La rentrée scolaire frappe à nos portes et le mois de septembre est une période fructueuse pour les vendeurs spécialisés dans les produits scolaires tels les grossistes uniformes, les librairies, les grands magasins de ventes des fournitures. D’importantes sommes sont dépensées par les parents dont l’achat des fournitures scolaires est incontournable. Dans le rayon papeterie, ils suivent leurs listes comme une prescription médicale.
Dès le premier jour de la rentrée, les enfants rentrent à la maison avec une liste des effets scolaires en main, cahiers à grands carreaux, petits-cahiers à petits-carreaux, cahier à musique ou de dessin, double décimètre ou triple décimètre, crayons HB ou stylos à plume. Chaque année, la recherche des fournitures scolaires s’apparente comme un véritable casse-tête pour des centaines de parents djiboutiens.
Amina 12 ans, accompagnée de sa maman Mako, sa liste est particulièrement longue pour sa rentrée au collège. Avec ses couvertures colorées, plastifiées ou cartonnées, le cahier est la star du rayon. Si le critère d’Amina est de choisir ses cahiers en fonction de la couleur, sa maman garde un œil sur les prix qui varient entre 50 fd à 500 fd selon le nombre de pages, la taille et la qualité de la couverture.
M. Houssein Aden Warmahayeh, comme ses enfants, est emballé de joie pour toute rentrée scolaire : « C’est un grand moment pour les enfants car le rythme scolaire est vraiment bien adapté à eux mais pas forcément aux parents qui s’y habituent comme même avec une bonne organisation, tout rentre dans l’ordre plus tard. Moi, je me suis préparé depuis le mois de Juin à épargner pour mes 8 enfants dont 5 sont au lycée et à l’Université. Je n’ai jamais pris le risque de les décevoir car la rentrée est immensément importante surtout pour les petits enfants du primaire qui aiment déballer leurs nouveaux effets neufs ».
Et pour ce parent de 42 ans : « La rentrée scolaire est progressive, on n’est jamais entièrement prêt mais le départ aura comme lieu, et en tant que parent on doit faire le nécessaire pour que les jeunes étudiants prennent la route de l’école dès le 1er jour ».
Dans la librairie Petit Futé du centre-ville règne une atmosphère tenace en raison de l’inflation généralisée des prix de manuels scolaires, le magasin ne désemplit pas les parents s’activent autour des choix de leurs progénitures, et ce matin –là Mme Hawa qui vient faire les achats de ses enfants dans cette grande espace commerciale nous dit : « J’ai 4 enfants dont deux en primaire, 2e année et 3e année et les deux autres au collège. Je me suis fixée un budget de 80.000 fd pour la rentrée de mes enfants, ce sont surtout les livres scolaires qui leur seront prescrits que je réserve la plupart de mes frais car ceux-là sont chers et consomment beaucoup. Il faut avouer aussi et remercier l’Etat qui nous a tant aidé l’année dernière pour nous avoir fourni une grosse partie de ces manuels ».
Les librairies informelles. Beaucoup de Djiboutiens dont l’argent fait défaut se dirigent vers les librairies informelles appelées communément « Librairie par terre ». Ils sont plusieurs parents qui optent pour ces genres de librairies pour permettre à leurs enfants d’aborder sereinement la rentrée scolaire. A chaque rentrée, les étals de ces commerces informels sont achalandés par de nouveaux livres et cahiers avec des prix qui défient les concurrences selon cette cliente : « Dans une librairie normale, j’aurais dû acheter ce livre à 3500 fd et là je paie que 2000 fd ». Ici les prix sont abordables et négociables même si tout se vend et s’achète à la sauvette car la police municipale ne permet qu’on écoule des marchandises.
Pour ce professeur, les listes sont rédigées au cours d’un conseil de maîtres, les enseignants vont choisir par rapport aux besoins de la classe. Par exemple, pour un cahier de poésie, on a choisi un petit cahier, parce qu’un grand n’est pas nécessaire, explique M. Madar professeur au CEM de Boulaos et les fournitures demandées correspondent aux besoins des élèves sur l’année scolaire, poursuit-il.
Bref, en termes de fournitures, l’essentiel est d’avoir ce qu’il faut pour pouvoir travailler toutes les matières, tout au long de l’année scolaire. Et comme le ministre de l’Education a récemment déclaré dans son discours préliminaire : « Chers parents, nous vous demandons de nous accompagner pour relever le défi de cette année scolaire 2022-2023 pour le plus grand bien de nos élèves. Puis s’adressant à ces derniers, il dit que les efforts et le travail entrepris seront profitables à vous-mêmes, et encore plus au pays, engagez-vous pour votre réussite et sachez que tous les manuels pédagogiques de chaque établissement sont à votre disposition ».
Saleh Ibrahim Rayaleh