Propulsé par le “Smart Talent” qui est un axe transversal de la feuille de route nationale “Smart Nation” découle de la vision de son Excellence Monsieur le président de la République Ismaël Omar Guelleh, qui a placé le numérique comme vecteur de la croissance du pays. La feuille de route met l’accent et intègre tous les secteurs afin d’offrir aux entreprises publiques et privées divers services numériques innovants aux utilisateurs.
Malheureusement, avec ce développement, vient l’émergence de risques et menaces informatiques, inhérents à toute processus de digitalisation.
Ces risques et menaces préoccupent d’ores et déjà l’État, les différents acteurs et aussi les utilisateurs. Ils prennent la forme des tentatives d’intrusion, des tentatives de perturbations du fonctionnement normal, de tentatives d’exfiltration des informations, sur les systèmes et infrastructures numériques, et les services digitaux.
C’est dans cette optique que le ministère délégué chargé de l’économie numérique et de l’innovation en partenariat avec l’union européen a organisé hier au Sheraton hôtel un atelier de cinq jours sur le renforcement des compétences en cybersécurité des ingénieurs IT de l’ETAT.
L’évènement a regroupé sur place le directeur de la transformation numérique du Ministère Délégué chargé de l’Économie Numérique et de l’Innovation M. Abdallah Ibrahim Omar, le 1er conseillé et chef de la section politique de l’union Européenne à Djibouti M. Fabrice Basile, des experts en sécurité, consultant ou auditeurs dont le rôle est de vérifier la sécurité des systèmes informatiques.
Le ministère délégué chargé de l’économie numérique et de l’innovation en partenariat avec l’union européenne dans le cadre du projet IDGC pour l’Initiative de la Corne de l’Afrique s’est attelé au développement du numérique à travers deux actions. Dans l’une de ces deux actions, l’objectif sera poursuivi par le renforcement de la cybersécurité dans l’écosystème numérique et est mis en œuvre pour Expertise France depuis Mars 2021. L’objectif de cette formation est d’apprendre à identifier des faiblesses dans un réseau et d’acquérir des connaissances pour tester et exploiter systématiquement les défenses internes et externes en suivant une méthodologie établie. Elle permettra d’apprendre également les contre-mesures à prendre pour atténuer les risques Informatiques encourus par l’institution.
La formation prévoit outre les disciplines théoriques nécessaires pour modéliser et résoudre les problèmes posés, des travaux pratiques qui permettent d’appréhender de manière approfondie à prévenir ou contrer des attaques dans un environnement proche de la réalité professionnelle.
Pour rappel, selon le rapport 2018 sur la cybersécurité en Afrique, les cybercrimes ont coûté 3,5 milliards de dollars aux économies africaines en 2017. Jeune Afrique, estime qu’entre janvier et août 2020, 28 millions de cyberattaques ont eu lieu en Afrique. Au niveau régional, le Kenya perd près de 210 millions de dollars annuel dûs à la Cybercriminalité.
Sur notre continent, on estime à 3,5 milliards de dollars les pertes liées à la cybercriminalité. La cybersécurité est un facteur indispensable pour une transformation numérique réussie, durable et efficace. En effet, traiter des enjeux de cybersécurité au plus tôt, au cœur du développement des services numériques et de la transformation digitale, contribuera non
seulement à uniformiser les règles du jeu pour l’économie numérique dans le pays, mais améliorera sa résilience et réduira sa vulnérabilité.
Ainsi, le Ministère délégué chargé de l’Economie Numérique et de l’Innovation (MDENI) en partenariat avec l’Union Européenne (UE) et le ministère fédéral de la Coopération économique de la République fédéral d’Allemagne, dans le cadre du projet IDGC pour l’Initiative de la Corne de l’Afrique s’est attelé à construire une démarche cohérente pour réduire l’exposition de Djibouti face aux cybermenaces.
Le soutien fourni par les multi-donateurs se feront à travers différentes actions :
➢ Un rapport sur l’évaluation du niveau de maturité de Djibouti en matière de cybersécurité et l’identification des besoins;
➢ Ensuite la mise en place d’un cadre stratégique, institutionnel par le développement d’une stratégie nationale de cybersécurité et de protection des infrastructures critiques est en cours de travaux et les résultats sont attendus au premier semestre 2023.
➢ La sensibilisation des agents de l’Etat à l’hygiène informatique et aux décideurs sur leurs responsabilités en matière de sécurisation du cyberespace ;
➢ L’amélioration des capacités de gestion des incidents de sécurité, en accompagnant la création d’équipes d’intervention en cas d’incidents de sécurité informatique (CSIRT) et la formation des équipes responsables.
Dans une brève allocution faite sur place, le directeur de la transformation numérique du Ministère Délégué chargé de l’Économie Numérique et de l’Innovation M. Abdallah Ibrahim Omar a déclaré «Avec le développement à grande échelle des usages du numérique, le cyberespace prend une importance prépondérante ; toute l’économie, les transactions financières, administratives, en dépendent. Il devient crucial de mener des réflexions et des actions afin d’assurer la continuité des services et leur maintien en conditions opérationnelles de fonctionnement ; en garantissant une stratégie et une politique nationale de la cybersécurité, fédératrice de l’ensemble des organes publics de l’Etat et du secteur privé».
Mohamed Chakib