La vente des journaux à la criée est  une profession  en  voie de  disparition à cause des nouvelles  technologies. Ali Ahmed Ibrahim est un père de famille et exerce ce métier méconnu par la nouvelle génération depuis 2000. En effet,  il passe presque tout son temps à vendre le journal La Nation  du quotidien djiboutien d’information fondée en 1980 dans les ruelles du centre ville.

Il  n’est pas  en une tenue en haute estime, mais il s’en moque. Il a ce que la société considère comme une basse vocation, celle de colporter des journaux. Mais ce jeune homme d’une quarantaine  d’années nommé Ali Ahmed Ibrahim, ne voit rien de mal à ce qu’il fait honnêtement pour vivre. Même s’il s’était mis à colporter des journaux pour sa propre survie, son personnage ne serait pas aussi extraordinairement illustre qu’il l’est aujourd’hui. Il ne vit pas seulement pour lui-même, il a une famille et une fille adorable.  Ali, comme l’appellent les gens de son entourage, partage ses revenus avec des personnes dans le besoin.

Sa ténacité et sa noblesse sont un exemple brillant. Il  vend des journaux au centre- ville et dans les lieux publics  depuis 21 ans et a aidé un certain nombre de familles pauvres à acheter des objets de travail ou  les aide financièrement pour assurer leur subsistance. Il  fait aussi régulièrement des dons aux orphelinats, et aux mosquées. Au début de cette année, un mendiant du centre ville, a prouvé que sa générosité surpasse celle des gens nantis . Voici maintenant Ali, un homme au cœur d’or, que beaucoup dans son quartier considèrent comme un dur. Marié très jeune, il a une femme et une petite fille, il a fait un parcours de vie exceptionnel. Il  déteste être dépendant des autres et encore moins mendier. Il n’est donc pas étonnant qu’Ali tende la main aux hommes et aux femmes dans le besoin pour les aider à devenir autonomes. Il marche plusieurs kilomètres par jour et vend beaucoup d’exemplaires de journaux par jour. Tout un exploit dans une ville comme Djibouti ! Son milieu familial a peut-être été une source d’inspiration. Il est issu d’une famille aisée, mais la chance ne lui a pas souri. Pourtant, contre vents et marées, il s’est admirablement battu pour tracer sa voie. Prenant note de la bonté de cet homme, une institution de la place  lui a proposé un arrangement permanent en vertu duquel il ne sera plus obligé d’accomplir sa routine quotidienne pénible mais il n’a pas lâché son premier métier. Au contraire, il est très attaché à son travail de crieur de journaux. Entre Ali et le Journal La Nation, c’est une longue histoire faite d’amour et d’attachement qui durent dans le temps. Nous lui souhaitons bonne chance.

Zouhour Abdillahi