Après les régions du Nord du pays, le Ministre du commerce et du tourisme, Mohamed Warsama Dirieh s’est rendu jeudi dernier dans les différentes localités de la région d’Ali-Sabieh propice au développement du tourisme. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre de la promotion ou d’une meilleure exploitation de ces différents sites favorables au développement touristique.
Le ministre est accompagné par ses principaux collaborateurs de son département gouvernemental dont son secrétaire général, Ali Daoud, des conseillers techniques et le directeur de l’Office National du Tourisme, Osman Abdi Mohamed. Ils ont tous été accueillis chaleureusement au siège du conseil régional par le préfet de la région, Moussa Aden Miganeh, le président de l’instance régionale de la décentralisation, Charmake Hassan Allaleh, des responsables des administrations des services déconcentrées de l’état, des chefs coutumiers, des restaurateurs, des exploitants du secteur de l’hôtellerie, des représentants du tissu associatif local, des chefs coutumiers, des femmes et des jeunes actifs de la société civile.
Sur place, le président du conseil régional, a souhaité au ministre et sa délégation la bienvenue dans la région d’Ali-Sabieh et au siège de son institution. Il a rappelé que des commerçants, des restaurateurs et des exploitants du secteur de l’hôtellerie sont présents dans l’assistance. Ils sont prêts à discuter avec vous, Monsieur le Ministre, sur les moyens de développer le commerce de plusieurs secteurs et le tourisme local, a-t-il fini son intervention.
Quant au représentant des pouvoirs publics, il a rappelé que sa région frontalière avec le géant éthiopien et son immense marché de consommateurs doit permettre le développement du commerce local.
Pour sa part, le ministre du commerce et du tourisme, Mohamed Warsama Dirieh a longuement discuté avec les porte-voix des assajogs sur les moyens à mettre en œuvre pour une meilleure exploitation des sites touristiques locaux.
Après cette rencontre des assajogs du milieu commercial et touristique, le ministre du commerce et du tourisme accompagné des autorités régionales a visité successivement le village millénaire de Daasbiyo, la localité rurale agricole d’Assamo et le campement éco-touristique Dhaydhane situé entre Ali-Sabieh et Ali-Addé.
Sachons que la région d’Ali-Sabieh possède des nombreux sites propices à la promotion touristique tels que le site du Grand-Barra pour voir les gravures rupestres et s’adonner avec joie à la pratique du char à voile. La plaine du Grand Bara, cette plaine désertique de 30 km de long et de 10 km de large sur laquelle est organisé régulièrement par les militaires français de la 13ème DBLE un rendez-vous sportif annuel, le cross de 15 KM du grand Bara, sans oublier le char à voile qui s’invite par intermittence. Le village médiéval de Daasbiyo où se déroule chaque année la marche à dos de dromadaire qui arrive jusqu’au chef-lieu, la ville d’Ali-Sabieh. La localité de Daasbiyo abrite plusieurs sites historiques et touristiques. Le plus connu est la grotte de Daasbiyo où les premiers colons conservaient leurs matériels. Elle se caractérise ainsi par un nombre important de tumulus répandus pratiquement dans l’ensemble de la région de Daasbiyo. La présence de tumulus, complexes funéraires édifiés de même forme ainsi que le foisonnement de tessons de céramiques sur le site, attestent d’une civilisation disparue. Dans cette localité, on y trouve aussi un puits centenaire, une ancienne gare et l’ancienne caserne qui abritait les forces coloniales.
En visitant cette localité millénaire, le membre du gouvernement et les autorités régionales ont profité en jouant avec le vélo-rail. Et ils se sont introduits dans la grotte historique de Daasbiyo.
La forteresse du col d’Ambokta, sise à l’entrée de cette ville est un vestige de la seconde guerre mondiale, récemment réhabilité conjointement par l’Association des Jeunes du Château D’eau (AJCD).
Des fortifications édifiées dans l’optique de défendre cette colonie française des forces d’occupation italienne en Ethiopie. Les maisons coloniales en corail du XIXe siècle ou les casemates de la Seconde Guerre Mondiale y sont à découvrir lorsque l’on est de passage dans ce coin. Le nouveau train électrique reliant Djibouti à l’Ethiopie traverse cette région avec son paysage magnifique qui dispose de la deuxième station d’arrêt dans la ville.
Ce train est un meilleur de déplacement pour les éventuels voyageurs se rendant dans la région, sans oublier le village agricole d’Assamo célèbre pour sa production artisanale et des confitures diverses et surtout par son aire naturelle protégée où se trouve le milieu naturel d’habitation de l’antilope Beira, une espèce d’antilope rare en voie de disparation. L’aire naturelle terrestre d’Assamo a une superficie de 15 km². Elle est l’habitat naturel de l’antilope Beira, unique représentante du genre « Dorcatragus megalotis » et originaire de Somalie. La particularité de cette antilope spécifique est de vivre uniquement dans les reliefs arides et montagneux de cette région de la Corne d’Afrique (Djibouti, Somalie, Ethiopie). L’aire naturelle terrestre d’Assamo constitue un biotope indispensable au maintien de l’antilope Beira.
Le centre touristique naissant nommé site touristique « Dhaydhane » du nom de famille de son initiateur. L’endroit sis à une dizaine de kilomètres du chef-lieu, la ville d’Ali-Sabieh et à égale distance du village d’Ali-Addé et accessible pour une piste praticable. La promotion du secteur du tourisme à Djibouti a été le thème principal de l’objet de cette tournée du ministre du commerce et du tourisme. Il faut savoir que le secteur du tourisme est un moteur important de la croissance économique, du développement des entreprises et de la création d’emplois, en particulier pour les femmes, les jeunes.
D’Ali-Sabieh-ville, à Daasbiyo, en passant par Assamo jusqu’au campement éco-touristique de Dhaydhane, les autorités régionales ont rappelé aux habitants des endroits visités de l’opportunité non négligeable de création de richesse du tourisme.
Pour sa part, le ministre Mohamed Warsama Dirieh a exhorté les assajogs à développer un tourisme local de qualité. Il a rappelé que le tourisme peut contribuer de plusieurs manières au développement et à l’amoindrissement de la pauvreté. Ses effets bénéfiques au niveau économique sont en général l’élément le plus important, mais il convient de tenir compte aussi des avantages sociaux, environnementaux et culturels.
Il contribue à la réduction de la pauvreté en permettant de créer des emplois et de diversifier les sources de gains. Les populations concernées peuvent ainsi percevoir un revenu complémentaire, et la vulnérabilité des pauvres est réduite du fait de l’élargissement de l’éventail de possibilités économiques offertes aux particuliers et aux familles.
Ali Ladieh