Améliorer l’échange d’informations sur l’opérationnalisation d’un système régional efficace de Suivi et Evaluation avec des capacités de Systèmes d’Informations Géographiques dans les pays mettant en œuvre le DRDIP, c’est l’objectif des trois journées de réunion du groupe de travail sur le suivi et l’évaluation du DRDIP et sur la géo-information qui s’est déroulé à Tadjourah du mercredi 28 au Vendredi 30 septembre 2022. 

La Directrice de la division santé et du développement social de l’IGAD, Mme Fathia Aboubaker Alwan, a ouvert les travaux de la rencontre avec un plaidoyer sur l’importance primordiale de cette rencontre : « La création de groupes de travail technique de Suivi et Evaluation a été l’un des outils les plus efficaces pour harmoniser et valider des ensembles de données clés pour les programmes et projets de développement. C’est dans ce contexte que l’IGAD souhaite réunir et formaliser le groupe de travail DRDIP sur le suivi et l’évaluation et la géo-information, non seulement pour soutenir la collecte, l’analyse et la synthèse continues de données et d’informations normalisées pour le projet DRDIP, mais aussi pour favoriser le suivi et l’évaluation périodiques, le partage des connaissances, l’apprentissage croisé et la mise en place de documentation indispensable  dans le but d’ éclairer les politiques et la planification fondées sur des données probantes et suivre les progrès de la mise en œuvre réelle du projet.

Elle a profité de l’occasion pour mettre en avant les bénéfices et l’impact des investissements communautaires qui ont favorisé le développement accéléré dans les zones d’accueil des réfugiés qui étaient jusqu’ici classées en dessous des indices de développement nationaux. Il faut dire que l’approche de développement du DRDIP a placé les communautés locales au cœur de l’identification et de la mise en œuvre de leurs priorités de développement et que le développement dans les zones ciblées a amélioré la cohésion sociale entre les communautés d’accueil et de réfugiés». A noter que les bénéfices du projet sont allés à plus de 90 % aux populations hôtes et réfugiées ciblées (5 800 410) dans les pays où il est mis en œuvre, dont 57 % sont des femmes. En un mot, le projet DRDIP apporte de réelles améliorations dans la vie des personnes déplacées dans les zones ciblées et dans les choix et les opportunités qui s’offrent à elles.

Un vibrant plaidoyer qui a touché au cœur le Préfet de la Région de Tadjourah, République de Djibouti, M. Hassan Dabaleh, qui au nom du gouvernement et en son propre nom, a tenu à remercier l’IGAD pour ses efforts incessants visant à soutenir les pays dans l’amélioration des conditions des réfugiés et des personnes déplacées et espère que cet atelier répondra aux attentes des États membres de l’IGAD et qu’il contribuera à déclencher une nouvelle dynamique au sein des différents pays. Même son de cloche du côté du directeur général de l’Agence djiboutienne de développement social (ADDS) Mahdi Mohamed Djama qui a également tenu des propos similaires et souhaité la bienvenue aux participants dans la région de Tadjourah et proposé de visiter certains investissements mis en œuvre par la DRDIP djiboutienne dans la région. Notons également l’intervention du Dr Mohamed Elduma, Coordonnateur principal du programme de l’IGAD dans la Division de la santé et du développement social, qui a exprimé ses sincères remerciements aux partenaires de l’IGAD, notamment la Banque mondiale et d’autres pour avoir fourni l’assistance financière et technique nécessaire.

La rencontre a abouti sur la validation des termes de référence pour le groupe de travail sur le Suivi et Evaluation et la géo-information du DRDIP. Elle a permis également d’élaborer un mécanisme approprié d’harmonisation des données du DRDIP et des approches méthodologiques pour la collecte des données adoptées ainsi que les apports techniques et les recommandations pour une meilleure utilisation des applications des Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) par les pays de mise en œuvre du DRDIP et enfin le partage des connaissances, des leçons et des expériences en matière de suivi et d’évaluation du projet DRDIP.

