Il n’est un secret pour personne que le coronavirus est un monstre invisible. Il sévit toujours et continue de tuer des milliers de personnes. Notre santé est gravement menacée. Le Brésil et les Etats Unis dont les dirigeants partagent de nombreuses ressemblances en termes de gouvernance enregistrent à ce jour le taux de mortalité le plus élevé lié à la maladie à coronavirus au monde. L’Afrique reste pour l’heure le continent le moins touché par cette pandémie pour des raisons non encore élucidées. Tant mieux ! La Covid-19 a déséquilibré l’économie mondiale et bouleversé la vie quotidienne de nos populations. La riposte contre cette maladie a mobilisé tous les pays du monde. Chaque pays a mis en place sa propre stratégie pour la combattre. Mais, à l’heure actuelle, aucun pays n’est parvenu à l’éradiquer. Afin de sensibiliser nos concitoyens face à ce danger, mon attention s’est focalisée sur le grand marché de Ryad et les transports en commun qui drainent une population importante. Mais, d’abord, il est bon de rappeler que les produits de première nécessité comme les fruits et les légumes que nous consommons proviennent de l’Ethiopie.

Ce grand voisin est aujourd’hui confronté à des troubles sociaux politiques qui ont un impact direct sur notre vie quotidienne. On est confronté à une flambée des prix sur certains produits alimentaires, d’autres manquent sur les étals du marché. Tout cela entraine des difficultés pour nos foyers. Face à cette situation liée à notre survie, il conviendrait d’inciter nos populations à entreprendre des actions vigoureuses en vue de diminuer cette dépendance vis-à vis de ce pays. Pour ce faire, Il est important d’initier de grands projets à vocation agricole afin qu’un Djiboutien puisse nourrir un Djiboutien. Pour être concret, les Djiboutiens peuvent se nourrir eux-mêmes s’ils se mettent à cultiver la terre.

Ne minimisons pas la maladie !

Au marché de Ryad, dès le lever du soleil, les femmes le prennent d’assaut pour faire leurs approvisionnements en fruits, légumes, viandes et poissons. Ignorant le lavage des mains qui est un principe fondamental de la lutte contre l’infection, elles se déplacent nonchalamment d’étals en

étals comme si de rien n’était. Les produits sont touchés par plusieurs personnes lors de l’achat sans manifester la moindre prudence. Tout porte à croire qu’elles minimisent la maladie en ne respectent plus les gestes barrières édictées par les autorités sanitaires. Elles en font parfois un objet de fierté.

L’absence de port de masque et le non respect de la distanciation physique peuvent constituer un motif supplémentaire de propagation du virus. Certains pensent qu’une partie de notre population a encore du mal à se départir d’un vieux reflexe nomade. Dans ce contexte particulier, il est nécessaire de prendre des mesures coercitives afin de pouvoir les dissuader.

Par ailleurs, dans les transports en commun, on assiste à la même scène d’indifférence. Le nombre des passagers admis dans les bus n’est pas totalement respecté. <<L’aide nconducteur>> fait monter et descendre les passagers sans rappeler les consignes de sécurité. A croire que les transporteurs se soucient plus de leurs gains qu’à la vie de leurs concitoyens.

Par ailleurs, les passagers sont dépourvus de masque sans parler de la distanciation physique. Certains hommes peu scrupuleux fument dans les bus bondés faisant fi des règles interdisant de fumer dans les bus. Tout cela se déroule sous l’œil indifférent du conducteur de bus. La mise en place d’un contrôle efficient par la police s’avère nécessaire afin de sauver cette population qui est en train de s’autodétruire.

En attendant la mise au point d’un vaccin, les gens ont l’impression d’apprendre à vivre avec la covid-19. Ceci constitue une légèreté lourde de conséquences. Face à la résurgence de l’épidémie ces derniers temps, faut-il craindre un éventuel retour au confinement ?

Cette hypothèse n’est pas à exclure ! Afin de parer à toute éventualité, il convient de fédérer nos énergies afin de sauver nos concitoyens déjà malmenés par les affres du quotidien. La pression sociale, économique et démographique que connait actuellement l’Afrique en général doublé de la crise de coronavirus n’incitent plus à l’optimisme.

Mais, il faut souligner que la CEDEAO, organisation Ouest africaine, a brillé par son efficacité dans le cadre de son plan général de riposte contre la covid-19. Les organisations continentales pourraient peut être lui emboiter le pas…

SOULEIMAN MOUMIN ROBLEH