Pour les commerçants, le mois de Ramadan représente une potentielle poule aux œufs d’or, une source de business où les petites activités urbaines absorbent une part importante des emplois et de la production engendrant ainsi des formes de travail à la fois traditionnel et nouveau, génératrices de biens et de revenus, pour une population active et croissante.

On les rencontre partout dans la ville et dans chaque place marchande des communes, des vendeurs ambulants tels que vendeurs de pastèques et autres fruits et légumes, les vendeurs des Adays, des beignets, des vêtements …etc. de divers petits commerçants qui se font une concurrence acharnée pendant le mois sacré du Ramadan.

Mais ce sont plutôt les vendeuses de « baghia » et de samoussas qui attirent le plus de clients lors de cette période particulière de l’année. Toutefois, certaines d’entre elles pratiquent ce métier depuis des années, d’autres s’y adonnent occasionnellement, sûres que pendant le Ramadan, elles pourront réaliser des gains considérables. Je pratique cette activité, ne serait-ce que pendant le mois sacré, car la demande y est très forte, déclare Mama Djamila convaincue que chacun ne peut avoir plus que son droit. Selon ceux qui la connaissent, cela fait des dizaines d’années qu’elle vend les «baghias» à côté du marché de Hodan.

Elle a pu au fil du temps s’attirer une large clientèle. Elle se réveille très tôt le matin pour préparer sa marchandise très appréciée par bon nombre de personnes. Son âge avancé l’aide à élargir le nombre de ses fidèles clients qui lui font confiance du fait de sa grande expérience.

Cette femme est vraiment très exceptionnelle et son baghia est très délicieux. Quand je ne la trouve pas ici, je préfère ne pas en acheter à une autre», s’exclame cette jeune fonctionnaire de l’enseignement.

Au Grand marché de Nassib Wanag, du crépuscule du matin jusqu’à tard dans la nuit, il y a foule immense dans ces marchés d’occasion, rendant parfois la circulation difficile, les tabourets, tables bancs et comptoirs sont soigneusement installés, ces petits vendeurs prennent d’assaut les points stratégiques de la ville et des quartiers populaires, des lieux où l’offre est diversifiée et la période offre de nombreuses opportunités à saisir. Ils interpellent et proposent aux passants des pâtisseries de divers ordres, des galettes aux œufs, bouillies du Souhour, des morceaux de glace, des jus de fruits naturels frais.

Ces mets sont particulièrement appréciés en cette période de privation, incontournables pour certains lors de la rupture de jeûne.

La vente d’articles religieux. Le ramadan est un période de traite pour les vendeurs d’articles religieux et Mr Youssouf gérant de ce petit local de produits religieux en témoigne : « Notre but est d’offrir aux musulmans un produit ou un service destiné en première intention à un usage musulman. Néanmoins, si les livres saints du Coran sont très bien vendus ainsi que les petits ouvrages de Hadiths pour raffermir la foi, c’est surtout les chapelets pour Dhikr qui est la nouvelle tendance du ramadan, très sollicités par le croyant ».

Le ramadan semble bien propice au développement des petites activités lucratives et des petits commerces de circonstance. Pour les consommateurs, c’est un gain de temps, une bonne partie de ménages lassés des préparations de la cuisine préfèrent acheter du prêt à consommer, comme Mme Zahra qui nous dit : « Ces commerces rendent la tâche facile aux jeûneurs, parce que très souvent, on n’a pas le temps de faire ces différentes pâtisseries dans la nuit. Ces vendeurs stationnaires ou ambulants sont des solutions alternatives. La proximité joue aussi un rôle important et d’un autre côté, ils participent aussi à l’ambiance de ce mois particulier »,

Quant à Hassan, magasinier de longue date : « Les produits du ramadan ? Ça marche bien, très bien! Nos stocks en magasin sont souvent écoulés aux petits revendeurs avant même la fin du ramadan », constate-t-il. Pour de nombreux commerçants, le mois béni du ramadan est le meilleur moment pour arrondir la fin du mois, surtout à l’approche de la célébration de l’Aïd.                                                                                                                                

Saleh Ibrahim Rayaleh