La grande salle de réunion du complexe touristique et hôtelier,  ‘‘Le village vacances des Sables Blancs’’ sis à 2,5 km de la ville chef lieu de la région de Tadjourah, a abrité le dimanche 2 février dernier, un atelier où il était question de promouvoir l’agropastoralisme dans cette région du nord du pays. L’initiative émane du président du conseil régional de Tadjourah, Omar Houssein Omar qui à travers cet atelier, cherche à introduire dans sa région, l’agriculture hydroponique. Il s’agit selon lui de faire la région de la ville blanche, le grenier du pays.

Pour lutter contre l’exode rurale, l’insécurité alimentaire et atténuer ainsi la consommation tributaire des importations en fruits et légumes, le conseil régional de Tadjourah a mis en place, un projet à travers lequel, il compte promouvoir l’agropastoralisme dans cette région. Ledit projet intitulé ‘‘La culture Hydroponique’’ consiste à planter les fruits et légumes hors-sol, ou sans terre. Elle se base sur l’utilisation d’un substrat inerte pour maintenir et faire grandir les plantes en utilisant une solution aqueuse contenant les nutriments dont les plantes ont besoin pour leur croissance et leur floraison.

Le président du conseil régional de Tadjourah, Omar Houssein Omar, initiateur de ce projet, a réuni le dimanche matin dans la grande salle de réunion du complexe touristique et hôtelier, ‘‘Le village vacances des Sables Blancs’’ sis à 2,5 km de la ville chef lieu de la région de Tadjourah, l’ambassadeur de la délégation de l’Union Européenne à Djibouti, Aidan O’Hara, le chef de la chancellerie de la Turquie dans notre pays, Salim Levent Sahinkaya, la représentante résidente du système des nations Unies à Djibouti, Barbara Manzi, le préfet de Tadjourah, Hassan Dabaleh Ahmed, plusieurs hauts cadres de l’administration, dont le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama, la directrice général du centre CLE, Oubah Malow et une cinquantaine de personnes composée d’élus locaux, de commerçants, d’entrepreneurs, et d’agriculteurs de la région de la ville blanche du nord du pays.

Après un message de bienvenue du président du conseil régional de Tadjourah, Omar Houssein Omar, le préfet de la région, Hassan Dabaleh Ahmed a dans une allocution lue à cette occasion souligné l’importance de ce projet dans le domaine de lutte contre la faim et la pauvreté. «C’est un moyen sûr d’apporter des solutions à l’insécurité alimentaire» a-t-il aux différentes personnalités assises autours de lui.

«Le maraîchage assure la production d’une gamme variée de légumes et fruits qui permettent également d’améliorer les régimes alimentaires des ménages» a indiqué le préfet Dabaleh.

De son côté l’ambassadeur de la délégation de l’UE dans notre pays, Aidan O’Hara a dans son intervention, retracé les différents projets réalisés par sa délégation dans le processus de décentralisation.

«La délégation de l’UE soutient le processus de décentralisation depuis une dizaine d’années. Une experte technique a soutenu le secrétariat d’Etat à la décentralisation pour préparer le cadre de la décentralisation en 2016-2017» a-t-il dit. 

L’ambassadeur de la Turquie à Djibouti, Salim Levent Sahinkaya, et la cheffe du bureau local du système des Nations Unies, Barbara Manzi, ont dans leurs différentes allocutions, tenues des propos relatant les activités réalisées par leurs institutions en ce qui concerne la promotion de l’agropastoralisme à Djibouti.

Sur ce le président du conseil régional de Tadjourah Omar Houssein Omar a pris la parole pour faire part à ses invités, les atouts de ce projet dont il a selon lui tiré de ses différents voyages en Inde et au Kenya. «La région de Tadjourah a une superficie de

7 300 km², soit 12% de la population nationale. Tadjourah est la 2ème Ville la plus peuplée après Djibouti-ville. Elle est composée de 4 Sous-préfectures, à savoir Randa, Adaillou, Dorra et Lac Assal, divisé en 2 Secteurs: Sagallou, Debné-Mabla» a-t-il dit dans sa présentation.

