Comme dans la plupart des économies de marché, le Ministère du Commerce et du Tourisme, dans le cadre du plan de relance de l’économie, accompagne les acteurs locaux dans l’élaboration et la création de leurs produits afin d’avoir des résultats compétitifs sur le marché national et international.
Notre pays est un petit Etat rempli de ressources et de talents et pourtant 80% de nos consommations sont issues de l’importation et en grande partie des produits alimentaires dont la valeur s’élève à 2 milliards de dollars par an. C’est énorme et c’est pourquoi il nous faut trouver des alternatives et penser d’abord à consommer local.
Or, si nous nous confrontons à un frein de la consommation locale, c’est parce que tout d’abord l’offre est insuffisante et inexistante par rapport à la demande pour plusieurs activités. Il nous est difficile de produire assez de nourritures ou de produits localement. Deuxièmement, si nous favorisons moins nos produits locaux c’est en raison du prix de vente si bien que beaucoup de Djiboutiens ayant un pouvoir d’achat réduit, jugent que les prix du produit sont plus importants que la qualité. Ainsi, il est fondamental et déterminant que nos producteurs soient de plus en plus visibles et abordables à leurs produits afin de les rendre plus accessibles. Aujourd’hui, des points de vente de produits purement djiboutiens se multiplient à la grande satisfaction des consommateurs.
Des produits « Made in Djibouti »
Néanmoins, les propres mots du Ministre de l’Economie à propos des produits exclusivement djiboutiens. Le chef de l’État Ismaïl Omar Guelleh m’a chargé de coordonner et de structurer les réformes de la politique économique au service de la mise en œuvre de sa vision connue sous l’acronyme de « Vision 2035 ».
Toutefois, il existe dans notre pays une quantité de sociétés, petites et moyennes entreprises et même d’industries qui représentent l’épine dorsale de notre économie :
– Usine de lait à Douda
– Société d’exportation des bétails
– Société Djib énergétique : Audit des bâtiments et vente de prise de surtension
– Industrie de transformation du sel au Lac Assal : fabrication du bromure de sodium à partir du sel et largement utilisé en médecine comme hypnotique, anticonvulsif et sédatif. Il est également utilisé en association avec le chlore comme désinfectant pour les bains à remous et les piscines.
– Usine de dessalement de Doraleh
– Société Djib Solar ou Solar7 spécialisé dans la production de l’énergie solaire.
– Djib Ice : vente de glaces.
– Société Groupe Aouled : Port de Pêche et Marina Services.
– Djibouti Plastic Factory : Usine de fabrication de plastique
– Minoterie de Djibouti : Usine de transformation de la farine
– Et bien d’autres sociétés et PME, etc.
Selon Ahmed Mohamed, directeur de l’ODPIC : « les PME et PMI sont de plus en plus nombreuses à se formaliser auprès de notre organisme et nous enregistrons par jour plus de 50 sociétés privées dans notre répertoire ». “J’ai tendance à vouloir consommer de plus en plus local, pour soutenir les producteurs locaux”, explique une djiboutienne. “Quand on consomme local, on a une meilleure possibilité de suivre la chaîne de production. Et là, on a une meilleure santé au final”, nous dit-elle.
Pour une stratégie nationale de développement commercial
Néanmoins, les six bonnes raisons de privilégier nos produits sont :
. Soutenir l’économie locale, qui est bénéfique à tous, étant donné qu’elle crée de l’emploi et permet à nos villes et régions de se développer. Consommer du « Made in Djibouti » doit avoir un sens pour nous.
. Augmenter les revenus d’impôts du gouvernement, ce qui se traduit par plus d’argent investi dans le service pour nos collectivités et cet argent reste dans notre pays contrairement aux bénéfices générées par les entreprises étrangères.
. Encourager la créativité car les productions locales sont souvent des projets nés de la sueur et du sang des agriculteurs et artisans, ils y mettent toutes leurs économies et consacrent tout leur temps. Ils considèrent leur création comme leur bébé et prennent le risque de le voir grandir, il est indéniable et admirable de voir des gens avec une telle bravoure poursuivre leur rêve avec passion et persévérance.
On ne peut que vouloir les encourager et contribuer à avancer dans leur mission, car à chaque fois que nous achetons un produit local, nous leur donnons le courage de créer encore davantage. Consommer local, c’est participer à la création d’un milieu dynamique, c’est-à-dire que les petits commerces des quartiers favorisent la vitalité et l’identité culturelle de leur milieu en lui donnant une personnalité et des couleurs.
. Favoriser la croissance en qualité et quantité car tout bonnement chercher à s’intéresser aux producteurs et au monde de production, à leur contrainte et leur défi de tous les jours et vous connaîtrez la valeur exacte de ce vous achetez. En se procurant des produits locaux le producteur utilisera cette somme d’argent pour développer son affaire et se concentrer sur la qualité.
. Acheter local, c’est encourager le secteur formel car tout simplement les entrepreneurs verront leur chiffre croître et auront des besoins et fonctionnement telles de vrais entreprises. Par exemple, ils auront accès aux crédits bancaires et à l’exonération d’impôts gouvernementales, etc., mais pour cela il faut que l’Etat accompagne ces entreprises ou autres activités informelles à passer de l’autre côté en leur proposant des conditions avantageuses tels que les allègements fiscaux (la taxe unique).
. Encourager la relève puisque de nos jours les jeunes ont tant besoin d’idées et d’histoires pour s’inspirer. Il faut qu’il y’ait un leadership, un modèle à suivre pour nos jeunes car à chaque fois qu’ils voient un entrepreneur prospère ou une petite entreprise en plein essor, ils s’intéressent un peu plus à l’entreprenariat. Certes, Il faut encourager nos jeunes entrepreneurs d’aujourd’hui car ce sont les entreprises qui fourniront demain de l’emploi à nos enfants et nos petits-enfants. « En consommant des aliments locaux, biologiques et saisonniers, nous réduisons l’impact environnemental de notre alimentation. Les aliments subissent moins de traitements, moins de transports et moins d’emballages. Au global ce sont les émissions de gaz à effet de serre qui sont réduites » déclare M. Hiba, directeur du Commerce. Enfin pour régler nos problèmes de famine et de nutrition il faut que chaque région produise suffisamment pour sa population, ainsi nous multiplierons les consommateurs locaux et diminuerons progressivement les importations. Valoriser les artisans et leurs produits locaux est un devoir citoyen, consacrons au moins 3% de nos revenus mensuels à acheter des produits de chez nous.
Encourageons et favorisons les produits «Made in Djibouti » conçus pour nous afin de construire et développer l’économie du pays.
Saleh Ibrahim Rayaleh