Cela fait un an que la Covid-19 est entrée dans nos vies et les a chamboulées. La population mondiale et ses dirigeants sont passés par toutes les étapes du deuil face à cette pandémie, la plus importante depuis la grippe espagnole en 1918 : le déni dans les premières semaines pendant lesquelles chacun pensait que le virus resterait aux frontières, la colère lorsque des mesures contraignantes ont dû être mises en place pour se protéger ou lorsqu’ une partie de la population ne respectant pas les mesures barrières met ses concitoyens en danger, le marchandage lorsque chaque simple citoyen, spécialiste médical, homme politique souvent dans l’opposition, échafaude la meilleure solution pour enrayer la pandémie et espère qu’elle soit écoutée par les responsables de gouvernement, la dépression lorsqu’un nombre croissant de concitoyens connaît une souffrance toujours plus importante et supporte de moins en moins les contraintes liées à la Covid-19, et enfin l’acceptation lorsque la plupart des citoyens se résigne à vivre avec le virus et accepte les inévitables mesures barrières qu’accompagnent la cohabitation entre l’homme et le virus.
Comme dans un processus de deuil, il est à espérer que le monde puisse enterrer définitivement le virus le plus tôt possible pour pouvoir passer à la reconstruction et retrouver la plupart de ses bonnes habitudes.
Toutes les solutions permettant de laisser la pandémie derrière nous présentent un seul dénominateur commun dans l’état actuel des connaissances : le vaccin.
Le vaccin reste l’élément central de la lutte contre une pandémie car une grande majorité des virus a toujours été vaincue grâce à un vaccin, certains virus ayant même disparu grâce à la vaccination, comme la poliomyélite. La Covid-19 fait partie de cette catégorie de virus, contrairement à d’autres ayant un taux de létalité plus important, pour lesquels aucun vaccin n’a été trouvé et qui ont disparu naturellement, par des mesures d’isolement et de quarantaine des personnes infectées, tel que le SRAS qui n’a pas fait l’objet de résurgence depuis 2003.
Plusieurs données permettent d’être optimiste sur une fin prochaine de la pandémie : le taux de létalité a plutôt tendance à stagner même avec l’apparition des variants et l’état actuel des projections n’envisage pas une augmentation importante de la mortalité, le taux de population qui développe des anticorps augmente régulièrement et cette augmentation va être exponentielle avec l’accélération de la vaccination, la population jeune est de plus en plus infectée et développe ses anticorps. Ainsi, cette jeune population infectée sera mieux protégée de la Covid-19 en devenant adulte, l’immunité développée grâce aux vaccins lui permettra de ne plus développer de formes graves et peut-être de ne plus avoir à se faire vacciner de manière régulière. Ce principe a déjà été observé dans le cas du tétanos pour lequel un rappel tous les 10 ans était nécessaire lorsque la population n’avait pas suffisamment développé d’anticorps, alors que désormais 2 doses suffisent dans toute une vie.
Un scénario possible est la disparition du virus grâce à l’immunité collective, incluant les personnes infectées et les personnes vaccinées, les variants ne trouvant pas de nouvelles portes d’entrée de contamination.
Un autre scénario n’est pas la disparition mais plutôt la transformation du virus en épidémie saisonnière, soignée par des vaccins, évolutifs comme pour la grippe, ou identique d’une année sur l’autre si le virus ne mute pas. L’avantage de la technologie des vaccins à ARN est qu’elle permet d’adapter le vaccin à un nouveau variant très rapidement, de l’ordre de 6 semaines selon BioNtech.
Ainsi, l’évolution du virus en 2021 pourrait prendre deux trajectoires différentes. Une première trajectoire est celle d’un scénario en courbe de Gauss avec une 3ème vague au printemps et éventuellement une quatrième vague à l’automne, en référence à l’évolution de la pandémie telle qu’observée en 2020.
La seconde trajectoire est celle d’un virus qui a atteint l’apogée de sa contamination en 2020 et qui, au fil des variants, du développement des anticorps et des traitements limitant les formes graves, maintient un niveau des contaminations en forme de plateau à trajectoire descendante en fonction de la rigidité des mesures barrières mises en place. Le principe retenu pour assumer un plateau de contamination est que le nombre toujours croissant des vaccinations va permettre aux contaminations de diminuer graduellement tout au long de l’année 2021.
Quelle que soit l’évolution réelle constatée dans les prochains mois, la Covid-19 a de forte chance de suivre l’évolution du virus de la grippe espagnole qui s’est éteint progressivement (1918-1919) et s’est transformé en grippes saisonnières de souche H1N1.
Les connaissances actuelles sur la Covid-19 ne permettent encore pas de prévoir quand et comment le virus réapparaîtra même si la plupart des scientifiques estiment, compte tenu du cycle de vie des virus, qu’une résurgence sera inévitable. Lorsque ce sera le cas, le monde sera outillé et il est plus que probable que les conséquences seront beaucoup moins dramatiques.
Louis Tourronde (Source: C19 WORLD NEWS)