L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Djibouti en France, Ayeid Mousseid Yahya, est venu hier dans nos locaux.
Notre rencontre s’inscrivait dans le cadre de la visite historique du Président de la France, Emmanuel Macron, à Djibouti. L’occasion pour le diplomate djiboutien de faire le point sur l’état des relations bilatérales franco-djiboutiennes. Des relations qu’il a qualifiées de « séculaires et singulières ».
Une histoire séculaire commune. « Les relations de la France et de Djibouti ne datent pas d’aujourd’hui. Il s’agit d’une histoire séculaire commune. Mais à chaque fois qu’il y a une visite, que ce soit en France ou à Djibouti d’un haut dignitaire ou d’un dirigeant comme le Président Macron qui fait l’honneur de nous visiter cette fois-ci, c’est une étape qui permet de raffermir et de consolider les relations franco-djiboutiennes.
L’entente entre deux hommes. C’est la rencontre entre deux hommes. Rappelez-vous lors de la réunion du millénaire qui a eu lieu à Paris en novembre 2018, le Président Emmanuel Macron a reçu en audience le Président Ismaël Omar Guelleh. Il n’avait reçu que trois chefs d’Etat parmi les 80 dirigeants invités à cette occasion. Et c’est ce qu’on appelle l’alchimie, entre deux chefs d’Etat. Et suite à l’invitation lancée par le Président Guelleh, le Président Macron a immédiatement accepté de se rendre à Djibouti lors de cette visite de travail très importante.
Une visite globale. Le Président de la République française n’est pas seul, il est accompagné d’une importante délégation. Parmi laquelle figurent le ministre des affaires étrangères, la ministre des armées, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, la secrétaire d’Etat en charge de la transition écologique, le directeur général de l’agence française de développement (c’est-à-dire le bras financier de l’aide française au développement) le président de la commission des affaires étrangères du Senat, le président de la commission de la défense de l’Assemblée française.
Mais aussi du conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) qui est composé de huit personnes. Lesquelles sont appelées à avoir également des discussions avec des acteurs de la société civile djiboutienne, des jeunes startuppers qui sont issus du CLE, et des entrepreneurs privés. Et ceci pour vous dire qu’il s’agit d’une visite globale et non d’une visite seulement protocolaire, puisqu’il y aura en marge des réunions de travail.
Des réunions de travail élargies. Le ministre de l’enseignement supérieur, Nabil Mohamed, va s’entretenir avec Mme Vidal qui aura l’occasion de visiter le CERD, le campus de l’UD. Le ministre de l’économie et des finances devrait nouer langue avec le directeur général de l’AFD puisqu’il est l’ordonnateur délégué du budget.
Les deux parlementaires français se rendront à l’Assemblée nationale où ils seront accueillis par le président Mohamed Ali Houmed et le président du groupe d’amitié parlementaire France-Djibouti. M Moussa Mohamed, ministre de l’environnement, rencontrera la secrétaire d’Etat de la transition écologique Mme Brune Poirson.
En outre, le chef de la diplomatie djiboutienne aura des discussions avec son homologue français. Par ailleurs, une rencontre entre les deux ministres de la défense est également prévue. Et le plus important, c’est la rencontre des deux Chefs d’état pendant une heure. Elle sera suivie d’une réunion élargie entre tous ces acteurs qui ont eu l’occasion de discuter. L’agenda de cette journée chargée prévoit la tenue d’une conférence de presse conjointe par les Présidents Guelleh et Macron avec les médias nationaux et internationaux qui seront présents.
Je dois aussi préciser que le président français arrive avec tous les membres de son cabinet. Il est accompagné notamment de son chef d’état major particulier, de son conseiller diplomatique, de son conseiller Afrique, et de son conseiller chargé des investissements et des sociétés. A noter que parmi les accompagnateurs du Président Macron figure des grands hommes d’affaires. Tel le directeur général de CMA-CGM qui aura des entretiens avec le président de l’APZFD. Il faut souligner que le président français commence la première étape de sa tournée dans la Corne de l’Afrique par Djibouti. C’est un signe, un symbole, c’est toute une histoire. La France ; comme je l’ai déjà dis dans ma tribune libre publiée dans L’Opinion, sa porte d’entrée naturelle c’est Djibouti, seul pays francophone dans notre région..
Un partenariat renouvelé. C’est l’heure du partenariat renouvelé, Il faut souligner que la dernière visite de cette envergure d’un chef d’Etat français remonte à l’époque de M. François Mitterrand. Nous sommes à deux ans de la mandature du Président Macron, qui effectue déjà une visite à Djibouti.
Ce que je peux vous dire, c’est que les relations sont au beau fixe entre Djibouti et la France. Cela augure de bonnes choses. J’avais reçu il y a quelques jours à Paris, à l’ambassade le président délégué du CIAN, qui est le conseil des investisseurs français en Afrique, qui a déjà été reçu par le président Guelleh en novembre 2017 lorsqu’il était de passage ici.
Il m’a assuré lors de notre rencontre que les français sont plus que déterminés à rattraper le temps écoulé. Aujourd’hui, nous sommes parvenus à sceller ces liens forts qui unissent la Djibouti et la France. C’est le début d’une ère nouvelle.
Vous savez les français regardaient auparavant Djibouti à travers le prisme d’un petit territoire de 800 000 habitants avec pas grand chose. Ils se sont aperçus que Djibouti n’est plus le Djibouti d’antan. Que la RdD abrite un grand port franc, qui dessert tout une région de plus de 400 millions de consommateurs qu’est le COMESA.
Les entrepreneurs français veulent s’implanter dans cette région où ils sont absents. Pour y parvenir, ils doivent s’accouder sur un pays qu’ils connaissent. Et c’est Djibouti, qui est également un partenaire fiable pour pouvoir entrer dans le marché éthiopien et le grand marché du COMESA. Et c’est tout le but de la visite officielle du Président Macron qui a choisi en premier lieu Djibouti pour mettre en évidence la singularité des relations franco-djiboutiennes.
Propos recueillis par N. Kadassiya