Il ne se passe pas une semaine sans que la Route Nationale 1 n’endeuille de nombreuses familles issues des ressortissants des deux pays. Longue de 216km, cette route relie Djibouti à l’Ethiopie par la voie terrestre. Elle est empruntée par environ 1200 véhicules poids lourds par jour effectuant du transit international. Il est bon de rappeler que depuis le déclenchement des hostilités entre l’Ethiopie et l’Erythrée en 2000, le port de Djibouti a connu un regain d’activités. Tout le trafic éthiopien s’est reporté vers notre port assurant 80% de son activité et devenant ainsi l’unique débouché pour son géant voisin. Cela a entraîné une augmentation de l’intensité du transport de marchandises vers le géant Ethiopien.   

Les accidents y sont de plus en plus graves, par exemple, il y a à peine dix jours, un accident mortel s’est produit aux environs du PK23 sur la RN1. Un véhicule de marque Pick up roulant à vive allure percute par l’arrière un poids lourd chargé mal stationné. Bilan : le chauffeur meurt sur le champ, les autres passagers sont grièvement blessés. Cette scène macabre est malheureusement fréquente sur ce corridor.  Des statistiques annuelles disponibles sur le fichier de la brigade routière montrent l’ampleur des accidents de la circulation sur cet axe routier.

Ces accidents fatals sont imputables, entre autres, à l’excès de vitesse, à la vétusté des camions et l’inadéquation entre la capacité des voies et le volume du trafic. Il est important de souligner que les camions empruntant la Route nationale 1 ne sont pas aux normes techniques requises.

En effet, ces camions sont souvent vétustes et dépourvus de système de freinage efficient. De plus, les transporteurs pratiquent des surcharges pour obtenir des gains substantiels d’où le risque élevé d’accidents sur les points singuliers de la route.

A cela s’ajoute, la somnolence et le manque de vigilance de certains conducteurs. Les caractéristiques géométriques d’une route peuvent également favoriser des accidents de la circulation. Un dévers mal orienté peut favoriser des sorties de route. Une pente trop accentuée peut devenir un véritable cauchemar pour les camions chargés à la limite de leur poids autorisé surtout si le moteur du véhicule n’est pas en mesure de développer sa puissance optimale. La RN1 présente sur certains tronçons des pentes importantes comme INA DIR situé à 26km de la capitale qui éprouvent les véhicules trop lourdement chargés. Plusieurs accidents constatés mettent en évidence un véritable problème d’adéquation entre les gabarits des véhicules (largeur) et les largeurs des voies.

Pour réduire les accidents et améliorer la sécurité routière sur le corridor Djibouto-éthiopien, quelques recommandations ci-après s’imposent :

Il faudra renforcer la brigade de la sécurité routière. Cette dernière devra contrôler et sanctionner davantage les usagers contrevenants aux règles en vigueur.

Le respect de la réglementation et le code de la route en vigueur à Djibouti (gabarit, PTAC etc.).

Le contrôle des véhicules des transports éthiopiens. Ce contrôle sera axé sur deux éléments essentiels à savoir le contrôle technique du véhicule conduisant à la nécessité d’instaurer une visite technique des camions de transport et le contrôle du poids du chargement.

Pour conclure, Il faut signaler que l’évolution du trafic éthiopien laisse prévoir la nécessité d’élargir la route en passant à 2×2 voies. Cet élargissement permettra aux véhicules en circulation de sécuriser les manœuvres de croisement et de dépassement. Il est établi qu’au niveau international, ces deux manœuvres sont des plus délicates. Le manque de respect de la charge admise peut constituer également une source majeure d’accidents sur la RN1. Plusieurs dégradations observées sur certains tronçons contraignent les automobilistes à des conduites dangereuses. Le renversement des camions de transports lourdement chargés entraine également des perturbations au niveau de la circulation. Des cas de décès enregistrés sont imputables aux déformations de l’uni de la route.

Pour parvenir à de meilleurs résultats, l’organisation d’une réunion des acteurs concernés par les transports routiers s’avère nécessaire. Un plan d’action doit être élaboré en vue de limiter les accidents et son lot de perte en vies humaines.

SOULEIMAN MOUMIN ROBLEH