Le DRDIP est un projet dirigé par les gouvernements et centré sur la communauté qui se concentre sur l’impact de la présence prolongée de réfugiés sur les communautés d’accueil et les deux groupes sont les bénéficiaires directs du projet. Jusqu’à présent, le projet a bénéficié à plus de 90 % aux populations hôtes et réfugiées ciblées (5 800 410) dans les pays où il est mis en œuvre.

Il faut noter que plus de la moitié (57 %) des bénéficiaires du projet sont des femmes.

Afin de renforcer un accès sans entrave aux services sociaux de base et aux infrastructures, le projet a construit ou réhabilité plus de 690 établissements scolaires, modernisé et équipé plus de 161 établissements de santé humaine, réalisé 286 investissements dans le stockage de l’eau et amélioré environ 1 100 kilomètres de routes praticables en tout temps.

En avril 2022, plus de 42 400 hectares ont été soumis à des pratiques de gestion durable des terres. En outre, le projet a organisé les communautés locales – en particulier les femmes et les jeunes  –  en plus de 4 400 groupes d’intérêt commun, coopératives et plans d’épargne pour faciliter leur engagement dans diverses activités génératrices de revenus.

Pour accroître les opportunités de subsistance pour les communautés touchées par le déplacement, le projet a soutenu des projets agricoles, connecté des petites et moyennes entreprises au réseau électrique national et acheté des biens et des services auprès d’entreprises locales domiciliées dans les zones où le projet est mis en œuvre.

En mai 2018, l’IGAD a convoqué une réunion du groupe de travail sur le Suivi et Evaluation et la géo-information du DRDIP qui a établi une plate-forme pour le partage d’expériences en matière de cartographie, de collecte de données spatiales, de planification, de suivi et d’évaluation et a créé des liens pour le partage de données et d’informations entre les pays du projet et avec la RS, comme fondements de l’apprentissage. Ce groupe de travail continuera à l’avenir à préparer les réunions des comités régionaux de pilotage des projets (RPSC) ».

La parole à…

Mme Fathia Aboubaker Alwan

Directrice de la division santé et développement social de l’IGAD

« Le projet de réponse du développement aux impacts du déplacement (DRDIP) représente un changement de paradigme dans la conception et la mise en œuvre de la réponse aux réfugiés. Le projet DRDIP consiste à  apporter de réelles améliorations dans la vie des personnes déplacées dans les zones ciblées et dans les choix et les opportunités qui s’offrent à eux. Aujourd’hui, alors que nous convergeons ici dans la ville de Tadjoura, nous faisons le point sur les réalisations considérables du projet DRDIP dans divers sites de mise en œuvre dans les quatre pays du projet. L’objectif global de la réunion du groupe de travail sur le Suivi et Evaluation et la géo-information du DRDIP est de fournir et de faciliter une plate-forme pour améliorer l’échange d’informations sur l’opérationnalisation d’un système régional efficace de S&E (avec des capacités SIG) dans les pays mettant en œuvre le DRDIP, à travers d’abord la validation et l’adoption du projet de termes de référence du groupe de travail sur le Suivi et Evaluation et la géo-information du DRDIP mais aussi l’adoption des mécanismes efficaces d’harmonisation des données du DRDIP, y compris des approches méthodologiques pour la collecte, l’analyse et la communication des données. C’est aussi l’occasion de fournir des contributions techniques et des recommandations aux pays mettant en œuvre le DRDIP sur l’amélioration de l’utilisation des applications SIG et l’optimisation de l’utilisation des informations spatiales  et enfin le partage des connaissances, des leçons et des meilleures pratiques entre pairs sur le Suivi et Evaluations pour les projets DRDIP.

Enfin, je tiens à remercier la Banque mondiale pour le soutien continu aux pays du projet et au secrétariat de l’IGAD dans notre quête collective pour atteindre des objectifs de développement communs ».