L’année 2023 marque le 10e anniversaire de l’initiative d’éducation commerciale pour les jeunes africains (“ABE initiative”), une initiative proposée par le gouvernement japonais aux jeunes africains, qui leur permet d’élargir leurs horizons et de nouer des liens solides avec le Japon et son secteur privé. L’ABE initiative a été lancée en 2013 lors de la cinquième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD V) et offre aux jeunes Africains la possibilité de suivre des cours de master dans des universités japonaises et d’effectuer des stages dans des entreprises japonaises. Il vise à développer des ressources humaines qui contribueront au développement industriel et commercial en Afrique et à construire des réseaux d’affaires entre l’Afrique et le Japon tout en servant de “navigateurs” pour les entreprises japonaises.

Depuis 2014, l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) a accepté environ 1 600 participants des pays africains dans le cadre de cette initiative.

Le caractère unique de ce programme par rapport à d’autres programmes de bourses réside dans ce qu’on appelle le “Business Program”, qui est proposé aux participants en plus de leurs cours de maîtrise.  Par exemple, les participants ont la possibilité de faire des stages dans des entreprises japonaises pendant et à la fin du programme afin de comprendre la culture d’entreprise japonaise et de nouer des liens avec le secteur privé japonais. Dans de nombreux cas, les participants à l’ABE initiative ont réussi à obtenir des postes dans des entreprises japonaises après leur diplôme ou ont commencé à travailler avec elles en tant que partenaires commerciaux grâce à ces stages. Un autre avantage de l’ABE initiative réside dans les activités de suivi proposées aux participants à l’ABE initiative après leur retour dans leur pays d’origine. Par exemple, les participants se voient offrir de nombreuses possibilités de mise en réseau avec des entreprises japonaises ainsi qu’avec d’autres anciens étudiants.

En outre, il existe une plate-forme virtuelle sur “LinkedIn”, un service de réseau social mondial en pleine expansion, où les participants à l’ABE initiative peuvent rester en contact les uns avec les autres même après le programme. Les anciens étudiants eux-mêmes sont très actifs dans le développement de leurs réseaux et ont créé une organisation d’anciens étudiants appelée “Kakehashi Africa”.

Succès écalant des diplômés djiboutiens. L’initiative a déjà connu des succès remarquables à Djibouti. Par exemple, M. Moustapha Mohamed Ali et Mlle. Fozia Fayib Egueh ont obtenu leur maîtrise à l’Université internationale du Japon. Après leur retours à Djibouti, M. Moustapha a créé sa propre entreprise, et a joint les  multiples projets de la JICA en tant que consultant. Il est également le représentant du Kakehashi Africa à Djibouti. Quant à Mlle. Fozia, elle est employée par la société japonaise Shimizu Corporation pour contribuer au projet de construction d’une école fondamentale à cité Nassib à Balbala. En outre, M. Kassim Ahmed Ibiro a terminé ses études à l’Université de Kobé. Quant à M. Ashraf Mohamed Aden, il a été diplômé par l’Institut d’informatique de Kobé.

Enfin, M. Houssein Habib Mohamed poursuit actuellement ses études à cet institut.

«Programme d’études sur le développement par la JICA » et « JICA Chair ». Depuis de nombreuses années, la JICA facilite l’apprentissage mutuel entre l’Afrique et le Japon grâce à sa coopération, notamment l’ABE initiative.

Ces dernières années, la JICA a accéléré ses efforts pour partager l’expérience de la modernisation du Japon en lançant de nouvelles initiatives : le ” Programme d’études sur le développement par la JICA ” et la “JICA Chair”(Programme d’études japonaises de la JICA).

Le Japon est le premier pays qui s’est modernisé à partir d’un contexte non occidental pour devenir une nation libre, démocratique, prospère et pacifique fondée sur l’État de droit, sans perdre beaucoup de ses traditions et de son identité. Il a commis des erreurs, notamment des agressions et des guerres. Mais le Japon a néanmoins réussi à construire une nation libre, démocratique, pacifique et prospère fondée sur l’État de droit, sans compromettre ses propres traditions et son identité. Le caractère unique de la modernisation du Japon à l’ère Meiji (entre la fin des années 1860 et les années 1910) est qu’il a réussi à incorporer les bons éléments de la civilisation occidentale tout en maintenant les traditions japonaises. Il convient également de noter que le Japon s’est appuyé sur ce qu’il avait appris et l’a fait sien.

Au départ, les technologies occidentales étaient enseignées au Japon avec les langues européennes. Mais, au bout d’une dizaine d’années, les étudiants japonais qui avaient étudié avec les savants occidentaux les ont remplacé et ont commencé à enseigner à la génération suivante en langue japonaise.

Tout comme le Japon a appris des autres, la JICA estime qu’il est important de partager également notre expérience.

C’est pourquoi la JICA a lancé son programme d’études sur le développement afin d’inviter les futurs dirigeants des pays partenaires à venir au Japon pour partager l’expérience du Japon en matière de modernisation, de reconstruction d’après-guerre et d’aide publique au développement (APD).

Les participants à l’ABE initiative pourraient également assister à des séminaires et des conférences sur ces sujets. Afin d’étendre les possibilités similaires en dehors du Japon, la JICA a lancé le programme de la “JICA Chair” en collaboration avec des universités de premier plan et d’autres institutions dans les pays partenaires.

Grâce à ce programme, la JICA a organisé des conférences intensives sur la modernisation du Japon et son APD dans des pays africains en invitant d’éminents conférenciers du Japon. A Djibouti en novembre 2022, dans l’institut des études diplomatiques (IED), une conférence-débat sur la politique étrangère du japon après la Seconde Guerre mondiale s’est tenue avec l’ancien ambassadeur du japon auprès du Royaume-Uni, son excellence M.Koji Tsuruoka en présence de son excellence le ministre des affaires étrangères, M. Mahamoud Ali Youssouf et de l’ambassadeur du Japon à Djibouti, SEM. OTSUKA Umio. Tout au long du processus de la TICAD, le Japon a souligné l’importance de l’appropriation africaine et de la solidarité entre l’Afrique et la communauté internationale.

À cet égard, la JICA accorde une importance particulière à l’investissement dans le développement des ressources humaines et l’ABE initiative figure parmi les principales priorités de la JICA en matière de coopération avec l’Afrique.

La JICA poursuivra et encouragera cette initiative afin que le Japon et l’Afrique puissent travailler ensemble pour créer un nouvel avenir innovant.