, déclare l’enregistrement des naissances auprès de l’état civil au conseil régional.

Il joue le rôle de donneur d’alerte en cas d’épidémie de rougeole, de fièvre dingue, de malaria ou autre. Parfois, il arrive qu’un vieillard aux yeux hagards et inquiet arrive à l’école. Il informe le directeur d’école, un cas d’accouchement compliqué dans la soirée au campement non éloigné. Le message est que celui-ci doit déclencher l’alerte auprès des autorités sanitaires de la région pour une évacuation sanitaire d’urgence vers l’hôpital régional du chef-lieu.

Par exemple, en Décembre 2018 en poste à la direction  l’école rurale intégrée de Doudoub-Allaleh, quelques enfants s’absentent pour cause de la maladie virale de rougeole.                                            Sachant que la rougeole (également appelée « première maladie ») est une maladie virale respiratoire très contagieuse. Bien qu’elle soit la plupart du temps bénigne, ses complications représentent une des principales causes de mortalité infantile dans les pays en voie de développement. 

A la fin des cours de la matinée, les enseignants du flux du matin rend visite un élève malade au campement. Celui-ci couvert de boutons tout au long du corps semble très affaibli par une fièvre incessante. Immédiatement, nous informons l’inspecteur, Ahmed Hamadou Ibrahim, qui à son tour saisi les autorités régionales. Celles-ci informent, à leur tour, la direction de l’hôpital régional « Docteur Ahmed Absieh Warsama ». Ipso facto, une caravane médicale est déclenchée dans l’après-midi même pour soigner les populations du secteur et une campagne de vaccination contre la rougeole s’en suive destinée à tous les écoliers et enfants vivant dans la zone.

Concernant l’enfant malade, l’équipe pédagogique amène  à son chevet, un responsable de l’hôpital et un médecin généraliste. Ce dernier juge son cas alarmant et prône son hospitalisation immédiate. Les parents refusent en raison qu’ils n’ont pas quelqu’un s’occuper ou rester à son chevet  à l’hôpital. A cette réponse, le membre de la direction de l’établissement hospitalier, le médecin et les enseignants sont catégoriques. Ils proposent d’hospitaliser l’enfant et il sera à leur charge et veilleront sur lui durant son admission à l’hôpital.  

A cette annonce, les parents de l’élève acceptent et celui-ci est transféré par ambulance à l’hôpital régional.

A peine quelques jours après, l’enfant rétabli dont tous les boutons symbole de la maladie de rougeole cicatrisés, regagne le foyer familial et le banc scolaire.

Pour le reste, l’épidémie de rougeole a été stoppé nette à travers la campagne de vaccination et le traitement médical prodigué  à tous les enfants malades.

En zone rurale, l’implantation d’une école de base attire d’autres projets comme la construction d’un poste de santé, d’un local communautaire ou de la construction d’une petite mosquée.

Il est impératif que le chef d’établissement veille et préserve l’espace d’agrandissement de l’école.

A travers cet écrit, il faut comprendre que le directeur-chargé d’une école rurale, en plus de sa mission professionnelle première de professeur d’école, doit s’acquitter naturellement d’un statut de représentant de l’administration publique du pays.

Ali Ladieh