Les autorités de la ville de Minamisoma ont dévoilé un monument pour commémorer la générosité de la population de Djibouti lors du triple séisme survenu le 11 mars 2011 dans la région du Tohoku au Japon.

Une foule d’invités ont participé au déroulement de l’événement. Citons notamment l’ambassadeur de la République de Djibouti au Japon, Ahmed Araita Ali, en compagnie de son épouse.   Il y a huit ans déjà, la ville de Minamisoma a été frappée de plein fouet par la pire catastrophe de son histoire. Elle a été secouée par un tremblement de terre d’une intensité située autour de neuf sur l’échelle de Richter, un tsunami avec des vagues de  huit mètres de hauteur qui a dévasté la côte du nord-est du Japon, détruisant tout sur son passage. La force de cet incident a provoqué simultanément un accident dans la centrale nucléaire de Fukushima, non loin de Minamisoma.

Lors de son passage, le tsunami a balayé le tiers de cette ville de 70,000 habitants, emportant avec lui plus de 600 victimes. Aujourd’hui, grâce au courage et à la perspicacité de ses résidents, la ville de Minamisomaa été complètement reconstruite et elle a une population de 60,000 résidents.  

Inauguration d’un monument. Sur le monument, on peut y lire le message suivant, écrit en français, anglais et japonais : « La ville de Minamisoma a reçu des encouragements chaleureux et une grande quantité de dons de la part des habitants de la République de Djibouti lors du grand séisme de l’est du Japon.  Ces dons ont été utilisés pour la reconstruction des complexes sportifs dans différentes parties de la ville, tel que le stade d’athlétisme de Hibarigahara qui avait été endommagé. Ils ont été aussi dépensés dans le but d’améliorer la santé des citoyens de la ville.  Nous allons ériger ce monument commémoratif afin que nos citoyens puissent tisser des liens d’amitié et de solidarité avec la République de Djibouti et également pour promouvoir de nouveaux échanges»

Loin des yeux, près du cœur. Le maire de Minamisoma, Kazuo Momma, a tenu à remercier la population de Djibouti pour sa générosité et sa solidarité. Il s’est dit déterminé à renforcer davantage les liens d’amitié avec Djibouti. Déjà, a-t-il rappelé, une délégation de Minamisoma s’était rendue à Djibouti l’an dernier.

A son tour, une délégation de jeunes djiboutiens a séjourné au Japon en juillet 2018 à l’invitation de la ville de Minamisoma.  Le maire estime que la tenue des Jeux Olympiques d’été de Tokyo en 2020 permettra de consolider les relations d’amitié avec Djibouti, en accueillant les athlètes djiboutiens qui seront de passage au Japon.

En réponse, l’ambassadeur de Djibouti au Japon a souligné « qu’un monument célèbre un évènement spécifique dans le temps,  qu’il soit triste ou heureux.  Il permet de se remémorer certaines épreuves, mais aussi des gestes d’entraide qui ont  permis de se relever et redonner confiance en l’avenir.  Il a rappelé que « la ville de Minamisoma a été victime de l’une de pires catastrophes de son histoire ». « Mais, ses résidents n’ont pas lâché prise. Ils ont fait preuve de courage et de persévérance. Ce faisant, leur sort a suscité jusqu’à l’autre bout du monde, en Afrique, à Djibouti, de la compassion et l’élan solidaire de ses concitoyens envers les sinistrés nippons d’alors, même avec les faibles moyens dont ils disposaient», a déclaré en substance M. Ahmed Araita Ali.

Une salle comble pour mieux connaitre Djibouti.  Après la cérémonie inaugurale monument,  une salle comble de 300 personnes attendait l’ambassadeur djiboutien pour leur parler de la société djiboutienne, de la diversité de sa population,  des valeurs communes avec le Japon, de son économie et des endroits à visiter à Djibouti.

Les japonais savent écouter attentivement lorsqu’un sujet les intéresse. C’est ainsi que l’ambassadeur Araita a fait valoir l’hospitalité légendaire des habitants de Djibouti, leurs valeurs de tolérance, de solidarité et l’importance de la famille.  Il a aussi évoqué de la situation de la femme djiboutienne.

« L’an dernier, une nouvelle loi a été adoptée au Parlement favorisant une plus grande représentativité des femmes en politique. Une quinzaine de femmes ont été élues aux dernières élections législatives à Djibouti », a-t-il dit.

Puis, il a parlé de l’Afrique qui représente le continent de la jeunesse mondiale. Dans cette optique, la jeunesse djiboutienne est ouverte sur le monde. Elle se préoccupe entre autres de développement durable et de lutte contre les changements climatiques. La jeunesse djiboutienne, a-t-il souligné, souhaite faire partie de la solution à ce défi mondial, et non pas du problème.

Finalement, il a mis en exergue que la République de Djibouti s’est vu attribuer le prix 2018 pour la paix mondiale au nom de l’humanité, organisé par l’organisation internationale « Paix mondiale sans frontière ». La République de Djibouti a été qualifiée de pôle de stabilisation dans l’Afrique de l’est.  L’architecte de cette réalisation n’était autre que le Président Ismaïl Omar Guelleh, a-t-il déclaré. Il a ajouté que le chef de l’Etat djiboutien est réputé pour être un « homme de paix » dans sa région et le reste du continent africain.

Perspectives d’avenir. A l’issue de l’inauguration du monument et la présentation publique sur Djibouti qui s’est tenue dans l’amphithéâtre de l’hôtel de ville de Minamisoma, on peut s’attendre à diverses initiatives visant à renforcer les relations d’amitié et les échanges sur le plan de la formation. L’équipe du maire Momma et  l’ambassadeur Araita semblent sur la même longueur d’ondes à ce sujet.

Au Japon, la ville de Minamisoma est connue pour ses produits agricoles, mais aussi pour ses usines de fabrication de pièces automobiles et ses activités dans le secteur de la robotique.

Déjà, le maire Kazuo Momma croit qu’il est possible qu’une mission de jeunes japonais de la région se rende à Djibouti d’ici la fin de l’année 2019. Il espère rencontrer les athlètes djiboutiens qui seront sélectionnés pour les Jeux Olympiques à Tokyo en 2020, faire connaissance avec les résidents et découvrir les charmes de Djibouti.

D’ailleurs, la  ville de Minamisoma se propose d’accueillir les athlètes djiboutiens qui participeront aux Jeux Olympiques d’été de 2020.