Le président de la CNDH, Saleban Omar Oudine, et une représentante du programme « amélioration de la gestion des flux migratoires » (BMM de son acronyme anglais) ont parrainé une formation sur la protection de l’enfance à Djibouti. La session s’est déroulée hier au siège du bureau national de la coopération allemande GIZ.

Les commissaires de la CNDH, des représentants de ministères techniques ainsi que des personnalités de la société civile ont suivi hier une formation sur les droits de l’homme et en particulier ceux des enfants. La formation était assurée par Maitre Abdoulkader Hassan Mouhoumed, consultant national et avocat au barreau de Djibouti.

Dans un mot d’ouverture, le président de la CNDH, Saleban Omar Oudine, a d’emblée remercié le bureau de la coopération allemande à Djibouti pour avoir bien voulu abriter et soutenir la formation au profit des commissaires de la CNDH et des techniciens des ministères sectoriels.

La protection de l’enfance fait partie intégrante des droits humains. Il a tenu également à souligner l’importance de la protection de l’enfance qui fait partie intégrante des droits humains. L’occasion pour lui d’évoquer les  violations les plus courantes des droits de l’enfant à Djibouti telles que les mutilations génitales féminines (MGF), les maltraitances ou encore les lacunes dans les mécanismes de prise en charge des enfants à besoins spéciaux et le cas des enfants migrants ou des enfants des réfugiés. Il a assuré qu’il s’agit d’un chantier qui tient particulièrement à cœur à la CNDH et aux institutions nationales concernées par la question. Une préoccupation partagée par la représentante du bureau de la BMM-GIZ qui a exprimé l’engagement du bureau de la coopération allemande chargé du programme d’amélioration de la gestion du flux migratoire à apporter tout son soutien à la CNDH et à toutes les instances  concernées.

Il faut dire que la journée de formation a permis de partager des informations concrètes sur les situations critiques rencontrées par les enfants en général et ceux des migrants en particulier. Ce fut aussi l’occasion de parcourir le corpus juridique et les différents outils de protection disponible dans notre pays.

A l’issue des interventions officielles, l’expert-consultant national, Maitre Abdoulkader Hassan Mouhoumed, a d’abord rappelé que la république de Djibouti a ratifié ou adhéré à la plupart des instruments internationaux sur les droits de l’homme, et s’est de ce fait, engagée à respecter et à faire respecter par ses citoyens et ses institutions publiques, les normes des droits de l’homme. Il a souligné que notre Constitution a intégré la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 ainsi que la Charte Africaine des Droits de l’Homme et du Peuple.

Mieux encore, la république de Djibouti, comme bon nombre d’Etats, a créée la CNDH, une structure indépendante et autonome pour suivre la protection et la mise en œuvre des droits de l’homme. C’est donc une garantie supplémentaire de l’application, la protection et la promotion des droits de l’homme.

Il a rappelé ensuite que notre  pays a ratifié la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) du 6 décembre 1990, la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant du 1er juillet 1990. Ratifiée par la république de Djibouti en 2009, ladite convention dispose que « Tout enfant a droit de jouir de tous les droits et libertés reconnus et garantis par la présente Charte, sans distinction de race, de groupe ethnique, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’appartenance politique »…article 3 de la charte africaine ».

Sur ce, Me Abdoulkader Hassan Mouhoumed a largement parcouru le corpus juridique qui garantit et protège les droits des enfants.

A commencer par le code des mineurs de 2015, le Code civil de 2018 et surtout les conséquences du divorce pour les enfants, la création du Conseil National de l’Enfant par Décret  N° 2012-067/PR/MPF du 4/4/2012, organe national de supervision de la mise en œuvre du PASNED. En cela le Conseil doit favoriser la coordination des acteurs de la protection de l’enfance en orientant et en définissant la politique du Gouvernement en respect des droits de l’enfant. Il a mis en lumière, par ailleurs, la création du Comité de Coordination National pour la Prise en Charge des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV) par Décret  N° 2009-049/PR/MPFBF du 1er mars 2009.  Cet organe est chargé d’approuver et actualiser si besoin, le manuel des opérations du Cadre Stratégique National de prise en charge des OEV et veiller à son application ; mais aussi d’approuver les plans d’action et budgets annuels relatifs à la prise en charge des OEV et de mobiliser enfin des ressources pour le financement de la prise en charge des OEV.

Il a ensuite fait la part belle à la convention internationale des droits de l’enfant, qui regroupe les droits de l’enfant en 54 articles. L’occasion pour lui de rappeler les 10 droits les plus importants comme le droit à l’alimentation et d’être à l’abri, le droit des enfants handicapés, le droit à l’école et aux loisirs, le droit à la culture, le droit au secours, le droit à la protection contre l’exploitation et le travail forcé, etc. Les présentations ont alimenté les débats et les échanges qui ont été plutôt nourris durant toute la journée. 

Plus généralement, la position géostratégique de notre pays dans cette partie du monde en fait une plateforme de transit importante dans les flux migratoires de la région. Ces migrants en transit peuvent être victimes de nombreuses violations des Droits de l’homme et la situation est d’autant plus critique pour les plus vulnérables tels que les femmes et les enfants accompagnés ou non.

Si en particulier cela s’applique aux migrants, en général, tout enfant dans le monde est en situation de grande vulnérabilité. L’ensemble des acteurs nationaux et locaux, qui sont impliqués dans la protection de l’enfance, rencontrent des difficultés et des défis diverses mais chacun à leurs niveaux essayent aussi d’y répondre en prenant en compte les besoins des enfants, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs. 

MAS