L’Association Djiboutienne de l’Evaluation « ADE »  a organisé  jeudi au palais du peuple une cérémonie de remise des certificats d’une formation portant sur le perfectionnement des fondamentaux de l’évaluation et dispensée par l’Ecole Nationale d’Administration Publique du Canada.

Le président de l’association djiboutienne de l’évaluation  Khaled Naguib a organisé jeudi la cérémonie de remise de certificats sur les fondamentaux de l’évaluation. La représentante du PNUD, Fatima el Sheikh, le coordinateur de l’unité de suivi-évaluation des politiques publiques prioritaires Amareh Ali Said, la première présidente de la cour des comptes Ismahan Ibrahim, la présidente du comité nationale olympique Aicha Ali Garad ,le directeur de l’ ADDS représenté par Chafika Ahmed, le directeur de l’institut national des statistiques représenté par Omar Abdoulkader, le directeur de l’INAP Charmake Idriss Ali, la représentante de la responsable de l’Unicef Maria Matsepa et le directeur des affaires internationales de l’ENAP par vidéo conférence Simon Chabot ont pris part à cette journée .

Composée de 5 modules,  cette session de formation totalisait 21 heures et a donné lieu à une attestation décernée par l’Ecole Nationale d’Administration Publique du Canada.

Durant ces séances, les apprenants ont développé leurs connaissances sur les  modèles d’évaluation pour appréhender la notion de changement, le rôle et les intentions des acteurs dans le domaine de l’évaluation , les types d’évaluation en fonction de leur finalité et des grandes questions d’évaluation, les paramètres de la planification et de la gestion d’une évaluation, ainsi qu’une et  les normes et lignes de conduite face aux enjeux politiques d’une évaluation.

Cette activité s’inscrit  dans le cadre du  plan d’actions 2021-2023 de l’ADE en vue de renforcer les capacités et de développer les compétences des évaluateurs à Djibouti.  Dans son mot d’ouverture, le président de l’ADE tenu a rappelé que son association a, grâce au soutien de ses partenaires,  permis à une dizaine de ses membres de s’inscrire à cette formation dispensée à distance sur les fondamentaux de l’évaluation par l’ENAP.

Il a également plaidé pour la réalisation d’un diagnostic de l’institutionnalisation et de la professionnalisation de l’évaluation à Djibouti avec les parties prenantes pour la mise en œuvre d’une meilleure coordination entre es différentes instances concernées.

La représentante résidente du PNUD, Fatima El Sheikh a ajouté que  la culture de l’évaluation renforce  la redevabilité entre l’Etat et les citoyens, car elle vise à s’assurer de la bonne utilisation des investissements et des ressources publics employés en vue de la réalisation des objectifs. « La participation de l’ADE dans la promotion de la culture et la pratique de l’évaluation renforce le rôle de la société civile pour une gouvernance amélioré grâce à la maîtrise d’outils de gestion moderne ». a-t-elle précisé.

Le directeur des affaires internationales de l’ENAP Simon Chabot a pour sa part salué l’initiative et le leadership du président de l’ADE M Khaled Naguib  pour la réalisation de ce programme.

Il a, en outre, rappelé son attachement à Djibouti et à souligner le rôle de l’ENAP dans la formation des cadres djiboutiens depuis plusieurs années aussi bien au  Canada qu’à Djibouti.

 Pour sa part, le coordinateur de l’Unité de Suivi évaluation des politiques publiques prioritaires USEPP, M. Amareh Ali a tenu à mettre en exergue l’importance de promouvoir la culture et la pratique de l’évaluation auprès de toutes les institutions du pays.

En fin de matinée, l’ADE a remis des attestations de reconnaissance et de remerciement pour l’ensemble de leurs actions pour renforcer le rôle de la société civile en tant que partie prenante essentielle dans le développement du Pays à la représentante du PNUD Fatima El-Sheikh et à Ali Mohamed Kamil membre fondateur de l’ADE.

Rappelant que l’ADE fait partie de plusieurs réseaux internationaux depuis sa création et valorise les compétences des experts djiboutiens par le partage des expériences et des connaissances dans le domaine de l’évaluation des programmes et projets politiques.

N. Kadassiya

Le Point avec la Première Présidente de la Cour des Comptes Ismahan Ibrahim

« Compte tenu des ambitions de développement de notre pays, cette initiative vient à point nommé car la gestion des finances publiques, des projets et des programmes de développement où la gouvernance des entités publiques est de plus en plus orientés vers une gestion axée sur les résultats. Un bon nombre des programmes et projets publics sont assortis de volet « suivi-évaluation ».On peut conclure que l’évaluation est aujourd’hui au cœur des débats sur la gestion de l’Etat et des collectivités territoriales, de la performance des budgets publics, Elle tire sa source dans le Management moderne des affaires publiques qui exige une culture et une gestion axée sur le résultat, une reddition des comptes au nom du citoyen ; de nouveaux modèles de budgétisation. Outil d’amélioration de la gouvernance publique ; elle marque un changement de paradigme par rapport au contrôle et à la gestion traditionnelle, axée sur les procédures. En ce qui concerne la Cour des Comptes, il faut souligner qu’elle a un mandat clair et assez large pour conduire une évaluation dans tous les domaines de la gestion des finances publiques ou de politique publique. La Cour des Comptes assiste le parlement et le gouvernement, l’évaluation prend tout son sens dans cette responsabilité particulière confiée à la juridiction financière. Programmée de façon indépendante, régit par des critères et des normes professionnelles édictés par l’INTOSAI, l’évaluation des politiques publiques vise à alimenter la réflexion et les débats publics. Si on considère que la pratique de l’évaluation est naissante à Djibouti, la Cour des Comptes a une pratique assise en matière d’audit de performance. Plusieurs rapports de performance sont déjà élaborés par la Cour dans le domaine des finances publiques ou des programmes (exemple rapport ODD). L’audit de performance est orienté vers l’analyse de l’efficacité, l’efficience et l’économie lorsque l’évaluation va plus loin en analysant des concepts plus larges, comme la pertinence ou la cohérence. Mais c’est des contrôles et des audits qui se complètent dans la mesure où ils visent à formuler des recommandations pertinentes dans l’optique d’une amélioration. Aussi, j’inscris cette initiative dans un contexte d’échange d’expérience et d’expertise à consolider. Pour conclure, je plaiderais en faveur d’actions de sensibilisation pour enrichir la culture de l’évaluation à Djibouti, pour la mise en place d’une méthodologie ou des référentiels adaptés au contexte national, et la mise en place d’une base des données des pratiques de l’évaluation à Djibouti ».