Dans le cadre de la première conférence ministérielle des pays de l’IGAD, prévue le jeudi 21 octobre prochain, une réunion préparatoire de ce colloque régional s’est tenue hier matin à l’hôtel Kempinski. Organisé par le ministère du travail, chargé de la formalisation et de la protection sociale en partenariat avec l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD), l’organisation internationale du Travail, de son acronyme en anglais ILO, et l’Union Européenne, l’événement permettra aux pays membres de cette organisation qui regroupe les pays de la région de discuter sur les voix et les moyens de mettre en place des actions visant à renforcer leur coopération dans le domaine du travail, de l’emploi et la migration de la main d’œuvre.
Les pays membres de l’IGAD, qui enregistrent une forte croissance démographique, font face à des défis structurels liés à la création d’opportunités d’emploi. Pour palier donc à cette problématique et mieux lutter contre la pauvreté, l’inadéquation entre la demande et l’offre de main-d’œuvre, la faiblesse des systèmes d’information sur le marché du travail, l’emploi précaire et informel, souvent cités comme les principaux défis des économies nationales de la région, le ministère djiboutien du travail, en collaboration avec l’IGAD, l’ILO et l’UE, compte réunir le jeudi prochain, les ministres du travail des pays membre de cette organisation régionale à savoir, le Kenya, l’Ethiopie, la Somalie, Djibouti, l’Ouganda, le Sud Soudan pour discuter sur les voies et moyens pour améliorer la coordination et les actions visant à renforcer la collaboration régionale sur les questions de travail et d’emploi.
Dans le cadre de la préparation de ce colloque d’importance capitale, le ministre du travail, chargé de la formalisation et de la protection sociale, Isman Ibrahim Robleh a présidé hier matin à l’hôtel Kempinski, la réunion des experts de haut niveau issus des pays membres de l’IGAD et des représentants des entreprises multinationales qui œuvrent dans les pays de cette région.
L’objectif étant d’améliorer et de mettre en place une plate-forme pour la coordination et l’action régionales entre les ministères du travail et de l’emploi des États membres de l’IGAD et les partenaires sociaux sur les défis liés au travail dans la région et de prendre des positions communes sur certains des problèmes communs à la région.
Financé par l’OIT à travers le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne (EUTF) l’événement consiste également à améliorer les opportunités de mobilité réglementée de la main-d’œuvre et de travail décent dans les États membres de l’IGAD grâce au développement de modèles d’intervention, dans le contexte plus large du processus d’intégration régionale.
Dans son allocution prononcée lors de la cérémonie inaugurale de cette réunion préparatoire de deux jours, de la conférence ministérielle prévue le jeudi 21 octobre prochain, le ministre du travail chargé de la formalisation et de la protection sociale, Isman Ibrahim Robleh a rappelé les objectifs de ce colloque qui selon lui, repose sur la création d’un comité ministériel de l’emploi et du travail de l’IGAD, la mise en place d’une plateforme de consultation pour les ministres du travail de l’IGAD et la validation des lignes directrices de l’IGAD sur les accords bilatéraux du travail produit dans le cadre du projet IGAD-OIT sur la libre circulation des personnes.
«Il est bien utile de rappeler que le renforcement de la gouvernance de la migration du travail dans la région de l’IGAD, un défi commun qui mobilise autant la république de Djibouti que la communauté régionale, mais aussi le système des Nations Unies ne peut se réaliser sans la conclusion des accords bilatéraux de travail» a déclaré par la suite le ministre djiboutien du travail, Isman Ibrahim Robleh avant d’indiquer que la république de Djibouti ambitionne à travers ce colloque, «de s’ancrer dans la mondialisation et donc d’ouvrir son marché du travail». La représentante du président en exercice de l’IGAD, Asrar Ahmed, la représentante du secrétaire exécutif de l’IGAD, la directrice du département de la santé et du développement social de cette organisation, Fathia Alwan et le direction régionale de l’OIT, qui se sont succédés au micro, ont tour à tour, mis l’accent sur l’importance de cette conférence pour les pays de la région.
Pour sa part, le représentant de la chancellerie de la délégation de l’Union Européenne sous nos cieux, Bernard Jean François, a mis en exergue le rôle clé des accords bilatéraux de travail lorsqu’il s’agit de protéger les travailleurs migrants de votre pays qui se rendent à l’étranger.
Rachid Bayleh
«La république de Djibouti ambitionne de s’ancrer dans la mondialisation et donc d’ouvrir son marché du travail»
Isman Ibrahim Robleh
Ministre du travail chargé de la formalisation et de la protection sociale
«Le concept de travail est une préoccupation constante de toutes les administrations régionales qui doivent, sans cesse, augmenter le niveau de mobilisation des ressources pour contribuer au financement des besoins croissants de leurs communautés. Cette préoccupation est plus forte encore dans nos économies fortement perturbées par la crise de la COVID-19 et trop caractérisées par l’informalité. (…) La république de Djibouti faisant partie de la communauté économique de l’IGAD, le COMESA ambitionne de s’ancrer dans la mondialisation et donc d’ouvrir son marché du travail. C’est pourquoi, il est impératif que la migration du travail intervienne dans un cadre structuré, permettant de garantir des conditions de travail décentes pour les travailleurs qui choisissent de s’installer ici ou ailleurs et éviter le trafic d’être humain. Il est juste de signaler que l’échange de main d’œuvre doit être conclu à travers des accords bilatéraux de travail qui engagent les Etats. Nous devons agir ensemble pour mettre en place un cadre de régulation de la migration du travail, pour que cette ressource humaine soit un atout pour le développement économique du pays d’accueil. Vous voyez, les enjeux de cette conférence ministérielle sont pluriels. C’est le lieu pour moi d’aborder l’ensemble des délégués présents à prendre une part active dans ces travaux.»