Les pluies torrentielles du début de la saison fraîche, dans le courant du mois de novembre,     ont revitalisé la végétation dans les zones de brousse dans la région d’Ali-Sabieh.

Longtemps victimes des périodes de sécheresses répétitives qui ont décimé les troupeaux, les nomades ont renoué, cette fois-ci,  avec l’abondance.

Ces précipitations appelées  en langue locale les pluies du «Haysse » ont redonné de l’espoir aux populations rurales et ont permis la multiplication de leur maigre cheptel.

Les pluies de « Haysse » qui surviennent chaque année en pleine saison fraiche,  sont des tombées d’eau fines continuelles. Elles perdurent souvent des journées et augmentent le degré de fraîcheur de la saison. Le ciel reste chargé des gros nuages noirs durant des longues semaines. 

Dans cette région, les micros barrages ou retenues d’eau destinées au breuvage des troupeaux et à l’arrosage des champs des agriculteurs sont bien remplis. Mais aussi la quantité d’eau des puits traditionnels a considérablement augmenté.

Dans les environs avoisinant la ville d’Ali-Sabieh, comme dans l’arrière région,  la nature a retrouvé la verdure. Le bétail des nomades et la faune sauvage se réjouissent du pâturage. Le relief de toute la région a viré au vert ce qui provoque l’admiration des voyageurs de passage. 

Des types de végétations qu’on croyait disparus pour de bon ont même poussés, reconnaissent certains habitants de la brousse.

Ils sont ainsi soulagés. Leurs chèvres, moutons, camélidés et les autres bêtes ont des multiples herbes ou plantes à pâturer sans s’éloigner trop du campement.

Quant aux agriculteurs, ils reconnaissent que les dernières pluies ont largement multiplié la quantité d’eau disponible tout en soignant les cultures. La pluie est thérapeutique pour la terre et surtout pour les plantes, annonce Daher Ahmed obsieh dit « Gashbash », le pionnier des jardiniers d’Assamo. Ce dernier possède un grand champ, un maigre cheptel de chèvres et tente d’élever des abeilles. Mais ils déplorent les passages répétitifs des « criquets pèlerins dévorant des grandes quantités d’herbes qui ont fait fuir mes abeilles », dit-il avec regret.

Ils avaient à maintes reprises décimées les jeunes plantes de la culture maraichère. Ce qui avait obligé aux agriculteurs de refaire des surfaces entières de leur jardin.

Cette année, ces bestioles ont amoindrie les récoltes des cultures maraichers et des goyaviers. Même si les anciens reconnaissent que le passage des criquets pèlerins signifie parfois l’annonce d’une période d’abondance. L’actuelle période leur donne raison.

Les  points de vente de lait de chèvre ou de chamelle aux abords de la RN1 proposent des quantités importantes pour les adeptes de ce genre de liquide blanc.

Et même des vendeuses de ce lait sont apparues dans la ville d’Ali-Sabieh à la grande satisfaction des habitants, notamment les personnes âgées.

La brousse de la région coule sous des jours heureux pourvu que le ciel reste clément longtemps et que l’actuel période heureuse pour les habitants de la brousse perdure.

Ali Ladieh