Le ministre de la Communication chargé des Postes et des Télécommunications, Radwan Abdillahi Bahdon, a parrainé la séance solennelle d’ouverture de l’atelier de réflexion sur la stratégie nationale de la cybersécurité.
Le palace Kempinski de Djibouti a abrité hier les travaux d’un atelier de réflexion sur la stratégie nationale de la cybersécurité. Organisé conjointement par le ministère de la communication, chargé des postes et des télécommunications, et l’agence nationale des systèmes d’informations de l’état « ANSIE », cet atelier a vu la participation de juristes et d’un large panel composé d’experts en informatique issus des différents départements ministériels et des forces de l’ordre.
Dans un monde où l’informatique est au centre de toutes les activités quotidiennes, la rencontre d’hier a réuni tous les « geeks » djiboutiens en vue de réfléchir à l’élaboration d’une stratégie nationale sur la cybersécurité.
Lors de la séance solennelle d’ouverture, le directeur général par intérim de l’Ansie, Idriss Yonis Omar, qui s’est exprimé au nom du secrétaire général du gouvernement, a d’emblée mis l’accent sur les attaques informatiques qui se multiplient et se complexifient sous l’effet du développement du cyber espionnage et de la cybercriminalité.
« Confrontés à cette menace, les administrations, les entreprises et, a fortiori, les particuliers sont soit désarmés, soit peu conscients des risques encourus et de leurs conséquences économiques et financières. Des attaques informatiques peuvent piller le patrimoine informationnel des entreprises et toucher des infrastructures stratégiques », a-t-il déclaré.
M. Idriss Yonis Omar a ensuite rappelé l’importance de se protéger contre toutes ces formes d’attaques opérées sur le cyber espace : « nous devons dorénavant prendre au sérieux les risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de télécommunication. Le choix résolu d’une approche nationale de la cybersécurité est tout d’abord la résultante d’une analyse désormais largement partagée, de l’état de notre monde et de sa reconfiguration prévisible. Relever le défi jeté à notre pays par cette menace « cyber» nécessite d’élaborer une stratégie commune et réaliste dans un cadre garant d’une confiance mutuelle ».
A noter que le contenu de la stratégie nationale de la cybersécurité devra être lié explicitement et directement aux risques et aux priorités et objectifs nationaux ainsi qu’au développement des différentes activités.
C’est pourquoi cette stratégie aura pour objectif de sensibiliser le public, de réduire la cybercriminalité, de mettre en place une capacité de réaction aux incidents, de protéger les infrastructures critiques contre les menaces internes et externes et d’améliorer la confiance dans le cyber espace.
Après une brève présentation effectuée par un consultant, la première séance de travail a débuté par la présentation de la stratégie nationale de la cyber sécurité et s’est poursuivie par la constitution de trois groupes de travail en fonction des différentes thématiques afin d’échanger sur les problématiques qui affectent la cybersécurité au niveau national.
Parmi les thématiques abordées par les trois groupes respectifs figuraient la lutte contre la cybercriminalité à Djibouti, et la participation aux efforts régionaux et internationaux en matière de cybersécurité.
Le deuxième groupe était chargé de réfléchir à l’amélioration du niveau de préparation et de résilience face aux incidents de cybersécurité et le renforcement de la protection des infrastructures d’informations critiques et des systèmes d’information de l’état.
Le dernier groupe avait pour mission de discuter du renforcement des capacités et des connaissances techniques en sécurité dans tous les secteurs ainsi que la promotion d’une culture de la cybersécurité.
L’atelier s’est clôturé par la formulation d’une synthèse par l’ANSIE restituant les recommandations et les suggestions faites par les participants.
N. Kadassiya
La cybercriminalité ne connaît pas de frontières et nous menace tous !
Radwan Abdillahi Bahdon Ministre de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications
« Cet atelier a pour moi une signification particulière car il demeure aujourd’hui évident que les Technologies de l’Information et de la Communication constituent un des instruments incontournables pour le développement en Afrique, en particulier pour la république de Djibouti qui jouit d’importants atouts géostratégiques et d’infrastructures en matière de TIC. Au fur et à mesure que l’utilisation de l’Internet progresse dans le monde, la menace de la cybercriminalité augmente aussi. Bien que certains de ces crimes soient relativement inoffensifs et communs, d’autres sont très sérieux et portent en eux des charges d’accusations graves. Il s’agit d’activités comme la fraude au courriel, la cyber-intimidation, le trafic de stupéfiants, le cyber-terrorisme, la piraterie, le vol d’identité, le cyber-vol, etc.
La plupart des Etats ont mis en place des stratégies nationales en matière de cybersécurité et les institutions internationales, en premier lieu l’UIT, l’UAT et COMESA, font avancer la législation sur la cybercriminalité. Mais l’Afrique reste toujours vulnérable à cette activité criminelle parce que 80% de sa population ne possèdent pas les connaissances de base en informatique ni en sa solution. Il est donc nécessaire et urgent de mettre en place un dispositif permettant de faire face aux dangers et risques nés de l’utilisation de l’informatique et des fichiers sur les individus dans le souci de respecter la vie privée et les libertés, tout en favorisant la promotion et le développement des TIC dans les pays Africains et plus particulièrement à Djibouti.
Conscient de ces difficultés, c’est dans ce contexte que le ministère de la Communication, chargé des Postes et des Télécommunications, en partenariat avec l’ANSIE, lance cet atelier de réflexion pour la mise en place d’une stratégie nationale sur la « Cyber sécurité ». Il est évident que la cybercriminalité ne connaît pas de frontières et nous menace tous. Pour la combattre efficacement, nous devons tous nous unir et sans tarder. En effet, ces cybercriminels sont intelligents et ils s’attaquent à nos systèmes de communication, à nos infrastructures vitales, et menacent notre économie et notre sécurité».