A Djibouti, l’hypothèse d’un nouveau confinement est sur toutes les lèvres. Plusieurs facteurs accréditent cette thèse: le plus important est la fermeture des frontières terrestres avec nos pays voisins. Le virus responsable de cette terrible maladie appelée covid-19 semble réapparaitre à un moment où l’on s’y attendait le moins. Tout le monde pensait que cette crise sanitaire était derrière nous. On notait une reprise de l’économie mondiale même si celle-ci était lente. Les vols internationaux avaient repris à la grande satisfaction des compagnies aériennes. Concrètement, qu’est ce qui pourrait engendrer un reconfinement? Il faut se rappeler que la maladie du coronavirus a été détectée pour la première fois dans la ville chinoise de Wahan peuplée de 11 millions d’habitants. Celle-ci s’est vite propagée à travers le monde causant beaucoup de perte en vies humaines. Heureusement, l’Afrique a résisté à cette pandémie malgré ses faiblesses en matière de système sanitaire. Par ailleurs, l’Allemagne et la France ont annoncé un nouveau confinement. Cela est évidemment dû au nombre élevé des cas testés positifs au covid-19. Les hôpitaux sont pris d’assaut et le personnel soignant est au bord de la crise de nerf. Cette décision de reconfiner les ressortissants de ces deux pays a pour but de limiter la propagation du coronavirus. C’est aussi un autre mécanisme pour casser la courbe de contamination. Il faut noter cependant que les pays développés disposent de moyens conséquents qui leur permettent de prendre des mesures de reconfinement. Cela leur permet de mieux gérer la période de crise. Mais, les pays économiquement fragiles comme Djibouti peuvent-ils se permettre de reconfiner leurs populations ?

Il faut souligner que Djibouti fait partie des pays du monde les moins touchés par la pandémie de covid-19. Une part importante de sa population dépend de l’économie informelle pour survivre. Dans ce contexte, les mesures de reconfinement et de ralentissement de l’économie seront difficiles à mettre en place. Néanmoins, les avis divergent sur cette question. Pour certains, c’est une solution indispensable, pour d’autres encore évitable car un nouveau confinement aurait un impact social et économique terrible.

Cette situation pourrait être profitable au monde de la finance notamment au FMI et à la banque mondiale. Les pays africains à court de ressources financières se verraient dans l’obligation de se tourner vers ces deux institutions financières afin de faire tourner leur économie. Force est de constater que les emprunts contractés auprès de ces dernières ne réduisent pas souvent la pauvreté. Au contraire, les secteurs sociaux tels que l’éducation et la santé en paient un lourd tribut et créent de l’instabilité politique.

Pour surmonter ces difficultés et ne rien attendre du monde de la finance occidentale, l’Afrique doit impérieusement prendre son destin en main. Pour cela, elle doit s’associer avec les riches pays Arabes pour créer des centres de recherche et contrebalancer cette domination néfaste.

Pour conclure, il faut garder à l’esprit que le virus tue sur le plan sanitaire mais aussi économique. Pour les pays fragiles comme Djibouti, il faudra inciter la population à travailler plus tout en veillant au port de masque dans les lieux publics et dans les transports en commun. Il importe donc de distribuer gratuitement ces masques barrières en tissu à la population. Cela pourrait contribuer d’une part à freiner la propagation du virus et d’autre part à nous éviter un risque d’appauvrissement fort préjudiciable pour notre stabilité en attendant de trouver un remède pour son éradication.

SOULEIMAN MOUMIN ROBLEH