La silhouette plutôt svelte et sportive, Mohamed Aden Daher a passé les dix dernières années en Turquie. Entre ses études universitaires et sa passion pour les sports, il a tissé un immense réseau d’amis et de partenaires professionnels dans l’espoir de reproduire à Djibouti ce qu’il a vécu au pays d’Atatürk. Bien lui en a pris, car à peine a-t-il déposé ses valises que son école de foot fait déjà fureur à Balbala !
Au cœur de la Cité NASSIB, en périphérie de l’immense commune de Balbala, un stade de football dernier cri a surgit de terre ces derniers mois. C’est l’attraction principale de la jeunesse du coin. Certains viennent même de très loin pour tenter de rejoindre les gradins quand d’autres s’incrustent sur la pelouse pour disputer des rencontres amicales. L’infrastructure flambante neuve abrite les bureaux et le terrain de foot de l’Académie de Football FC SANGO Académie.
Cette académie de foot, il en a rêvé du temps où il fut entraineur dans une école de football à Istanbul. Des années passées à observer et apprendre. Une fois ses diplômes et ses licences d’entraineurs en poche, il a tout de suite commencé à réfléchir à une structure similaire à Djibouti. Patience obtient tout dit-on ! Mohamed Aden Daher est l’archétype de la patience et de la persévérance. Etape après étape, il aiguise ses ambitions et peaufine ses projets.
Fort de son vaste réseau d’amis et de partenaires sportifs et commerciaux, il n’a aucun mal à mobiliser le monde du football business et notamment les sponsors, les partenaires sportifs, etc. Son projet bien ficelé séduit et trouve preneur parmi les partenaires qui financent son académie de football et son stade de foot.
La belle infrastructure attire rapidement de nombreux parents qui confient leurs enfants au jeune promoteur de l’école de Football SANGO ACADEMIE. Aujourd’hui, l’école compte près d’une quarantaine d’enfants et d’adolescents qui suivent assidument les cours tactiques, les séances physiques et les exercices musculaires qui précèdent les entrainements pratiques hebdomadaires. «Une fois que nos jeunes auront réussis leurs formations et acquis un solide bagage sportif, ils seront accueillis par les meilleures écoles de football en Turquie, grâce à des systèmes de parrainage que nous avons négocié à Istanbul et ailleurs» annonce le jeune Mohamed Aden Daher.
Ces débuts en fanfare ouvrent au jeune homme les portes de la Fédération djiboutienne de football. Les pontes du foot djiboutien découvrent le courage et la ténacité qui font le succès de cet homme « qui veut aider à faire émerger un football d’un niveau professionnel très tôt chez nos enfants ». « Mon école de football va aider les jeunes à trouver leurs plein épanouissement et va permettre de susciter des vocations et faire découvrir des talents cachés chez nos enfants et nos adolescents » insiste-t-il. C’est aussi le moyen par excellence de cultiver les valeurs du sport comme le gout de l’effort, le sens du partage, du fairplay et de la fraternité. Mais par-dessus tout, c’est le moyen idoine pour protéger notre jeunesse des fléaux de la drogue et de délinquance qui menacent les plus oisifs » persiste-t-il, à raison d’ailleurs !
Au-delà de tout, le jeune homme se dit béni parce que le lancement de son école de football coïncide avec le mandat que le chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Ismail Omar Guelleh a dédié à la jeunesse. « Je voudrais rendre hommage et assurer de mon adhésion pleine et entière au projet de société du président de la République, qui a consacré son mandat et ses efforts à l’émergence d’une jeunesse responsable, citoyenne, capable de créer de la valeur ajoutée et accompagner le pays dans son élan vers le développement économique et le progrès social », assure-t-il mordicus.
Seul hic, le monde du business djiboutien grand abonné absent « par méconnaissance de l’intérêt d’investir dans l’économie du sport qui est en plein essor partout sur la planète » se désole-t-il. Un tantinet agacé, il se hasarde : « Les milieux d’affaires djiboutiens auraient tant à gagner en injectant des fonds dans les sports qui offrent des opportunités d’affaires insondables ». Pour autant, tout n’est pas perdu, il ne désespère pas de voir un jour les grands argentiers du pays sortir de leurs zones de conforts et dépasser les vieux carcans du simple sponsoring en faisant de vraies affaires dans le monde du sport. Il n y a qu’à regarder tout autour, le sport et les affaires ne font plus qu’un !
MAS