« Aider les États membres de l’IGAD à harmoniser les pratiques de gestion des réfugiés sur la base d’une application complète et inclusive des principes internationaux de protection des réfugiés ». C’est l’objectif de la formation régionale des formateurs sur la protection internationale des réfugiés qui s’est ouvert hier au Sheraton. La session de formation est organisée en collaboration avec le bureau Régional du HCR et jouit du soutien financier du gouvernement suédois.

Le Secrétaire General du ministère de l’intérieur, M. Sirag Omar Abdoulkader a ouvert les travaux de cette session de formation régionale des formateurs.

Dans une brève allocution, il a  mis l’accent sur l’impérieuse nécessité d’aplanir les difficultés rencontrées par la commission d’éligibilité qui requiert des actions d’urgence pour libérer les différents goulots d’étranglements qui handicapent la procédure d’éligibilité des réfugiés. L’occasion pour lui de proposer une visite de terrain pour prendre acte de cette difficulté et en discuter in situ.

De son côté, Mme FathiaAboubaker Alwan, directrice de la division Santé et Développement Social, a souligné l’importance de la protection et la gestion des réfugiés. Elle a mis en lumière le plaidoyer de l’IGADpour une approche régionale car une protection efficace est l’affaire de tous, un seul État ne pouvant l’assurer.

« Cette approche régionale complète les responsabilités individuelles des États en permettant des efforts conjoints, notamment pour combler les lacunes dans les capacités techniques afin de permettre des actions concertées pour renforcer la protection des réfugiés et améliorer les conditions dans les pays d’asile, ce qui peut à son tour réduire la nécessité pour les réfugiés de se rendre dans d’autres pays, pays d’accueil plus éloignés à rechercher des normes de protection, même minimales » a-t-elle assuré.

L’occasion pour elle de souligner l’objectif de ladite formation qui vise à fournir aux États membres une compréhension commune et uniforme des normes et pratiques de protection des réfugiés sur la base d’une application complète et inclusive des principes internationaux de protection des réfugiés.

Le représentant du HCR à Djibouti, M.YohondamkoulSakor, a précisé que le HCR et l’IGAD ont une longue histoire de collaboration pour la gestion et la protection des réfugiés dans les États membres de l’IGAD. Il a donc naturellement remercié et félicité l’IGAD pour les réalisations exceptionnelles obtenues en développant plusieurs cadres pour lutter contre le déplacement. « La Déclaration de Nairobi (2017) est un exemple, qui a fourni le modèle d’une grande partie du travail que nous effectuons dans la région sur les réponses globales » a-t-il dit en substance. Il a ajouté que l’IGAD a de nouveau ouvert la voie avec le lancement d’une plateforme de soutien lors du Forum mondial sur les réfugiés en 2019, dans le but de mobiliser la solidarité pour faire face aux situations de déplacement prolongé à grande échelle dans la région de l’IGAD.

« Les progrès récents sous la forme d’une initiative de solutions pour le Soudan et le Soudan du Sud, ainsi que le vif intérêt des donateurs à s’engager avec la plate-forme de soutien de l’IGAD, montrent que l’IGAD continue de jouer un rôle fondamental dans la mobilisation de l’aide en allégeant la pression sur les pays hôtes, en termes d’autonomie et deconditions favorables dans les pays d’origine pour un retour durable, sûr et digne » a-t-il ajouté.Il a soutenu que l’IGAD reste particulièrement bien placée pour jouer un rôle de catalyseur dans la promotion d’une protection globale et de solutions pour les populations déplacées dans la région.

M. Sakora conclu en rappelant qu’en décembre 2021, le HCR s’est associé à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour organiser le premier dialogue régional conjoint sur la protection et les solutions avec les États membres dans le cadre des efforts conjoints pour renforcer l’accès à l’asile et soutenir les États à remplir leurs obligations internationales. Un dialogue qui a offert à tous une plate-forme précieuse pour faire collectivement le point sur les progrès et les défis en matière de protection, d’assistance et de recherche de solutions pour les réfugiés dans notre région.

A noter que cette formation s’inscrit dans le cadre du programme régional de la Gestion des Refugies et implique l’ensemble des Etats membres de l’IGAD, en l’occurrence l’Ethiopie, l’Ouganda, le Kenya, le Soudan, le Soudan du Sud, la Somalie, la République de Djibouti mais aussi le HCR.Les travaux de cette session de formation de quatre jours doivent s’achever jeudi prochain avec l’adoption d’une série de recommandations. 

MAS

La Parole à …

Fathia Aboubaker Alwan

Directrice de la division santé et développement social

« La région de l’IGAD abrite l’une des plus fortes concentrations de personnes déplacées en Afrique. Fin 2021, la région de l’IGAD abritait environ 4,8 millions de réfugiés et demandeurs d’asile et près de 10 millions de personnes déplacées internes. De nombreuses populations déplacées restent dans des situations prolongées et ont du mal à se libérer du cycle de la dépendance à l’aide humanitaire et à trouver des solutions durables.

Avec ce nombre record de personnes déplacées dans notre région de l’IGAD, la question de savoir comment la coopération des États membres pour gérer et répondre à leurs différents besoins est devenue plus pertinente que jamais. Tous les pays de l’IGAD sont signataires de la convention de 1951 sur les réfugiés et de son protocole de 1967 et ont tous ratifié la convention de 1969 de l’OUA. En outre, les États membres de l’IGAD ont promulgué ou sont en train d’élaborer des lois, des politiques et des stratégies nationales pour résoudre les problèmes liés aux réfugiés et aux rapatriés.

En ce qui concerne la protection et la gestion des réfugiés, l’IGAD plaide pour une approche régionale émanant du fait qu’une protection efficace est souvent hors de portée d’un seul État. Cette approche régionale complète les responsabilités individuelles des États en permettant des efforts conjoints, notamment en comblant les lacunes dans les capacités techniques pour permettre des actions concertées visant à renforcer la protection des réfugiés et à améliorer les conditions dans les pays d’asile, ce qui peut à son tour réduire la nécessité pour les réfugiés de se rendre dans d’autres pays. , pays d’accueil plus éloignés à rechercher des normes de protection même minimales. Grâce à cette formation, l’IGAD cherche à fournir aux États membres une compréhension commune et uniforme des normes et pratiques de protection des réfugiés sur la base d’une application complète et inclusive des principes internationaux de protection des réfugiés. Enfin, j’espère sincèrement que les discussions de cette formation et les informations partagées pourront être appliquées efficacement dans vos agences respectives, que votre travail acharné continuera à porter ses fruits et à conduire à de meilleures pratiques de protection ».