Depuis le 1er janvier et jusqu’au 30 juin 2022, la France assure la présidence du Conseil de l’Union Européenne. Concrètement, cela signifie que la France planifie et préside chaque rencontre du Conseil qui réunit les 27 Etats membres de l’Union Européenne par domaine d’activité. Elle représente également le Conseil dans les autres institutions européennes.

La crise sanitaire a été un bon exemple de la réactivité et de la solidarité européennes : l’Europe a su y faire face unie, fidèle à son modèle de liberté démocratique et de solidarité, de production économique et de protection sociale, qui fait notre identité et la force de nos nations. Défendre et renforcer ce modèle nécessite une Europe pleinement souveraine, libre de ses choix, maître de son destin et engagée, avec ses partenaires face aux défis du monde.

C’est autour de ces trois ambitions que la France a défini son programme à la Présidence du Conseil.

Tout d’abord, nous nous attachons à renforcer encore la souveraineté de l’Europe et notamment de l’espace Schengen. La protection des frontières européennes, la maîtrise des migrations et l’amélioration de la politique d’asile sont prioritaires, dans le respect des valeurs et engagements internationaux de l’Union Européenne.

La souveraineté passé aussi par une Europe plus forte, davantage capable d’agir en matière de sécurité et de défense, par son action pour la prospérité et la stabilité de son voisinage, en particulier par la refondation de sa relation avec le continent africain, qui se veut solide, et au plus proche des attentes des sociétés.

Le second objectif est la mise en place d’un nouveau modèle européen de croissance, qui fasse de l’Europe un grand continent de production, de création d’emplois, d’innovation et d’excellence technologique.

Ce nouveau modèle doit nécessairement concilier développement économique et ambition climatique. Nous soutiendrons l’innovation et l’utilisation des nouvelles technologies du numérique. Ce modèle se veut profondément humain : il est primordial de proposer à tous les travailleurs des emplois de qualité, mieux rémunérés et qui mettent l’accent sur la qualification.

Enfin, la France ambitionne uneEurope humaine, à l’écoute des préoccupations de ses citoyens : une Europe qui défend l’Etat de Droit, fidèle à ses valeurs, fière de sa culture, confiante dans la science et le savoir, déterminée à combattre les discriminations et engagée pour l’avenir de sa jeunesse.

La présidence française, comme l’Europe et ses institutions, voit au-delà de ses propres frontières. Dans ce cadre, nous sommes convaincus que la refondation du partenariat entre l’Afrique et l’Union Européenne est primordiale. Ce partenariat sera discuté entre chefs d’Etats et de gouvernements lors du Sommet Union Européenne-Union africaine, qui se tiendra les 17 et 18 février 2022, à Bruxelles. Ce Sommet s’attachera à mettre en place avec l’Afrique une alliance forte, confiante, tournée vers l’avenir, qui permette de bâtir un espace de solidarité, de sécurité, de stabilité et de prospérité durable et inclusive.

Ce sommet se concentrera sur la mise en valeur de projets ambitieux et structurants autour de trois grands thèmes : prospérité, paix et sécurité, migrations et mobilité.

En matière de prospérité tout d’abord, le Sommet devra répondre au grand enjeu de la résilience sanitaire africaine. La France défend depuis le début de la pandémie de COVID-19, via le G7, via l’Union Européenne, via l’initiative COVAX, non seulement le déploiement des vaccins sur le continent africain – 700 Millions de doses auront été distribuées d’ici juin 2022 – mais également la production locale, tout en prenant en compte les potentialités de développement d’infrastructures durables qui doivent l’accompagner. A Djibouti, les premiers vaccins dont a bénéficié le pays dès mars 2021 ont été acheminés via COVAX. Nous poursuivons activement cette démarche à la présidence du Conseil, plaçant au centre de notre politique la solidarité sanitaire.

S’agissant de la paix et de la sécurité, le Sommet s’attachera à la mise en place d’une coopération davantage structurelle en matière de gestion de crise. Nous renforcerons aussi le soutien européen aux Etats africains confrontés à la montée du terrorisme, comme nous avons su le faire ensemble au Sahel.

Le soutien aux efforts des populations et autorités africaines sur leur continent demeure une priorité majeure. Cette coopération passe aussi et avant tout par la jeunesse, via le développement d’un cadre de mobilité renouvelé pour les étudiants, chercheurs, jeunes entrepreneurs. Elle prend en compte les phénomènes migratoires, qu’ils soient climatiques, économiques ou sécuritaires.

A Djibouti, la France travaille de concert avec la Délégation de l’Union Européenne ainsi que les pays membres au premier rang desquels l’Allemagne. De l’usine de dessalement de Doraleh inaugurée l’an passé et qui fournit de l’eau potable chaque jour à des dizaines de milliers de Djiboutiens au programme ADIL qui accompagne le processus de décentralisation en passant par l’opération Atalante, l’Europe est un partenaire de tout premier plan à Djibouti. A l’occasion de cette présidence, je souhaite vivement que les synergies entre l’Union Européenne et l’Union Africaine soient renforcées durablement.

Nous croyons fermement à un esprit partenarial « gagnant-gagnant », dans lequel chaque acteur agit en pleine conscience et responsabilité.

A l’occasion de la PFUE, avec mes collègues et amis Ambassadeurs de l’Union Européenne, Aidan O’Hara et de l’Allemagne Michael Haeusler, je souhaite réaffirmer avec force la présence de la #Team Europe aux côtés de tous les partenaires djiboutiens, autorités gouvernementales comme acteurs de la société civile, responsables économiques et partenaires de développement. Ensemble, nous pouvons continuer de faire de grandes choses ensemble !