
Dans un contexte où la bonne gouvernance et la transparence demeurent des priorités, la Cour des Comptes de Djibouti poursuit résolument ses efforts pour renforcer ses capacités et affiner ses missions de contrôle. Fidèle à sa stratégie d’ouverture et de coopération Sud-Sud, l’institution s’appuie sur des partenariats solides et des appuis techniques ciblés. Cette volonté de professionnalisation se traduit notamment par l’organisation de formations pointues à l’attention de ses magistrats. La récente session dédiée au jugement des comptes s’inscrit pleinement dans cette dynamique de montée en compétence. Soutenue par des partenaires régionaux et internationaux, cette initiative illustre l’engagement du pays en faveur de la discipline budgétaire et de la reddition des comptes. À terme, elle vise à garantir une meilleure gestion des finances publiques. Retour sur une démarche ambitieuse, qui allie rigueur, expertise et partage d’expériences.

Dans le cadre de sa stratégie de renforcement des capacités institutionnelles, la Cour des Comptes de Djibouti en collaboration avec la Cour des Comptes du Sénégal et sous l’appui financier du projet d’appui aux institutions de Contrôle des finances publiques et à la gouvernance des entreprises et établissements publics (PAIC-GEP) organise une série de formations à l’adresse du personnel de la Cour.
Une cérémonie de lancement de la première formation portant sur la thématique du « jugement des comptes des comptables publics » qui s’est déroulé du 14 juillet 2025 à l’Hôtel Kempinski. Cette session sur le contrôle juridictionnel en application du guide régional du CREFIAF se tiendra du 14 au 24 juillet 2025.
La formation s’adresse principalement aux magistrats de la Cour des comptes de Djibouti. Elle a pour objectif de renforcer leurs compétences en matière du contrôle juridictionnel sur les procédures et la méthodologie des jugements des comptes de gestion des comptables publics et sur la technique de rédaction des arrêts.
La Cour des Comptes de Djibouti en sa qualité de Présidente du CREFIAF a invité les ISC membres afin de participer à cette formation. Dans ce cadre, la première présidente a félicité les participants venus de l’Union du Comores et du Congo RDC qui rehaussent de leur présence la qualité des échanges de cet atelier.
La Première Présidente de la Cour des Comptes de Djibouti, présidente en exercice du CREFIAF (Conseil Régional de Formation des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques de l’Afrique Francophone sub-Saharienne) et de l’AISCCUF (Association des Institutions Supérieures de Contrôle Ayant en Commun l’Usage du Français), Mme. ISMAHAN MAHAMOUD IBRAHIM a souligné dans son discours « Le jugement des comptes des comptables publics, est une question centrale pour la Cour des comptes qui a repris pleinement l’exercice de cette mission de contrôle juridictionnel depuis 2018. Elle traduit la volonté ferme des autorités djiboutiennes de renforcer la transparence, la reddition des comptes et la responsabilité dans la gestion des deniers publics. En effet, le jugement des comptes, est la première mission d’une Cour des comptes, notamment dans le contexte de l’Afrique francophone d’où l’appellation consacrée : juge des comptes ».
Le jugement des comptes est une attribution constitutionnelle confiée à la Cour des comptes, il met en relation deux acteurs principaux du système de contrôle interne des finances publiques : le juge des comptes et le comptable public à la faveur de la bonne utilisation de l’argent public.
Dans ce schéma d’ensemble, elle a souligné que si les comptes à juger sont ceux qui sont produits par les comptables publics, avec un formalisme et des délais encadrés par la loi et la règlementation, le juge des comptes ; doit à son tour respecter une procédure juridictionnelle stricte garantissant les droits de la défense, la qualité des jugements et décisions rendus par le juge, l’indépendance et l’impartialité des activités de jugement, tout en respectant les principes directeurs des activités juridictionnelles des Institutions Supérieures de Contrôle (ISC) dotées de compétences juridictionnelles fixés par la norme P-50 de l’INTOSAI. Le Guide du contrôle juridictionnel du CREFIAF qui sert de base à la présente formation est fondé sur ces principes et la pratique de la région. de l’Afrique subsaharienne francophone. Il répond parfaitement aux défis et aux réalités de la Cour des comptes de Djibouti. D’où la pertinence de la formation qui débute ce jour.
La première présidente n’a pas manqué d’adresser ses remerciements à la (BAD) Banque Africaine de Développement, au ministre des Finances et de l’industrie ; à la Cour des comptes du Sénégal pour avoir permis d’organiser cette action de formation qui contribue à instaurer la discipline budgétaire et la reddition des comptes pour le bien être du citoyen.
L’allocution du procureur général près de la cour des comptes, Mme. Madiba Ismael Aouled rappelle que « la participation au lancement de cet atelier de formation sur le jugement des Comptes à l’endroit des magistrats de la Cour, me gratifie à plusieurs titres. En plus de porter sur une thématique aussi centrale parmi les missions de la juridiction, cette formation est doublement opportune compte tenu d’une part la reprise du jugement des comptes et de l’entrée en activité d’une forte population des jeunes magistrats ». Le procureur général insiste que « cet atelier axé sur les caractéristiques, les méthodologies et les démarches pratiques du jugement des comptes comptables, constituera incontestablement une remémoration certaine pour les anciens magistrats ». Enfin, le procureur salue « la concrétisation du partenariat pertinent entre la Cour des Comptes et nos confrères sénégalais du même domaine. Relation qui s’est gravée dans le temps depuis bientôt 20 ans, et qui promet davantage des résultats. Recevez de notre part un encouragement particulier M. Mamadou THIAO pour ce cycle, vous êtes aujourd’hui plus djiboutien que sénégalais ».
M. Ali Mohamed Ali, Directeur du financement extérieur, a pour sa part, affirmée que « cette activité s’inscrit dans le cadre du projet PAIC-GEP, projet d’appui aux institutions de contrôle et la gouvernance des entreprises et établissements publics, financé par la Banque Africaine de Développement et mis en œuvre sous la coordination de notre Unité de Gestion des Projets au sein de la Direction du Financement Extérieur. Ce projet constitue une composante essentielle des réformes des finances publiques engagées par notre gouvernement. L’atelier découle directement de la convention tripartite signée entre la DFE, la Cour des Comptes de Djibouti et la Cour des Comptes de Sénégal, qui intervient dans ce cadre en tant que partenaire technique de référence. Il illustre l’importance que l’Etat accorde au renforcement des capacités nationales et à la consolidation des institutions de contrôle externe ». Le directeur se félicite de la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes, et a remercié la BAD pour son appui stratégique dans l’accompagnement de l’Agenda des réformes des finances publiques. Il a souhaité également exprimer sa gratitude à la Cour des Comptes du Sénégal pour son engagement et son expertise au service de cette collaboration Sud-Sud exemplaire.