Sous l’égide du Ministère de l’agriculture, de l’eau, de l’élevage, de la pêche et des ressources halieutique, la salle de réunion de l’hôtel de la Palmeraie d’Ali-Sabieh a abrité durant trois jours une formation sur les tenants et aboutissants de la vaccination sur l’éradication de la peste des petits ruminants et également connu sous le nom de peste  caprine ou d’ovine.   La peste des petits ruminants (PPR) est une maladie virale des caprins et des ovins qui se caractérise par de la fièvre, des lésions buccales, de la diarrhée, une pneumonie et souvent la mort. La maladie est causée par un virus du genre morbillivirus (famille des paramyxovirus), qui est apparenté à celui de la peste bovine, de la rougeole et de la maladie de Carré.

Des bovins et plusieurs ruminants sauvages ont été contaminés le plus souvent expérimentalement, mais les caprins et les ovins en sont les cibles habituelles, lors d’infection naturelle.                                       

Cette formation a été initiée par la direction du service de l’élevage du ministère de l’agriculture, de l’eau, de l’élevage, de la pêche et des ressources halieutique et bénéficie de l’appui technique et financier de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Celle-ci a regroupé une vingtaine d’auxiliaires d’élevage issus de deux régions du sud du pays : Ali-Sabieh et Dikhil.

Pour rappel la formation d’auxiliaires est une stratégie permettant de résoudre le problème d’accessibilité, au niveau local, des services de qualités dans le domaine de la santé animale et de l’appui à l’élevage. Les Auxiliaires d’Elevage  sont des agents de terrain sélectionnés par leur communauté. Ils assurent les soins de base et donnent des conseils en élevage aux éleveurs. Ils sont donc chargés de vulgariser certaines techniques et conduites d’élevage afin d’optimiser les productions animales. Comme agents de relais, ils jouent un rôle important dans l’épidémiosurveillance.

Dans l’optique de veiller sur l’apparition des épidémies animales dans le cheptel de leur secteur rural, ils sont sensés donner l’alerte à la direction de l’élevage du ministère de l’agriculture, de l’eau, de l’élevage, de la pêche et des ressources halieutique qui répond très rapidement à leur signal en envoyant dans la zone une équipe de vétérinaires pour soigner et vaccinés les bêtes malades. Des appels qui sont devenus fréquents ces derniers temps en raison de la sécheresse récurrente qui sévit dans la région de la corne d’Afrique et qui affaiblit les troupeaux des habitants de la brousse.

A cet effet qui risque de décimer le cheptel de caprins et d’ovins de la population rurale, leur seul moyen de subsistance, la direction de l’élevage du MAEP-RH organise une campagne élargie de vaccination contre la peste des petits ruminants dans le but de l’éradiquer sur le territoire national.  D’où  cette formation prodiguée aux auxiliaires de l’élevage, trait d’union entre les éleveurs et la direction de l’élevage du pays.

Les participants ont appris : Qu’est-ce que la peste des petits ruminants (PPR)?

La PPR est une maladie très grave des petits ruminants domestiques, dont l’évolution est rapide. Elle peut cependant également toucher les ruminants sauvages. Les signes cliniques de la PPR ont été expliqués. Ils se caractérisent  d’une hyperthermie, des écoulements nasaux et oculaires, des lésions buccales, des difficultés respiratoires et de la diarrhée qui affaiblit l’animal. L’objectif de celle-ci étant de préparer sur le terrain pour la réussite de la campagne de vaccination des troupeaux de caprins et d’ovins.

Avant les opérations de vaccination, il est nécessaire d’obtenir l’adhésion et la participation des éleveurs à la vaccination et de constituer une équipe de vaccination.

Et avant chaque séance de vaccination, les équipes de vaccinateurs doivent organiser des réunions d’information et de sensibilisation avec les autres acteurs, notamment, les éleveurs; des messages sont aussi diffusés par les services vétérinaires publics à travers les radios locales et des posters.

A cette occasion des arguments en faveur de la vaccination, sont avancés et expliqués aux éleveurs par les auxiliaires d’élevage. Les rôles et responsabilités des différents acteurs sont clarifiés et un calendrier consensuel des visites, établi.

