A l’occasion de la journée mondiale de la femme célébrée à Djibouti et dans le monde, il nous a paru nécessaire de revenir sur la situation de l’égalité genre à Djibouti. Même si de nombreux progrès ont été faits dans ce domaine, la djiboutienne a du chemin à parcourir pour arriver à  l’égalité entre homme et femme.

On ne peut pas dire que l’égalité homme femme est une utopie. A Djibouti ces dernières années la condition de la femme a évolué.

Dès 1999, le ministère  de la promotion de la femme du bien-être familial  et des affaires sociale a été créé et depuis les choses  bougent énormément.

Le grand prix du chef de l’Etat pour la promotion de la femme récompense chaque année les femmes qui se sont distinguées dans un domaine précis. Les femmes ont fait aussi leur entrée au parlement avec plus de 25% des députés. Les associations de femmes comme l’UNFD défendent bec et ongles la cause de la femme au sein de la société djiboutienne. Les femmes à Djibouti sont ambassadrices, directrices d’établissement public, chef d’entreprise, avocates magistrates, journaliste  et occupent de nombreux postes à responsabilités qui étaient jadis la chasse gardée de l’homme.

Cependant,  il ne faut pas se voiler la face,  les femmes rencontrent  beaucoup de difficultés comme l’analphabétisme qui touche un nombre important d’entre elles, mais aussi les mutilations féminines  ces pratiques d’un autre âge qui sont toujours ancrées dans les mœurs de notre société.

D’où ces campagnes intenses d’alphabétisation des femmes  et  de leur autonomisation avec les partenaires comme le PNUD, le UNFPA et l’Union européenne. Il faut saluer  le combat que mènent des organisations comme l’UNFD et l’ADEPF pour venir à bout de ces pratiques néfastes pour la santé de la femme.

Pour arriver à l’égalité entre femme et homme à Djibouti, il  reste du chemin à parcourir. Il ne faut pas voir la promotion de la femme comme une guerre entre les deux sexes mais plutôt à  un devoir de sortir la moitié de l’humanité des carcans dans lesquels elles sont confinées pour qu’elles puissent s’épanouir et prendre part au développement socio économique de leur pays. Pour attendre l’égalité il faut agir sur tous les fronts, de la sphère familiale à la sphère professionnelle, il faut s’attaquer aussi aux violences faites aux femmes. L’égalité réelle ne pourra être atteinte que lorsque toutes les formes de discriminations seront vaincues.

Mettre fin à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles n’est pas seulement un droit humain fondamental, mais également essentiel pour accélérer  le développement durable. Il a été prouvé à maintes reprises que l’autonomisation des femmes et des filles avait un effet multiplicateur et contribuait à stimuler la croissance et le développement économique dans tous les domaines.

Depuis 2000, le PNUD, de concert avec ses  partenaires des Nations Unies et le reste de la communauté mondiale, a placé l’égalité des sexes au cœur de ses missions. Depuis lors des progrès remarquables ont été observés.

Kenedid Ibrahim