D’abord le 27 Juin, c’est le jour où l’indépendance nationale est proclamée, le jour marquant la fin d’une oppression coloniale séculaire et l’aube d’une nouvelle ère d’émancipation et de prise en main de notre destinée, le jour où Djibouti a joui de tous les privilèges que lui confère  l’indépendance comme entité libre et souveraine dans le concert des nations.

Cette indépendance dont nous savourons aujourd’hui les fruits est  chèrement acquise, au prix des vies d’hommes et de femmes transcendant tout clivage ethnique ou autre qui se sont sacrifiés pour nous léguer ce précieux héritage.

Des braves et vaillants martyrs, des héros et héroïnes qui sont à jamais gravés dans la mémoire collective et méritent à tout moment notre hommage posthume, notre invocation du Très Haut, pour le pardon et une place au Paradis Eternel.

Aussi, un jour près à la veille des festivités célébratoires de la commémoration du 45ème anniversaire de l’indépendance est inauguré un Mémorial. Cet édifice communément appelée EEGA, érigée en temps record par les Gardes Côtes, est un projet initié par Son Excellence, le Président de la République, Monsieur Ismail Omar Guelleh, qui a voulu ainsi témoigner un souci manifeste pour la postérité. Un souci pertinent tendant certes à retisser un fil mémoriel, la valorisation et la préservation d’un patrimoine sociopolitique, culturel et historique.

Ce n’est pas un hasard, si cet édifice est érigé à cet endroit. Ce lieu était un poste de passage d’un barrage de barbelé de 3,5 km, surnommé barrage de la honte, encerclant la ville de Djibouti, du reste du territoire à l’époque coloniale française.

A cet endroit précis, mieux que partout ailleurs, était symbolisé non seulement l’oppression barbare, mais également l’assujettissement d’un peuple soumis aux injonctions d’une puissance coloniale qui ne se souciait que de ses intérêts politico-économique et stratégiques.

Et ce, au détriment de la vie des populations victimes de frustrations, de tortures, de massacres voire même de disparitions d’élément ciblés tout court, pour étouffer à jamais toute velléité indépendantiste.

Le choix du Président de la République d’ériger un Mémorial où seront consignés, les images, les vidéos, les récits et les narratifs retraçant l’épopée des périodes charnières de lutte pour l’indépendance, traduit sans nul doute, une volonté d’asseoir une dynamique susceptible de permettre à nos puinés de s’approprier l’historique de la nation djiboutienne, de scruter le passé le plus sombre et les barbaries les plus insondables que Djibouti a traversé.

En effet, pour le Chef de l’Etat, le contenu du Mémorial de Balbala dénommé EEGA est destiné d’être un terreau fertile, une source d’essence inspiratrice d’idéaux porteurs. Car, c’est grâce à la volonté commune de tout un peuple qui a dit non à l’oppression coloniale au prix d’énormes sacrifices, l’unité, la cohésion, et la solidarité, doublés d’un esprit transcendant tout clivage ethnique ou tribal, que Djibouti a pu accéder à l’indépendance et conquérir sa fière souveraineté.

C’est pourquoi pour les jeunes, selon le Président de la République, la lutte de nos ainés pour nous léguer ce précieux héritage, doit être une tâche éducative de tous les instants, le souci permanent de l’ensemble qui doit prédominer les soucis personnels, la prévalence des valeurs civiques et citoyennes, la sauvegarde de l’acquis, l’unité, l’amour de la patrie, la culture de paix et la solidarité.

A dire vraie, c’est en sachant notre passé, en se ressourçant de notre  riche diversité culturelle et en nous attelant sur le chemin glorieux de nos ancêtres dont la plénitude héroïque et la bravoure sont immortalisées dans ce Mémorial EEGA, que nous saurons mieux appréhender l’avenir. Et surtout relever avec sagesse et courage les défis qui pointent l’horizon, en vue de concrétiser les aspirations de développement durable et inclusif de notre pays.

la décoration par le chef d’état-major général des armées, général Zakaria Cheikh Ibrahim, au nom du Président de la République, des hautes personnalités civiles et militaire, en l’occurrence le secrétaire général de la présidence, M. Mohamed Abdillahi Wais, chargé de ce projet du Mémorial, le colonel Wais Omar Bogoreh, et la ministre de la jeunesse et de la culture, Dr Hibo Moumin Assoweh, dans le cadre de l’inauguration du Mémorial EGGA,  n’est pas anodine.

Cette gratification de médaille d’officier dans l’ordre de la grande étoile de Djibouti au bénéfice de grands cadres de l’Etat pour service rendu à la nation, justifie l’intérêt primordial que le chef de l’Etat accorde à ce Mémorial de haute portée en termes de transmissions de nos valeurs nationales les plus mythiques de dimension sacrée.

Dans une brève allocution prononcée à l’occasion de la cérémonie inaugurale du Mémorial EEGA, sous le haut patronage de Son Excellence, le Président de la République, M.  Ismail Omar Guelleh,  la ministre de la jeunesse et de la culture, Dr Hibo Moumin Assoweh a indiqué le rôle  précurseur de ce projet de Mémorial.

«…je tiens à vous dire Monsieur Le Président, que ce projet de Mémorial est le vôtre. Et tant il vous tenait à cœur, le voici érigé en quelques mois prêt à servir le public, à qui vous pensez toujours aux priorités, la jeunesse. Merci Monsieur le Président pour votre engagement constant pour le devoir de mémoire et la transmission de notre histoire indépendantiste aux  jeunes et à nos enfants. Je tiens à dire aussi qu’il nous honore à nous tous de veiller à ce que les objectifs éducatifs assignés à ce Mémorial soient atteints. Car ce mémorial a pour mission première de perpétrer l’histoire douloureuse du barrage colonial édifié en 1966, et surtout rendre hommage à ces innombrables victimes et  martyrs grâce auxquels nous fêtons aujourd’hui le 45ème anniversaire de notre indépendance….. »

Cela étant, le Chef de l’Etat, M. Ismail Omar Guelleh, incarne une vision politique qui s’annonce prometteuse et entièrement tournée vers l’avenir. Le Président de la République est non seulement l’instigateur d’un projet de société fédérateur épatant, mais également le précurseur de stratégies globales de développement, magistralement conçues et riches en thèse, et aujourd’hui père fondateur de ce projet de mémorial de Balbala.

Le président de la République, dans un discours solennel à l’occasion de cette inauguration haute en couleur, a tout d’abord décrit la construction du barrage de Balbala comme une initiative de répression maximale à laquelle la puissance coloniale s’est résolue pour infléchir la volonté de plus en plus ferme de notre population à accéder à la souveraineté nationale.

« Lorsque l’administration coloniale, dans la foulée des événements décide d’ériger ce barrage, long de 14,5km, pour encercler la presqu’ile de Djibouti, c’était un défi lancé à tous les indépendantistes qui avaient osé avec courage réclamer la souveraineté nationale. « … ce barrage de la honte créait de facto une séparation aussi brutale qu’arbitraire, une discrimination aussi abjecte que répugnante parmi les autochtones et qui était de nature à aggraver les frustrations ressenties par cette population dont le nomadisme, c’est-à-dire la liberté de circuler était un mode de vie ancestral » a conclu en substance, le Président de la République, Son Excellence Ismail Omar Guelleh.