Les séances de vaccination constituent le principal champ d’action des vaccinateurs. Une séance de vaccination vise à relever deux défis majeurs, celui d’une couverture vaccinale suffisante grâce à une bonne organisation et celui d’une réponse immunitaire satisfaisante, grâce à de bonnes pratiques de vaccination.

Des consignes claires sur la bonne préservation des produits du vaccin contre la peste des petits ruminants ont été données aux auxiliaires de l’élevage qui sont également les agents de la vaccination. Les agents vaccinateurs impliqués dans la gestion de stocks de vaccins sur le terrain doivent respecter les consignes suivantes:  lors de la réception de colis de vaccins, s’assurer qu’ils soient bien réfrigérés;  placer, immédiatement, les vaccins lyophilisés dans le compartiment «congélation» du frigo, et les vaccins liquides inactivés dans le compartiment «réfrigération»; vérifier l’existence d’une copie du certificat de contrôle de qualité indépendant (PANVAC) pour les lots de vaccins PPR;  s’assurer que l’on soit, au moins, à un an de la date de péremption;  éviter de conserver les vaccins avec des produits alimentaires ou de l’eau de boisson, entrainant son ouverture fréquente;  contrôler régulièrement la température à l’intérieur du frigo à l’aide d’un thermomètre à cadran ou digital; en cas de panne ou autre défaillance, transférer les vaccins dans un autre frigo en les transportant sur la glace, si la distance l’exige.

Après deux jours de formation théorique,  le temps au troisième jour de l’atelier est réservé pour la phase pratique. En effet, les auxiliaires d’élevage ont participé à des séances de démonstration pratique de l’inoculation du vaccin à des chèvres et moutons dans l’enceinte des locaux  du service vétérinaire d’Ali-Sabieh.

Les agents communautaires ou para-vétérinaires ont appris le strict protocole sur l’administration du vaccin aux bêtes.

Ils ont suivi une  description  des recommandations relatives aux bonnes pratiques de vaccination notamment le pourquoi des recommandations.

L’efficacité de la vaccination est conditionnée par de nombreux facteurs liés au vaccin, au vaccinateur, à l’animal et à l’environnement. On doit en tenir compte pour élaborer un protocole de vaccination adapté à une situation donnée.

Les protocoles de vaccination actuellement utilisés sont fondés sur des recommandations de l’OIE et de la FAO, et sur les enseignements tirés de l’éradication de la peste bovine. Ces recommandations répondent aux questions suivantes : Qui vacciner ?  Il est recommandé : aux auxiliaires d’élevage  là où cela est autorisé. Ces agents doivent être bien formés à cette tâche.

Pourquoi? Parce que  la vaccination est un acte médical dont l’efficacité dépend largement de l’expertise et de la motivation de l’agent vaccinateur; elle ne doit être confiée à une personne non qualifiée.

Puis qui vacciner ? Il a été recommandé aux agents vaccinateurs  pour le facteur «âge»: vacciner des animaux âgés de plus de 3 mois ;

Pour le facteur «état sanitaire et physiologique»: vacciner des animaux en bonne santé et de bonne condition physiologique. Pourquoi ? Parce qu’il faut retenir que le vaccin «pousse» l’animal à développer des anticorps pour se défendre; l’âge (colostrum) et la condition physique de l’animal influencent sa capacité à répondre au vaccin.

A l’issue de la phase pratique de cette formation, la cérémonie de clôture de l’atelier a vu la participation du préfet-adjoint, Omar Idriss sougueh, du vice-président du conseil régional, Nouh Saïd Gueldon et du directeur de l’élevage et des services vétérinaires du ministère de l’agriculture, de l’eau, de l’élevage, de la pêche et des ressources halieutique, Moussa Ibrahim Cheikh et d’un représentant de la FAO, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Tous ces responsables ont exhorté les ghj auxiliaires d’élevage de bien mener leur mission vaccinale et de surveillance des épidémies de cheptel dans le but de sauvegarder les ressources de vie des populations nomades de notre pays.

ALI  LADIEH