Et de poursuivre «Après quelques recherches et des missions d’exploration en Inde, en Afrique du sud, et au Kenya, la culture hydroponique est une réponse pour lutter contre la désertification, le chômage, l’exode rurale, la pauvreté, la faim, la consommation tributaire des imports…etc»

Selon lui, les avantages majeurs de l’hydroponie sont la production sans sol, l’augmentation de la productivité en qualité et en quantité, le rare recours aux insecticides et fongicides, la non pollution du sol et la production permanente en toute temps de l’année.

«Le champ d’application de l’hydroponie à Tadjourah est immense et peut répondre à la consommation locale qu’au développement de l’élevage» a déclaré en substance le président du conseil régional de Tadjourah, Omar Houssein Omar.

Rachid Bayleh

Il a dit Aidan O’Hara

Ambassadeur de la délégation de l’UE à Djibouti

«Les nouveaux plans permettront de coordonner au mieux les différents appuis qui vous sont apportés »

«Le projet d’appui à l’association Nationale des collectivités Locales Décentralisées soutient les acteurs locaux et les aides à développer le dialogue avec l’administration, avec l’appui de l’Association Internationale des Maires Francophones- le projet se termine fin 2020 mais une prolongation est envisagée. Le projet d’appui à la décentralisation a été signé fin décembre 2019 et l’équipe du projet est arrivée la semaine passée. Son objectif général consiste à favoriser le développement local inclusif dans les régions de l’intérieur du pays ; ceci est nécessaire car il y a un écart important entre la ville de Djibouti et le reste du pays ; ceci est illustré par exemple par l’enquête sur la malnutrition réalisée l’année passée. On attend de ce projet trois résultats: Les Conseils Régionaux disposent de financement appropriés pour les investissements sous leur maîtrise d’ouvrage, afin de promouvoir le développement local dans les domaines social, économique et environnemental. Ceci pose le problème de la pérennité : il faut qu’un système de financement durable soit mis sur pied. Les Conseils Régionaux sont renforcés dans l’exercice de leur maîtrise d’ouvrage et les services techniques déconcentrés et l’administration territoriale dans l’exercice de leur fonction d’accomplissement des collectivités par les appuis institutionnels apportés par le programme. L’important c’est qu’en fin de projet les conseils régionaux disposent d’équipes capables de gérer de façon correcte et transparente les fonds disponibles. Ceci veut dire également qu’on ne peut tout attendre des conseils régionaux mais que les services déconcentrés de l’Etat doivent être renforcés et travailler en bonne coordination avec les conseils régionaux et l’impulsion, la coordination et la réforme de décentralisation sont renforcés en vue de promouvoir le développement local. Un appui sera fourni au Secrétariat en charge pour coordonner et impulser la réforme, qui est un processus en cours.

D’autres projets en cours ou en voie de démarrage concernent les régions : le projet d’appui à la Justice devrait aider les services du Ministère à renforcer leur présence dans les régions (Justice : 4 millions d’euros- démarrage cette année – signé en décembre 2019) ;Le projet d’appui à la résilience (27 millions d’euros) progresse dans le soutien au Ministère de la Santé pour renforcer les aspects de nutrition, et la FAO prépare avec les périmètres agricoles de démonstration des actions pour permettre aux populations d’accroître leurs compétences en agriculture et en élevage, pour préparer une utilisation meilleure de l’eau, grâce aux ouvrages qui seront réalisés l’année prochaine (12 millions d’euros).

Et grâce au renforcement des conseils régionaux et à la collaboration avec les services déconcentrés, nous espérons que la programmation régionale va être dépoussiérée et que les nouveaux plans permettront de coordonner au mieux les différents appuis qui vous sont apportés, venant des ministères et des bailleurs de fonds».