Il est d’une importance capitale pour l’Etat que nos rues et édifices cessent de célébrer les noms des personnalités coloniales qui nous ont tant assujettis, martyrisés et humiliés. Les noms des rues sont des valeurs qu’on affiche, des honneurs qu’on rend et par conséquent il est tout à fait symbolique qu’elles portent les noms de nos héros assassinés et martyrisés pour le drapeau afin que la population et notre jeunesse prenne comme référence et connaissance des acteurs historiques du pays.

A Djibouti, les noms des rues ont longtemps été symbole de la colonisation à tel point qu’on pouvait scruter auparavant sur les plaques de certaines rues et plus particulièrement au plateau du serpent, quartiers des affaires et des administrations, les noms de personnalités coloniales et de figures historiques françaises que bon nombre de nos jeunes ignorent La virulence de leur histoire.

C’est ainsi que le gouvernement procède en 2002 à l’adoption d’une politique municipale visant à nationaliser la dénomination des boulevards, routes, rues, avenues et impasses du pays sur décret n°2002-0775/PR/MID promulguée le 26 octobre 2002.

C’est une volonté populaire car la majorité des citoyens sont de véritables djiboutiens, qui vivent comme des djiboutiens et préfèrent voir dans leur rue et école les noms de personnages qu’ils connaissent ou issus de la résistance contre le colonialisme.

Les principaux Édifices, rues et avenues rebaptisés

Depuis un certain temps, le gouvernement se démène pour honorer la mémoire des personnalités historiques qui ont rendu service au pays et entame un large programme visant à immortaliser en donnant leur noms aux grands artères et édifices publics notamment:

. Le lycée Industriel et Technique prend le nom d’Omar Kamil Warsama (Omar Agoon).

. L’hôpital Italien de Balbala devient Hôpital Cheiko.

. Le Centre hospitalier Paul Faure est baptisé Centre hospitalier Dr Chakib Saad Omar.

. La Rue Aicha Bogoreh Darar remplace la rue de Bonn venant de l’Aéroport longeant le Centre Mères et Enfant.

. L’Avenue Mohamed Djama Elabeh est la nouvelle dénomination pour l’ex-Avenue Pasteur (place de la Gare au Rond-point Marco Polo).

. L’Avenue Mahamoud Haid remplace l’ex-Avenue des Messageries de carrefour Croix-de-Lorraine à l’entrée du Port

. L’Avenue Mohamed Ahmed Issa dit Cheiko appelé auparavant Avenue du Maréchal Joffre (rond-point Marco-Polo jusqu’au virage de l’Avenue Gallieni).

. L’Avenue Idriss Omar Guelleh succède à l’Avenue du Général Gallieni passant devant l’hôpital

Peltier jusqu’au Carrefour de la Croix-de-la-Lorraine.

. L’Avenue Djanaleh (Mohamed Farah Dirir) remplace l’Avenue G. Clémenceau allant du Bd de Gaulle jusqu’au Bd Bonhoure.

. Rue Ali Oudoum (Ali Ahmed Abdallah) prend le nom de l’ex-rue Pierre-Pascal.

. Rue Ali Coubèche supplante l’ex-Rue Soleillet, de l’Avenue Brazzaville jusqu’à la limite du Boulevard Bonhoure.

. Rue Abdi Hassan Liban dit Hatouf est la voie traversant au sud du lotissement 55 Logements et le 5eme Arrondissement jusqu’à la Place Mahadsanid.

. Rue Kaireh Kayad Wador est l’ex-rue Clochettes devant L’Ambassade d’Ethiopie jusqu’à l’Avenue Georges-Pompidou.

. L’Avenue Mohamed Dileita Chehem est l’ex-Avenue du Général Lyautey (Place Tokyo au rond-point Marco Polo).

. L’Ecole de la Police Nationale de Nagad est baptisée Ecole de Police Idriss Farah Abaneh.

. Rue Abdillahi Ardeyeh Abaneh est la voie longeant sur l’ouest du Lotissement Hodan et se projetant sur la route de Doraleh.

. Rue Nasro Houmed Abro est l’ex-rue Fleuriot entre la rue de la gare et l’avenue Gallieni.

. L’Avenue Abdillahi Doualeh Waïs remplace l’ex-Avenue Brazzaville du Bd (Iftin) de Gaulle jusqu’au Commencement de la rue de Paris.

. Rue Mohamed Ahmed Houmed est la rue traversant devant l’École dit Doudou Françoise Dolto et devant l’Eglise Éthiopienne.…etc..

Cependant, Il entre dans les attributions de la Mairie, du Conseil Municipal et des chefs de Commune de faire procéder à la dénomination de toutes les rues de la ville et de porter à la connaissance du public les nouveaux noms des rues, car il est désespérant dès qu’on voit beaucoup de nos concitoyens appelant toujours la Place Mahamoud Harbi par son ancien appellation la Place Rimbaud.

Il est temps de perdre ces habitudes contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

Finalement, l’attribution d’un nom de rue est porteuse de sens et considérée comme des vecteurs de mémoire. Par ailleurs, la République de Djibouti a jugé bon de ne pas débaptiser quelques grandes artères routières et édifices d’antan tels que le Boulevard du General De Gaulle et l’Hôpital Général Peltier, rue de Marseille, etc., car Djibouti est un allié historique de la France en Afrique et les liens entre les deux pays sont forts d’un point de vue économique, culturel et politique.

Saleh Ibrahim Rayaleh