Mohamed Ali Mohamed, plus connu sous le sobriquet de Hamada Turki, possède la plus belle collection d’images de l’époque coloniale de notre pays, des milliers de photos inestimables qui datent des années 60 et même avant et après. Vous êtes nombreux à suivre chaque jour sur les réseaux sociaux la diffusion de ces belles collections d’images, des rues et des anciens bâtiments de la capitale de l’époque coloniale de notre pays.

Peu de gens se sont intéressés à collectionner des images de la lutte pour l’indépendance des hommes et des femmes de l’époque. Hamada Turki veut perpétuer cet héritage aux générations futures. « Mon objectif est double, primo je veux perpétuer l’histoire de mon pays à travers les photos que je publie sur les réseaux sociaux et de l’autre, je veux que la jeune génération s’approprie l’histoire du pays », dit-il avec fierté.  Sa collection, impressionnante, est le fruit de la passion de toute une vie : des milliers de photos, des visages, des lieux, des fragments de vie qui, au fil des ans, sont devenus un élément important du patrimoine culturel et historique de la ville et du pays. Collectionneur d’images uniques en leur genre, il publie des images inédites de notre capitale, ses rues et ses boulevards d’un autre temps.  Hamada Turki est ainsi un griot plein d’histoire. Mais pas n’importe quelle histoire, il rassemble des photos pour retracer et perdurer l’histoire de notre pays. Quant on lui demande pourquoi il s’est donné toute cette peine, il répond avec humilité « pour l’amour de la patrie et le souvenir des hommes et des femmes qui se sont battus pour la République ».  D’une famille modeste, Mohamed Ali Mohamed est née en 1966 au quartier 2. A l’époque, le pays était sous une main de fer des colons français, les indépendantistes manifestaient partout, mais la population était mitigé entre partisans pour le maintien de la colonisation et ceux qui revendiquaient l’indépendance.  C’est à la proclamation de l’indépendance, en juin 1977, que le jeune Hamada prendra conscience de cette époque douloureuse.  « Je ne me souviens pas bien de l’époque, mais j’ai quelques fragments de souvenir. Et c’est, grâce à cette collection, que j’ai accumulée au fur et à mesure, j’ai appris beaucoup de choses. » Après l’école de la République où il a fait ses études primaires, le jeune Hamada, alors élève brillant et en même temps amateur du sport nautique, va s’inscrire dans le club nautique de son école où il pratiquera la planche à voile pendant quelques années.

Après le collège, Hamada accède au lycée d’État. À l’époque, le territoire n’avait qu’un seul lycée pour tous les jeunes du pays.  Hamada s’envole après pour continu et ses études dans la ville de Bordeaux, en France. Abasourdi par l’immensité des bâtiments et des monuments historiques de la ville de bordeaux et émerveillé par l’histoire de la ville, Mohamed Ali Mohamed consacrera tout sa vie à chercher l’histoire de son pays natal. Ainsi, il rentre au pays et décroche son premier métier comme comptable au Croissant rouge saoudien à Djibouti, Aujourd’hui, Mohamed Ali Mohamed est un père de famille comblé, il a quatre enfants et travaille à l’UNFD comme consultant. C’est un passionné d’art et d’histoire et passe son temps à lire des livres d’histoire et des romans policiers. Désormais, il a un souhait : permettre au grand public de profiter du trésor qu’il a constitué au fil de ces dernières années. Nous ne pouvons que lui souhaiter plein succès.

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