Un atelier de Travail sur l’Harmonisation et l’Amélioration de la Production et de l’Utilisation des Données sur la Migration dans la Région de l’IGAD s’est ouvert lundi dernier  à Djibouti Palace Kempinski.

Cet atelier vise à améliorer la disponibilité et la qualité des statistiques migratoires au sein de la région IGAD à travers ; le renforcement des acteurs nationaux et régionaux dans la production et l’utilisation des statistiques migratoires.

Par conséquent, l’organisation de cet atelier du groupe de travail technique, dans le prolongement du précédent, vise à poursuivre les discussions et à élaborer des stratégies qui permettront d’harmoniser les statistiques sur les migrations dans la région. Récemment (du 2 au 5 août 2021), un atelier régional de l’IGAD sur les données et les statistiques migratoires a été organisé et le groupe de travail technique a été créé. L’atelier a servi de tremplin pour continuer à améliorer la qualité des statistiques sur les migrations et les déplacements dans la région et, en conséquence, des activités clés pour renforcer les statistiques sur les migrations et les déplacements ont été lancées.

Cet atelier de cinq jours réunit cinq représentants de chaque État membre de l’IGAD, composé d’experts seniors responsables des données de migration provenant de mécanismes nationaux de coordination, des instituts nationaux de statistiques (le point focal des données sur la migration), du Ministère du travail, des services/département de l’immigration, du Ministère des affaires étrangères.

Les points focaux des mécanismes nationaux de coordination sont des experts désignés par les mécanismes nationaux de coordination ou leurs équivalents qui jouent un rôle central dans la coordination des données sur la migration.

Les points focaux nationaux pour les données sur la migration sont des experts désignés par les instituts nationaux de statistique et participent à la collecte et à la gestion des données sur la migration.

Le troisième représentant est un expert du ministère du travail. Il est prévu que ces experts veillent à ce que leurs domaines thématiques soient pris en compte dans les indicateurs régionaux et qu’ils aient connaissance/accès aux données existantes sur la migration de la main-d’œuvre.

Le quatrième représentant est un statisticien des services/département des migrations des États membres. Ce service administratif collecte régulièrement des informations principalement administratives sur les flux migratoires et constitue l’une des principales sources à exploiter.

Le cinquième et dernier groupe est constitué de représentants du ministère des affaires étrangères.

 Cet atelier vise à améliorer la disponibilité et la qualité des statistiques migratoires dans la région de l’IGAD en renforçant les acteurs nationaux et régionaux dans la production et l’utilisation des statistiques migratoires. Ainsi, à l’issue de cet atelier, des résultats sont attendus tels que la délibération sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des activités de statistiques migratoires par les États membres, la proposition des lignes directrices sur la liste minimale d’indicateurs régionaux prioritaires en matière de migration pour la région de l’IGAD, la présentation et délibération du questionnaire sur les statistiques de la migration internationale de la main d’œuvre (ILMS), le lancement de la première édition du rapport sur les statistiques migratoires de l’IGAD, la mise en place de la feuille de route du développement de la 2ème édition du rapport sur les statistiques migratoires élaborée et enfin la voie à suivre pour la collecte et la gestion des données de migration dans la région.

L’IGAD, en collaboration avec l’Institut de statistique de l’Union africaine (STATAFRIC) et StatisticsSweden (SCB), a mis en place un programme visant à améliorer la disponibilité et l’accessibilité de données pertinentes, opportunes et désagrégées sur la migration dans la région. En outre, le processus consultatif sur les migrations (IGAD-RCP) vise à faciliter le dialogue régional et la coopération en matière de gestion des migrations entre les États membres de l’IGAD, en renforçant la coopération intra-régionale et interétatique.

L’IGAD met également en œuvre un projet de renforcement de la mise en œuvre de la politique migratoire de l’IGAD (SIMPI) financé par la GIZ, dont l’un des domaines stratégiques est l’amélioration de la plateforme de données sur la migration et l’apprentissage régional. En outre, le soutien apporté par l’OIT des Nations unies à la libre circulation des personnes et au projet de transhumance aborde également certaines des composantes des statistiques sur la migration de la main-d’œuvre.

D’autres efforts pour améliorer les statistiques sur la migration comprennent : l’IGAD et ses partenaires (OIM, OIT, GIZ, SCB et AUC), des réunions techniques régulières sur les données de la migration, des ateliers consultatifs en ligne avec les EM de l’IGAD, des webinaires sur les statistiques de la migration et du déplacement, la collaboration avec le Groupe de référence d’experts sur les statistiques des réfugiés et des personnes déplacées (EGRIS) pour soutenir les États membres et l’établissement du groupe de travail technique régional multi-agences sur les données de la migration.

