« Je suis heureuse de voir mon pays métamorphosé et cela prouve que Djibouti est sur la voie de l’essor et de la réussite. »

De son nom Anab Ismail Djama alias Marwo, l’artiste chanteuse du « Groupe 4 mars », est arrivée très jeune dans le milieu artistique djiboutien. Au moment où la république de Djibouti réussit à obtenir son indépendance, les annexes des différents quartiers de la capitale, s’organisent et fondent des groupes artistiques et culturels. Ces nouveaux groupes constitués des jeunes artistes ont pour rôle d’augmenter le mérite de nos traditions qui est l’héritage de notre société.

 En effet Anab Ismail fait partie du groupe artistique de l’annexe du quartier 7. Elle se souvient que chaque fois que son quartier organisait une cérémonie solennelle célébrant un événement national, elle et ses pairs artistes chanteurs communiquaient l’enthousiasme au public du quartier et des habitants des alentours venus nombreux. Ces chansons faisaient l’éloge des hommes et femmes qui  ont agi activement pour la défense de la patrie durant l’ère coloniale.

Anab n’est pas  venu facilement sur la scène musicale. Elle faisait partie des lauréats qui ont été reçus lors d’un concours proposé par les responsables de la troupe  4 mars  dont le nombre des participants atteignit également les 120 individus. Des  jeunes prétendants  représentants différents quartiers  de la ville de Djibouti. Anab sort vainqueur de ce concours ardu et elle en tire une vive satisfaction. Ainsi elle devient une artiste chanteuse à part entière de l’illustre troupe 4 mars.

Anab Ismail a toujours éprouvé de la passion pour devenir artiste chanteuse et c’est la principale raison qui la poussait à agir et de s’engager d’une manière irrévocable dans l’univers de la chanson. Anab parle avec un sentiment de profond contentement de ses activités d’artiste et les œuvres musicales et théâtrales qu’elle a interprétées avec sa « troupe de 4 mars ». Pour devenir chanteur il faut travailler, travailler et encore travailler nous rappelle-t-elle.  Une grande quantité de ses chansons étaient dédiées à l’amour de la patrie comme celle dénommée « qurux badan Jabutay ». Aussi ses autres chansons font des  récits se rapportant au sentiment intense et  dévouement  liant deux personnes épris l’un de l’autre. Parmi les chansons sur les liaisons amoureuses, on peut citer la chanson « wilkan nawilayow nuurba iga ka baxa » ou celle intitulée « sadex laguma jeel baxo » et celle qui est titrée « sabanadan dhigi bu ugu sita ». Anab garde un bon souvenir des voyages qu’elle a effectués avec sa troupe 4 mars qu’elle affectionne. Des tournées qui l’ont dans plusieurs pays africains comme la Somalie, l’Ethiopie, la Libye, l’Egypte etc. elle affirme également qu’elle a réalisé des déplacements vers des lieux assez éloignés comme la France, la Belgique, l’Angleterre et le Canada etc.

L’artiste-chanteuse rend hommage au Président de la République son Excellence Ismail Omar Guelleh pour sa contribution illimitée pour l’art et la culture nationale, affirme-t-elle

Au début des années 1990, elle part pour s’installer au Pays-Bas.  Anab  énonce que même étant dans un pays autre que le sien, elle n’a cessé d’avoir en soi l’envie de poursuivre son activité d’artiste chanteuse. Néanmoins elle admet que l’aisance de réconcilier carrière et vie de famille n’est pas du tout commode. Anab nous certifie qu’en grande partie c’est grâce au soutien que son mari lui a procuré qui la booste et  l’encourage à ne pas interrompre son parcours d’artiste-chanteuse.

Anab nous raconte qu’elle a été surprise de voir son pays se transformer. Les parties anciennes de la ville qui sont en grande partie construites. Des nouvelles cités construites à l’est et l’ouest de la ville. Et surtout  affirme-t-elle  Balbala qui est devenue plus étendue que ce qu’elle était. « Je suis heureuse de voir mon pays métamorphosé et cela prouve Djibouti est sur la voie de l’essor et de la réussite », parachève-t-elle ses propos.                                                          

Djibril Abdi Ali