Le 8 mars dernier, les femmes du monde entier ont fêté  leur journée internationale. C’est comme ça depuis 1977. C’est l’occasion, pour elles, de célébrer les droits acquis. Cette journée est aussi un moment de revendications de droits qui restent à acquérir. A cette occasion, il nous parait opportun de faire un petit rétrospectif en nous posant les questions que voici: quelle est la place de la femme dans la société préislamique ? Et, quels droits l’islam a-t-il conférés à la femme ?

Dans l’Arabie préislamique, la femme n’est guère honorée ni valorisée, Marginalisée, elle vit à la lisière d’une société tribale, patriarcale, phallocratique. Infériorisée, elle  n’a nul statut juridique. Faible, elle est considérée même comme un bien à hériter ou  à saisir, lors des razzias entre tribus sans cesse en conflits permanents.  N’ayant  nul droit de succession, elle est exclue de l’héritage qui se transmet uniquement entre hommes. La propriété, elle l’ignore.. L’unique rôle qu’on lui reconnaisse volontiers, c’est la maternité.

simple dépôt séminal, procréatrice, sa principale mission est celle-ci : assurer la continuité de l’espèce. Enfanter de beaux enfants, mâles, de préférence, voilà tout ce qu’on lui demande. Les filles, elles, ne sont pas les bienvenues. Les Arabes en ont horreur. Rien de plus triste qu’une naissance féminine dans les rudes sociétés préislamiques. A la naissance d’une fille, le père a le choix de la garder ou de s’en débarrasser en un tour de main: la pauvre enfant  est alors  enterrée vivante ! Chose étrange : le père, cet assassin, ne sera ni inquiété ni sanctionné ni puni. Cet crime délibéré, volontaire, prémédité, bénéfice d’un non-lieu, en quelques sortes : l’infanticide parental est parfaitement légal à cette époque polythéiste, appelée Al-jahiliyya   par les historiens musulmans.

Pourquoi  l’infanticide parental est-il  toléré ? il y a deux raisons à cet étonnant laxisme: l’une est économique: élever une fille est un fardeau financier.  L’autre est liée à l’honneur tribal, familial : lorsqu’une fille est capturée par une tribu hostile, elle peut préférer ses ravisseurs à sa famille. Quant au mariage, ce n’est pas mieux. D’ailleurs, on devrait dire les mariages car il y en a une multitude, sept au total. cela va de la polyandrie à l’échangisme.

Un véritable bazar !

Enfin, il est venu. Il a vu. Il a vaincu. En balayant les préjugés de cette période sombre: la Jahiliyya. ” Il”, c’est notre prophète (paix et salut de Dieu sur lui);

L’islam va alors changer radicalement le statut de la femme. Celle-ci est valorisée, honorée. Ainsi, la première femme honorée par l’islam est Mariam, la Vierge Marie. Musulmans, nous ne disons pas  : “la mère de Dieu”  mais plutôt la mère du prophète: Jésus.  En islam, la femme a  donc le droit au respect, celui de ses parents, d’abord; celui de son mari, ensuite; et celui de ses enfants, enfin. Comme être humain, elle a des droits et des devoirs. Les mêmes que l’homme. Comme l’homme, elle a le droit à l’éducation, à l’héritage, à la propriété, au travail. En un mot, à un statut social.

En conséquence, l’islam, loin d’asservir  la femme, l’a libérée du carcan de traditions archaïques, tout en tenant compte de sa sensibilité particulière et de ses caractéristiques biologiques. Instruite, elle apporte sa contribution dans tous  les domaines, en particulier dans celui du savoir. Le cas de femmes savantes du hadith – Al-muhaddithat, est bien connu. Prenons un exemple entre mille, celui d’Umm Ad-Darda,  par exemple.  Brillante professeure, elle enseigne la science du hadith et le figh ( droit musulman)  à la grande mosquée de Damas, au 7e siècle. Qui assiste à ses conférences ?  Des étudiants, des chercheurs et le calife en personne. On pourrait donner d’autres exemples en Irak, en Egypte, au Maroc.

A ma connaissance, la seule limite que l’islam impose à la femme est l’imamat. C’est chose entendue : la femme ne peut diriger la prière collective .Pourquoi donc ?  Peut-être pourrait-elle distraire les fidèles, pense-t-on !

abdillahi aouled