Des cadres et des responsables d’institutions publiques, des jeunes entrepreneurs issus de différentes sociétés de conseils, de formation ou de consulting ainsi que des experts de la Banque mondiale et de l’Union européenne se sont retrouvés autour d’une table ronde organisée par le centre de leadership et de l’entrepreneuriat pour présenter le projet d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes (PAEFJ).

Après un mot de bienvenue de la directrice generale du Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat, Oubah Ahmed Malow, l’expert de la Banque mondiale, Benjamin Herzberg, a expliqué que ce projet financé par la Banque mondiale est destiné à appuyer plus de 6 000 jeunes et femmes désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat.  « Ce projet s’attachera à accompagner les aspirants entrepreneurs en facilitant leur accès à des formations et à renforcer et développer les services essentiels pour les entreprises en vue de les rendre plus facilement accessibles, et à aider les entrepreneurs à identifier et intégrer les chaînes de valeur compétitives », a-t-il affirmé.

Le projet d’appui à l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes aidera plus de 6000 petites et moyennes entreprises (PME) à accéder à des services de développement. Il doit permettre à notre pays à trouver de nouveaux secteurs de croissance et diversifier son économie pour maintenir son taux de croissance et créer des emplois. « Offrir aux jeunes et aux femmes des perspectives d’avenir grâce à la formation aux compétences Entrepreneuriales peut les amener à prendre conscience de leur capacité à agir. Cela développe un sentiment d’appartenance qui favorise la résilience de leurs communautés », a ajouté Benjamin Herzberg, spécialiste senior du secteur privé et coresponsable du projet.

Plus généralement, ce projet vise à financer des programmes destinés à encourager les femmes et les jeunes à se lancer dans l’entrepreneuriat, à offrir un accompagnement et des formations pour créer une PME ou y travailler, ainsi qu’à proposer des concours de business plan et des subventions ciblées. Il doit mettre à profit le pouvoir de transformation des femmes et des jeunes qui créent leur entreprise. La création de nouvelles opportunités économiques pour ces populations spécifiques permettra d’encourager l’innovation, de stimuler la création d’emplois et d’améliorer les conditions de vie de l’ensemble des habitants de Djibouti. Aux formations  s’ajouteront également des mesures de soutien pour rapprocher les entrepreneurs des marchés. Le projet fournira des conseils techniques pour créer des liens avec les chaînes d’approvisionnement et pour développer les exportations. Cette première session de la table ronde a donné lieu à des échanges importants pour avoir tous les éclairages et les précisions concernant les différentes composantes du projet. L’expert de la Banque mondiale et la directrice générale du CLE ont apporté les réponses nécessaires et ont satisfait la curiosité des participants.

…Le concept d’écosystème entrepreneurial. Suite à cette première session, la directrice générale du Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat a fait une large présentation sur le concept de l’Ecosystème Entrepreneurial. Elle a d’abord fait un tour d’horizon sur le concept d’écosystème entrepreneurial qui est composé de trois principaux facteurs. « L’existence d’une masse critique d’entrepreneurs, d’entreprises et d’institutions spécialisées dans un même milieu tout d’abord. Puis, un réseau denses de relations entre les différents acteurs dans un second temps et une culture d’entreprise qui réunit ces ensembles », a-t-elle indiqué.

Mme Oubah Ahmed Malow a ensuite abordé les différentes phases de vie d’une entreprise qui se composent de l’inspiration, c’est-à-dire la première étape de l’aventure entrepreneuriale. « Cette phase nécessite un appui à l’initiative pour éveiller son esprit créatif et titiller sa curiosité. Puis, l’idéation qui consiste en une phase durant laquelle l’idée de création prend forme et a besoin d’une modélisation.»  « Cette phase demande un appui à travers des programmes de formations et approche visant à transmettre le savoir-faire », a-t-elle expliqué. La phase initiale ou le démarrage qui arrive avec la validation de l’idée, la levée de fonds pour les tests et le prototypage, etc. Un appui est nécessaire via les accélérateurs, incubateurs, business angels, Microfinance, etc. Et enfin la phase de décollage, où l’entreprise génère du cash-flow et recherche des fonds pour financer son développement. Elle nécessite un appui des investisseurs, banques, etc.

Mme Oubah Ahmed Malow a balayé large sur les institutions et les entités qui composent ce qui semble être le début d’un écosystème entrepreneurial à Djibouti. Elle a réparti les parties-prenantes dans l’écosystème entre les Acteurs dans l’écosystème, les Programmes de formation, les Accélérateurs/Incubateurs, les Institutions d’investissement, les Catalyseurs de l’Ecosystème Entrepreneurial, les Espace de Co-Working et les Evénements/Média. Elle a conclu son intervention par une étude comparative avec l’écosystème tunisien qui semble être bien développé avec plus de 157 acteurs qui interviennent dans cet écosystème entrepreneurial.

L’exposé de Mme Oubah Ahmed Malow a donné lieu à un échange soutenu entre les participants qui ont tous convenu de l’indispensable réseautage entre les acteurs de l’écosystème afin de travailler main dans la main pour le développer. Ce qui a permis d’envisager la création d’une plateforme d’échange d’information en temps réel.

Ainsi, une bibliothèque virtuelle sera mise sur pied pour donner accès aux informations relatives aux études et aux interventions des uns et des autres au sein de l’écosystème entrepreneurial. Mieux encore, un comité de travail a été créé pour mettre au point un plan d’action commun qui comprendra une page blanche de l’entrepreneuriat à Djibouti, des formations sur la propriété intellectuelle, la formalisation et les différents cycles de vie des entreprises, etc.

La table ronde a été à la hauteur des attentes du Centre de Leadership et de l’Entrepreneuriat puisqu’elle a permis de créer une dynamique commune qui conduira au réseautage et à l’action coordonnée de l’ensemble des acteurs de l’écosystème entrepreneurial à Djibouti.

MAS