La salle de réunion de l’organisation internationale pour les migrations a abrité hier le lancement de la 1ère réunion du comité de pilotage du projet intitulé « solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables à Djibouti ». D’une durée de trois ans, ce projet est financé par l’Union-Européenne à travers le fond fiduciaire d’urgence pour l’Afrique.

Le ministre de l’Intérieur et coordinateur national de la politique migratoire de la République de Djibouti, Hassan Omar Mohamed, a présidé hier le lancement de la 1ère  réunion du comité de pilotage du projet intitulé « solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables à Djibouti ». Le ministre de la Santé,  Djama Elmi Okieh, la ministre de la Femme et de la Famille, Moumina Houmed Hassan, l’ambassadeur de l’union européenne à Djibouti, Adam Kulach, et la cheffe de mission de l’organisation internationale pour les migrations, Lalini Veerassamy,  ont participé à cette importante réunion. Des représentants de plusieurs ministères sectoriels étaient également présents.

Djibouti, point de transit majeur… Notre pays constitue un point de transit majeur pour les migrants qui voyagent depuis la Corne de l’Afrique vers le Yémen et les Etats du Golfe. Malgré le conflit au Yémen, qui s’est intensifié à partir de mars 2015, des jeunes hommes et des jeunes femmes issus des pays limitrophes continuent de passer par Djibouti afin de traverser la Mer Rouge et se rendre dans les pays du Golfe.

Djibouti est également un pays de destination pour les migrants qui fuient l’insécurité et les persécutions, ou étant à la quête de meilleurs opportunité économiques.

Dans ce contexte de migration mixte et irrégulière à Djibouti, la protection des migrants vulnérables reste un défi en raison de leurs vulnérabilités multiples.

En plus de la « Vision 2035», le gouvernement a pris des engagements forts, au niveau international, dans le cadre du CRRF ou « comprehensive Refugee Response framework » et a soumis ses recommandations nationales quant à la préparation du Pacte Mondial sur la Migration.

Afin d’appuyer le gouvernement dans ces différente initiatives,  l’OIM-Djibouti a mis en œuvre un  projet de trois ans intitulé « solutions pérennes pour les populations hôtes, les réfugiés et les migrants les plus vulnérables à Djibouti » financé par l’Union Européenne à travers le Fonds Fiduciaire d’urgence pour l’Afrique.

L’objectif général de ce projet est de protéger les réfugiés et les migrants et de fournir des solutions pérennes à la problématique de ces populations vulnérables et des populations hôtes. A travers, ce projet , il s’agira aussi de réduire la vulnérabilité des enfants migrants les plus affectés par la migration mixte à Djibouti via des solutions pérennes, mais aussi de renforcer les capacités du gouvernement à mieux anticiper et gérer l’impact des flux migratoires dans les secteurs de la santé et l’accès à l’eau et renforcer les capacités de l’ONARS afin de mieux assister les migrants en situations de vulnérabilité et de répondre aux besoins spécifiques des réfugiés et des migrants.

Après un bref mot de bienvenue  prononcé par la cheffe de mission de l’OIM à Djibouti, l’ambassadeur de l’union européenne  a mis l’accent sur l’importance de ce projet pour soutenir ces populations vulnérables.

« Nous tenons vraiment à ce projet, puisqu’il s’agit d’un projet phare que nous organisons avec Djibouti.  Nous allons continuer à travailler sur ce sujet avec votre pays, car ce projet vise les personnes les plus vulnérables. Pour nous ce qui est essentiel c’est arriver à mettre en œuvre tous ces engagements pris par le gouvernement dans l’élaboration de ce projet ».

L’ambassadeur Kulach a par ailleurs déclaré, que cette problématique était importante, car «elle touche des êtres humains, et c’est pour cela que nous nous mobilisons ».

Il est à noter que parmi les résultats escomptés de ce projet figurent la mise en place d’un cadre législatif et institutionnel sur la protection des enfants les plus vulnérables, et les enfants non-accompagnés.

La situation sanitaire et l’offre de santé sur les routes migratoires les plus touchées par la migration seront également renforcées ainsi que la cohésion sociale entre les réfugiés, les migrants et les populations hôtes

N. Kadassiya 

Le point avec…Hassan Omar Mohamed 

Ministre de l’Intérieur, coordinateur national de la politique migratoire

« La question migratoire est une question transversale et multidimensionnelle »

Je tiens à rappeler que notre pays a toujours été aux cotés des nos frères et sœurs réfugiés et migrants et que notre pays accueille et choie comme ses propres enfants. Conformément à la volonté du chef de l’Etat, la République de Djibouti a toujours été et sera toujours à la pointe de la protection et de la recherche de solutions durables en faveur des réfugiés et des migrants vulnérables. Dans ce contexte de migration mixte et irrégulière à Djibouti qui est à la fois un pays de transit et de destination pour des nombreux migrants irréguliers et des réfugiés, la protection des migrants vulnérables est un défi en raison de leurs vulnérabilités multiples. Je tiens à affirmer notre engagement en faveur de la protection dans le flux migratoire mixte qui constitue le socle de notre politique migratoire. Selon les derniers chiffres de suivi des flux de populations DTM du mois de décembre 2018, environ 22048 mouvements ont été observés sur notre pays dont 19% sont des mineurs. Une réalité qui mérite une réflexion. L’objectif de notre rencontre est de faire le point avec l’équipe du projet de l’OIM sur l’Etat d’avancement du projet EUTF afin que nous puissions suivre la mise en œuvre du plan de travail de ce projet et de faciliter la coordination technique et opérationnelle entre les différentes parties prenantes. Car comme vous le savez, la question migratoire est une question transversale et multidimensionnelle qui nécessite une contribution directe ou indirecte de tous les acteurs. C’est pourquoi nous devrons doubler nos efforts en matière de collaboration afin de garantir une bonne exécution des activités prévus par ce projet.