L’apprentissage de la langue maternelle pose de solides bases pour les jeunes et ainsi leur permet d’affronter les adversités de ce monde avec assurance.

La République de Djibouti fait partie des pays qui ont compris l’importance de l’apprentissage de la langue maternelle et ont opté pour  l’admission de la langue maternelle dans les écoles dès les cours élémentaires. En effet, depuis les États Généraux de décembre 1999, le gouvernement djiboutien a entrepris une vaste réforme de son système éducatif. Dans ce cadre, une nouvelle mission est confiée au CRIPEN, celle d’assurer de façon autonome la production des manuels scolaires et guides pédagogiques de 2006 à 2010 en conformité avec l’approche par les compétences désormais en vigueur dans le pays. Aussi, le nouveau programme d’enseignement préscolaire est conçu dans la même optique, afin d’assurer l’harmonisation des contenus avec le secteur privé.

En effet, le développement de l’éducation préscolaire à Djibouti, conformément à la loi d’orientation du système éducatif, débouche sur la rédaction du curriculum de l’éducation du préscolaire et l’élaboration d’un guide pédagogique destiné aux enseignants (es) et qui a été mis à l’essai durant l’année scolaire 2008-2009. Cet outil pédagogique rédigé par des cadres nationaux composés d’inspecteurs, de conseillers pédagogiques et d’enseignants vise à aider les enseignants du préscolaire à s’acquitter au mieux de leur mission qui consiste à mettre en pratique des séances d’apprentissage en langue maternelle et en français pour des enfants de 4 à 5 ans. En espérant que les enseignants en fassent un meilleur usage au bénéfice de nos jeunes enfants et qu’ils fassent connaître leurs remarques et observations en vue de l’améliorer.

Enfin, la nation entière s’en réjouit et ne peut que remercier son gouvernement et   l’ensemble des acteurs qui ont mené à terme cette activité éditoriale.

Ce guide est destiné aux enseignants du préscolaire et concerne le 1er niveau d’un cycle de deux ans de l’éducation préscolaire pour les enfants de 4 à 5 ans. L’enseignement se fait dans la langue maternelle de l’enfant (somali, arabe ou afar), car son utilisation pendant les premières années de scolarisation favorise l’appropriation des notions de base.

Notamment, en facilitant l’accès aux savoirs, on valorise un développement harmonieux de l’enfant dans sa culture et des apprentissages nécessaires pour son jeune âge, grâce à la valorisation de sa culture personnelle et de son identité spécifique. La langue maternelle est l’instrument de la parole qui permet  la communication entre les individus d’une même nation. Une langue peut cesser de vivre comme elle peut être brillante et influente au-delà de l’axe où elle est utilisée. Il a été prouvé par les scientifiques experts dans le domaine relatif à la science des langues qu’aucun peuple n’atteint une croissance économique ou autres en pratiquant une autre langue que la sienne ; une langue lointaine d’un pays outrancier imposée à une nation et  qui est sans rapport pour ses habitants, engendre des citoyens dépouillés du merveilleux du communicationnel. Le déracinement et la perdition commencent par la perte de sa langue maternelle. Les 35 pays dans cette planète ayant considérablement de pouvoir et d’influence sur cette planète, sont assurément des nations où leurs peuples parlent et rédigent leurs langues maternelles. Pour une nation prévoyant  d’assurer un avenir prodigue pour son peuple,  Il est indispensable que ses enfants écrivent et   lisent sa langue maternelle. Et chaque enfant doit être associé à des cours d’apprentissage de sa langue maternelle. Selon le constat d’experts en langues : « Tout enfant, quel que soit son milieu, apprend sa langue maternelle en dix mois : trois mille mots, plus les règles de grammaire, plus l’accent. Essayer de renouveler ça sans école ni livre, en dix mois ! C’est d’une intensité inimaginable » ont-ils affirmé. 

En conséquence les spécialistes chargés d’évaluer et de vérifier l’état et la position d’une langue nous communiquent  que l’enfant parlant et  instruit dans sa langue maternelle en la maîtrisant peut en venir à posséder naturellement  d’autres langues. Tout apprentissage des langues repose consciemment ou non, sur une comparaison entre le ou les systèmes langagiers préexistants et la langue à apprendre. En propre, l’apprentissage de la langue maternelle est indispensable pour l’initiation de l’enfant en d’autres langues. Aussi la mère doit être consciente de l’impact et le sérieux de l’apprentissage de la langue maternelle. La mère est la source et le 1er enseignant  de l’enfant.  Elle  est un modèle certain pour les petits quant à l’éducation de leur langue maternelle et sur les conduites à suivre dans toutes les propriétés relatives à l’existence. Elle met en œuvre des moyens assurant le développement des facultés physiques, morales et intellectuelles de ses garçons et filles qui se trouvent dans l’âge de l’enfance. La mère fait accéder au gamin l’ensemble des signes vocaux permettant  la communication avec ses proches. Notre  langue maternelle n’est pas seulement un instrument de communication, c’est aussi notre identité. Certainement  la langue maternelle est  le liminaire inspirant  chaque être humain au quotidien. La langue maternelle est le lien et le rapport unissant notre peuple. L’enfant qui a perdu sa mère et n’a pas eu  la potentialité et un sort favorable pour apprendre sa langue sera touché par l’appréhension durant toute sa vie. Cet enfant perd le goût d’entrer en contact avec les siens. Il sera privé de faire part de ses souhaits et transmettre ses arguments. Le lien l’unissant avec son groupe  est en quelque sorte amolli.  Il n’ira pas non plus à la rencontre des aînés pour essayer de se procurer des éclaircissements sur les récits véridiques et les événements passés de sa communauté.

En rompant les attaches affectives avec les siens, il risque même d’éloignement avec ses  propres convictions en termes de foi. Bref le lien l’unissant avec les siens est en quelque sorte minimisé. Certains parents font l’éloge de leurs enfants s’exprimant convenablement dans une langue étrangère : «  As-tu vu l’habileté de mes enfants quand-t-ils s’expriment dans la langue française ou (anglaise)? ».  Souvent les parents se soucient de faire connaître leurs enfants le succès et un bon résultat dans la vie afin qu’ils  réussissent.

La préséance pour atteindre cet objectif pour les parents, est la réussite de l’enfant à l’école. L’institution en question dans beaucoup des pays en développement, dispense des enseignements  en langues étrangères.  On peut dire qu’il existe un manque de perception et de connaissances de la part des parents à propos de la  nécessité d’ initier  la langue maternelle aux enfants. Certains parents vont jusqu’à communiquer avec leurs petits en langues européennes à domicile.

L’apprentissage de la langue maternelle dont  les effets et conséquences sont grands et avantageux pourtant méconnus.   Remémorons aussi  tous les obstacles auxquels sont exposés nos compatriotes établis dans d’autres  horizons lointains. Notre  langue maternelle  est notre identité et c’est elle qui nous relie avec notre peuple. Elle porte en elle notre histoire, notre culture, notre unité, notre avenir, protégeons là.  C’est certain que nous aimons  notre langue maternelle comme nous aimons notre mère toutefois sa conservation nous incombe énormément.

  Djibril Abdi Ali