Raya M. A, de son vrai nom Rawiya Moustapha Ali est une jeune romancière franco-djiboutienne. Elle vient de publier son premier roman ; « Zahra, la rose des Lys ». Invitée dans le cadre de la fête de la lecture organisée par le MENFOP, nous avons eu le plaisir d’échanger avec cette jeune femme qui fait des affres de la vie son inspiration ! Portrait !

A l’orée de la trentaine, le charme naturel et la prestance de Raya M. A vous séduit déjà. Le contact facile et l’enthousiasme débordant, elle transmet la joie de vivre.

Mais c’était sans compter sur son discours qui tranche radicalement avec cet apparat naturel. Son écriture dissone aussi fortement avec l’enfant qui aimait la poésie et les jeux de mots. « La base de mon écriture, c’est l’intérêt, mon intérêt pour l’autre qui est profondément ancré dans tous mes engagements. J’écris pour sensibiliser sur tous les drames humains et je n’ai pas pour habitude de baisser les bras quand il s’agit de défendre des causes qui me tiennent à cœur !» Qu’on se le tienne pour dit !

« Les relations humaines sont parfois compliquées et souvent très fragiles, elles exigent beaucoup d’efforts pour être préservées. Être romancière n’était pas un choix pour tenter de m’élever au dessus d’un monde réel si pesant, mais pour sensibiliser et attirer l’attention sur des sujets de société qui doivent nous interpeler tous et toutes au plus profond de nous-mêmes. Comment regarder ailleurs, lorsque les violences sous toutes leurs formes font ravage au seins des cellules familiales, scolaires, amicales, professionnelles et plus globalement dans nos sociétés ? » S’insurge-t-elle.

C’est toute l’histoire de son premier roman « Zahra, la rose de lys ». Un récit haletant sur la tragique vie d’une femme qui se retrouve piégée dans un cycle infernal de violence, cycle qui a débuté durant sa tendre enfance, si l’on peut encore parler de tendresse. Zahra, la rose de lys, c’est la longue errance d’une jeune mère torturée dans son âme qui se perd dans un cycle de violences conjugales. Violences conjugales vécues comme la répétition des violences intra familiales qu’elle a connue enfant et qu’elle a tenté de fuir en quittant sa région parisienne natale pour s’installer à Marseille.

A trop subir les coups et les blessures, quel avenir espérer ? Peut–on fuir son passé ? À Marseille, Zahra n’aura retrouvé que les traumatismes qu’elle voulait laisser derrière elle et une relation empreinte de violences et dans laquelle sont en jeu la vie de son fils et la sienne. Ce drame familial déchirant est l’enfer d’un reniement de soi face à la brutalité et aux blessures que ni l’amour ni les amitiés, ni les rires ni les larmes n’arrivent à faire oublier.

C’est toute l’humanité de la romancière qui transparait dans cette quête de cure presqu’impossible. Mais qui sait ? Le salut peut venir de là où on s’y attend le moins. La lumière peut venir d’une rencontre inattendue, d’un miroir offert par la vie. Cette quête prend tout son sens dans les engagements humanitaire de Raya M.A.

Pour découvrir les ressorts de son écriture, il faut se replonger dans l’enfance de la romancière.

« Avant de savoir lire, j’ai aimé les livres, l’amour de la lecture m’a orienté vers l’écriture, tout d’abord de la poésie, puis des nouvelles, jusqu’à l’écriture de mon premier roman publié en 2021. J’avais toujours des histoires qui trottaient quelque part dans ma tête. Un beau jour, j’ai croisé la bonne histoire, celle que je devais écrire et partager, je l’ai donc fait à travers mon roman » témoigne-t-elle.

Avec « Zahra, la rose de lys », Raya M.A signe son premier roman, le premier d’une longue liste, c’est tout ce que nous pouvons lui souhaiter. Vivement son second chef d’œuvre au succès, qui je l’espère sera, retentissant !

MAS