La région de l’IGAD est caractérisée par des mouvements migratoires motivés par de multiples facteurs politiques, économiques et environnementaux, ce qui rend difficile l’établissement de frontières claires entre les catégories de migrants, de réfugiés et de populations déplacées de force. Les États membres de la région sont aussi simultanément origine, transit et destination des migrants et des réfugiés, qui utilisent de plus en plus les mêmes itinéraires. Cela fait de la migration et du déplacement un sujet critique parmi les États membres de l’IGAD, qui a un impact sur les domaines d’intervention et d’élaboration des politiques de nombreux gouvernements. Conformément à l’objectif 1 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, la collecte et l’utilisation fiables de données désagrégées sur les migrations dans la région deviennent encore plus évidentes pour informer les politiques fondées sur des preuves.

 La directrice de la Division Santé et de Développement Social de l’IGAD Fathia Alwan a indiqué que « la migration est un phénomène important dans la région de l’IGAD et souvent caractérisée par des mouvements migratoires motivés par de multiples facteurs avec un nombre élevé de migrants, de réfugiés et d’autres populations déplacées de force. Les pays de notre région sont simultanément origine, transit et destination pour les migrants et les réfugiés, qui utilisent de plus en plus les mêmes routes.

L’agenda de la migration au sein de l’IGAD est abordé dans le cadre du Cadre régional de politique migratoire (RMPF) qui est dérivé du cadre continental sur la migration adoptée à Banjul en 2006. Le cadre de l’IGAD (qui a été adopté par le Conseil des ministres de l’IGAD en 2012) fournit une approche politique globale qui aborde les défis stratégiques, thématiques, institutionnels et autres liés à la gouvernance de la migration dans la région de l’IAGD.

L’IGAD (RMPF), donne les mandats pour créer et harmoniser les données de migration et la nécessité de renforcer la collecte et l’analyse des données de migration.

Pour coordonner cette politique, l’IGAD crée des structures de coordination aux niveaux national et régional.

Pour revenir à la question principale, nous notons que les politiques de migration et de déplacement aux niveaux international, régional et national, ne peuvent être développées et suivies efficacement en l’absence de statistiques/données de migration et de déplacement de qualité, précises, fiables et opportunes. L’importance des statistiques sur les migrations et les déplacements forcés est bien exprimée dans le Pacte Mondial sur les Migrations (GCM), le Pacte Mondial sur les Réfugiés (GCR) et le Cadre de Politique de Migration de l’Union Africaine (AU MPF) et nos documents de politique de l’IGAD, y compris la stratégie régionale de l’IGAD pour le développement des statistiques et le comité des statistiques de l’IGAD et le groupe de travail technique régional de l’IGAD sur les statistiques migratoires ».

De son côtéledirecteur Général de l’Institut National de la Statistiques de Djibouti Idriss A li Souldana indiqué que « les migrations et les déplacements constituent depuis toujours un sujet important pour notre région à cause de son impact sur de nombreux domaines et au cours des deux dernières années, malgré la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID, notre région a continué d’être l’épicentre de mouvements migratoires importants.

Par conséquent, il ne fait aucun doute que toute politique visant une meilleure gouvernance des migrations dans notre région nécessite des statistiques de qualité, c’est-à-dire fiables, objectives, cohérentes, harmonisées et comparables dans le temps et dans l’espace.

Pour ce faire, il est très important de veiller à ce que les données collectées soient produites de manière efficiente, régulière et facilement accessibles à un large éventail d’utilisateurs publics et privés ; elles devraient, par ailleurs, avoir une large couverture pour répondre aux besoins des décideurs politiques à tous les niveaux, aussi bien national, régional, continental qu’international.

C’est dans ce contexte que l’IGAD, avec l’appui des partenaires au développement, a mis sur pieds un groupe technique de travail régional dans le but principal est d’améliorer l’harmonisation, la comparabilité et l’accessibilité aux données sur la migration parmi ses États membres afin de capitaliser sur le potentiel de développement qu’offrent les phénomènes migratoires.

Cette initiative fort louable constitue une avancée majeure dans la voie vers une plus grande harmonisation des données et pour contribuer à leur exploitation judicieuse afin de mener à bien l’évaluation des politiques publiques, des programmes et projets de développement.

Et sur ce point, je peux vous rassurer que la république de Djibouti a pris de nombreux engagements très forts au cours des mois passés qui ont abouti à la mise en place d’un ensemble de dispositif institutionnel qui témoigne de la volonté du gouvernement djiboutien à tirer profit des nombreuses opportunités qu’offrent les migrations pour le développement ». a- t-il indiqué en substance.

Mohamed Chakib