Située environ à une trentaine de kilomètres au Sud-est de la capitale, la ville d’Arta est accessible par la voie terrestre en empruntant la Route Nationale 1. Elle a été érigée en région en 2006 et abrite une population de 10 800 habitants. Perchée sur une montagne à 750 mètres d’altitude par rapport au niveau de la mer, elle est connue pour son climat doux et agréable avec une température avoisinant le 10 degré durant l’hiver. Elle attire de nombreuses familles qui souhaitent y passer leurs périodes estivales. Le bouche à oreille concernant la fraîcheur de sa température s’est vite répandue au sein de la population et les fonctionnaires s’y sont  rués pour obtenir un terrain à bâtir. Ainsi, la demande d’obtention de terrain explose tant au niveau de la préfecture qu’aux services des domaines. Cette forte demande de terrain entraîne un véritable casse tête pour les responsables d’attributions de terrains. Certains requérants se plaignent cependant que leurs dossiers ne soient pas suffisamment étudiés comparés à d’autres qui ont obtenu un terrain sans grande difficulté. Ils n’hésitent plus à déposer des réclamations pour obtenir gain de cause.

Réputé pour sa tranquillité et sa fraîcheur, plusieurs observateurs avertis de la société civile souhaitent proposer l’idée d’un transfert de la capitale politique et administrative à Arta. Pourquoi donc ce choix sur cette petite ville ? On peut affirmer que plusieurs raisons militent en faveur de ce transfert de la capitale politique à Arta. Premièrement, c’est une ville symbolique qui a vu naître des personnalités ayant lutté pour l’indépendance de notre pays. On peut penser que ce transfert est un moyen d’anticiper des intempéries qui paralysent parfois la capitale qui concentre plus de 600 000 âmes, ce qui peut représenter un fort risque de catastrophe humanitaire. Le transfert de la capitale politique à Arta est aussi un moyen de décentralisation du pouvoir. Enfin, Arta est située à proximité de la capitale, 30mn en voiture. A plusieurs reprises, des représentants de la société civile ont proposé qu’Arta soit érigée en capitale politique et administrative, la petite ville attendrait toujours son transfert effectif.

Par ailleurs, si le projet de transfert de la capitale politique et administrative venait à se matérialiser, cela  créerait des milliers d’emplois dans les corps de bâtiments: maçons, menuisiers, électriciens, peintres sans compter les milliers de manœuvres à qui les différents chantiers offriraient une chance de travail et donc de revenus. Comme d’habitude, des restaurants surgiraient comme des champignons pour nourrir les travailleurs. Les chantiers à venir vont certainement avoir des effets induits et des retombées économiques non négligeables en offrant du travail et de l’argent aux populations d’arta.

Pour terminer, il convient de noter qu’à l’heure actuelle, la ville d’Arta qui présente un fort potentiel manque néanmoins des infrastructures de base indispensables à son rayonnement. Les voiries censées améliorer l’esthétique et renforcer son dynamisme économique font cruellement défaut. On note aussi la fourniture irrégulière d’eau potable. Pour un transfert effectif de la capitale politique et administrative, il faudra impérativement un engagement fort des pouvoirs politiques ou des décideurs. Un débat avec l’ensemble de la société civile autour de cette question s’avère nécessaire afin de dégager un consensus. Mais, comme disait un natif de cette région, il va falloir d’abord initier symboliquement la tenue de plusieurs conseils des ministres dans cette ville pour marquer la volonté du gouvernement d’œuvrer au transfert effectif de la capitale politique et administrative. Il faut toutefois rappeler que le centre SUN Hill implanté à Arta a abrité durant l’année 2019 des conférences de niveau international. Elles ont été initiées par le ministère de l’éducation nationale. D’autres ministères pourraient lui emboîter le pas. Ceci pourrait constituer un début de prise de conscience.

Souleiman Moumin Robleh