Une mission du ministère de la santé a organisé samedi dernier un atelier d’information et de sensibilisation sur les méfaits de la consommation des drogues sur la santé humaine au centre de développement communautaire (CDC) de la ville d’Aska.
L’événement a réuni de nombreuses personnalités issues des différents services décentrés de l’Etat. Des participants sensés relayer les messages véhiculés dans cet atelier aux employés et agents de leurs services respectifs.
Le lancement de cet atelier a vu la participation du préfet de la région, Moussa Aden Miganeh, du vice-président du conseil régional, Daoud Saïd Gueldon, et du sous-directeur régional du secrétariat d’état à la jeunesse et aux sports, Ahmed Moussa Obsieh. Il a été animé par un conseiller technique du ministère de la santé, Mohamoud Daoud Dabar, et un médecin généraliste.
Dans son intervention, le préfet Moussa Aden Miganeh a souligné l’importance d’un tel rassemblement de réflexion, d’information et de sensibilisation sur les méfaits de la consommation de tout type de drogue. Sans parler des stupéfiants prohibés par la loi et les préceptes de notre religion. Des multiples drogues qui font un ravage sanitaire dans la société et surtout dans le milieu de la jeunesse djiboutienne.
Pour sa part, le vice-président de l’instance régionale de la décentralisation a exhorté l’assistance de donner toute l’importance que revêt ce genre de campagne anti-drogue.
Le premier type de drogue présenté et facilement à la portée de tous est le tabagisme. En effet, le tabac est un produit psychotrope manufacturé, élaboré à partir de feuilles séchées de plantes de tabac (Nicotiana tabacum), une espèce originaire d’Amérique appartenant au genre botanique Nicotiana (famille : Solanaceae).
Le tabac contient une substance appelée nicotine qui va directement agir sur le cerveau du fumeur. La nicotine descend dans les poumons puis circule dans le sang et 7 secondes plus tard arrive jusqu’au cerveau. Il est une substance psycho active qui a un « pouvoir » anxiolytique, anorexigène et excitant.
Le tabac génère une forte dépendance et sa consommation est responsable de près de 6 millions de décès par an dans le monde dont 600 000 sont des non-fumeurs exposés à la fumée (tabagisme passif). De nombreuses maladies sont liées au tabagisme (maladies cardiovasculaires et cancers, entre autres).
Puis les répercutions sur la santé des fumeurs et fumeuses ont été largement exposé aux participants. Ces derniers ressentent une forte dépendance et des épisodes de manque même longtemps après un sevrage.
Ils sont souvent victimes de multiples maladies des maladies cardiovasculaires : maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral, anévrisme aortique, artériopathie oblitérant des membres inférieurs.
Des cancers : cancer du poumon, cancer du larynx, cancer des voies aérodigestives supérieures, cancer de la bouche, cancer de la vessie, cancer de l’œsophage, cancer du rein, cancer du pancréas, cancer du col utérin, cancer du sein et cancer du pénis.
Des maladies respiratoires : broncho-pneumopathie chronique obstructive, aggravation de l’asthme, augmentation du risque de pneumonie aiguë et syndrome d’apnées du sommeil.
Des maladies de la grossesse et de la petite enfance : placenta prævia, retard de croissance intra-utérin, mort subite du nourrisson, pathologies infectieuses bénignes, et des maladies digestives et d’autres. Sans oublier les problèmes dentaires causés par le tabac : surtout les « gros fumeurs » (fumant au minimum 15 cigarettes par jour) ont deux à trois fois plus de chances de perdre des dents que les non-fumeurs selon une étude européenne du Journal of Dental Research.
Puis, les animateurs ont évoqué le khat, un fléau social qui engendre des problèmes de santé et financiers qui sont souvent à l’origine de l’éclaboussement des familles unies.
Après l’exposition de tous les stupéfiants possibles utilisés en république de Djibouti, le médecin généraliste a largement parlé du phénomène de toxicomanie.
Latoxicomanie résulte de la rencontre entre un produit, une personnalité et un contexte socioculturel, a-t-il dit. Ce sont des conduites qui sont cosmopolites, recrudescentes et reflètent un malaise personnel et social.
Elles doivent être analysées d’un triple point de vue : médical (l’utilisation des drogues entrainent des conséquences organiques et psychiatriques, légal (l’usage des drogues est interdit par la loi, moral (l’adoption du plaisir inutile n’est cautionné par le moral. La toxicomanie représente un danger majeur pour la jeunesse djiboutienne. En effet, ses conséquences mentales, physiques et sociales peuvent être redoutables.
Les 2 grands axes de lutte contre la toxicomanie sont la répression et la prévention. La première relève des autorités judicaires et de celles qui sont en charge de l’ordre public.
Quant à la prévention, elle est du ressort de tous les citoyens, mais en particulier des éducateurs et animateurs. Il est évident que donner l’information n’est pas suffisant et l’on est étonné de voir que des jeunes scolarisés (lycéens) connaissent déjà les méfaits de la drogue.
La véritable prévention réside en effet dans le fait de vivre une vie épanouie, donc en bonne santé mentale, dans une société qui soit elle-même équilibrée, dynamique et productive.
Les différents types des drogues connus dans le monde ont été énumérés : le cannabis (provient d’une plante dénommée chanvre indien) et ses dérivés (haschich), l’alcool, les médicaments psychotropes : anti épileptique, tranquillisants et anti parkinsoniens, l’héroïne, la cocaïne, les solvants et le narghileh souvent utilisépar les femmes dans notre pays.
Le médecin a fini son intervention en expliquant largement les multiples facteurs sociaux conduisant à l’adduction et les problèmes sanitaires causés par la toxicomanie.