Le secrétaire général de la primature, Nagib Abdallah Mohamed, a présidé le jeudi 11 novembre dernier, sur les hauteurs de la ville d’Arta, une plateforme des secrétaires généraux des départements ministériels du pays. En présence notamment du secrétaire du gouvernement, lmis Mohamed Abdillahi, ils ont discuté des défis qui pourraient entraver le processus de transition numérique de notre système administratif inscrit dans la nouvelle stratégie du gouvernement.

Plus d’une vingtaine de secrétaires généraux issus des différents départements ministériels ont participé jeudi à l’atelier de discussions sur le processus de modernisation du système administratif de notre pays.

Présidé par le secrétaire général de la primature, Naguib Abdallah Mohamed, l’événement s’est déroulé en présence notamment du secrétaire général du gouvernement, Almis Mohamed Abdillahi et de plusieurs autres hauts responsables de l’administration dont le directeur de l’INAP, Charmarké Idriss Ali et le directeur général de l’Agence Nationale des Système d’Information de l’Etat (ANSIE), Moustapha Mohamed Ismaïl.

Le préfet d’Arta, Mohamed Cheiko Hassan et le président du conseil régional, Elmi Bouh Goudadeh ont également assisté à cette rencontre d’importance capitale quant à l’amélioration de la transparence, de l’inclusion et de l’efficience que permet le numérique.

Dans son intervention prononcée à cette occasion, le secrétaire générale de la primature, Naguib Abdallah Mohamed a souligné que lors de la retraite gouvernementale d’Arta,  le président de la République a rappelé sa volonté de rapprocher les services publics aux usagers.

«Le Premier Ministre, Son Excellence Monsieur Abdoulkader Kamil Mohamed, a circularisé l’élaboration d’un plan de dématérialisation le 07 juillet 2021 dans un délai de 100 jours» a-t-il ajouté.

Il s’agit selon lui «d’améliorer le fonctionnement interne et la fluidité dans chaque département, de repenser l’interaction entre les départements ministériels pour une meilleure optimisation des moyens, et de répondre substantiellement aux défis posés à notre administration, à la fois par les besoins accrus et les démarches pressantes des usagers».

Sur ce le directeur général de l’ANSIE, Moustapha Mohamed Ismaïl, pour qui le numérique constitue à nos jours un véritable levier de transformation économique et sociale, permettant de mieux répondre aux préoccupations des usagers, a cependant fait part aux participants, les contraintes liées à cette transition du numérique du système administratif et les avantages de la dématérialisation des services publics qui selon lui facilite l’accès aux démarches administratives pour une majorité d’usagers faisant allusion à la jeunesse qui représente à Djibouti la tranche la plus importante de la population.

Rachid Bayleh

La parole à…Naguib Abdallah Mohamed

Secrétaire général de la primature

«Le principe du ‘‘dites-le nous une fois’’ sera dorénavant de mise dans la délivrance des prestations d’un certain nombre de services»

 «Après la déconcentration et conformément aux recommandations de la séance précédente, nous sommes réunis aujourd’hui pour le suivi des actions engagées en matière de transition numérique de notre administration. Tantôt appelé transition numérique, transformation digitale ou dématérialisation, il est question tout simplement de la modernisation de l’administration en profitant des opportunités offertes par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC). La crise sanitaire de la COVID-19 a mis en exergue la nécessaire mutation des procédés et des procédures de l’administration. La transition numérique des services publics ouvre la réflexion sur la refondation des prestations rendues aux usagers à travers la simplification des démarches et des procédures. Elle constitue une opportunité pour réduire la fracture territoriale dans l’accès au service public. Elle permet également de rapprocher l’administration des usagers en multipliant les points d’accès aux services publics.

Ces évolutions impliquent de placer l’usager au cœur de la transformation digitale et des nouveaux processus organisationnels. L’agilité évoquée par le Président de la République son Excellence Monsieur Ismaël Omar Guelleh lors de la retraite gouvernementale dans cette même ville trouve toute sa place dans la transition numérique en ce sens où elle permet de combiner à la fois le fonctionnement de plateforme et une déconcentration fonctionnelle qui assure une présence de proximité avec les usagers du service publics. Le Premier Ministre, Son Excellence Monsieur Abdoulkader Kamil Mohamed, a circularisé l’élaboration d’un plan de dématérialisation le 07 juillet 2021 dans un délai de 100 jours. Ces plans étaient articulés autour d’un triple niveau d’exigence :

• améliorer le fonctionnement interne et la fluidité dans chaque département ;

• repenser l’interaction entre les départements ministériels pour une meilleure optimisation des moyens ;

• répondre substantiellement aux défis posés à notre administration, à la fois par les besoins accrus et les démarches pressantes des usagers.

A ce jour, un nombre limité des départements s’est doté de plan de dématérialisation et il est primordial que les autres nous les transmettent dans les meilleurs délais. Au-delà des plans sectoriels, il y a de lieu de mener la réflexion sur les multiples défis découlant du processus de dématérialisation. Et cette séance sera l’occasion de passer en revue les enjeux de cette nouvelle stratégie gouvernementale en s’interrogeant notamment sur la capacité des agents publics à s’approprier la dématérialisation, leurs besoins en formation ou l’adaptation du management public pour garantir le succès de cette réforme. L’administration djiboutienne s’est saisie des enjeux du numérique à travers notamment la mise en place du fichier unique des agents publics, ou plus récemment la mise en place du numéro d’identification unique. Ce dernier projet est d’une très grande ampleur dans la relation usagers/services publics mais aussi la coopération interne à l’administration.

Il permettra notamment la fin de la demande d’information redondante aux usagers des services publics qui n’auront plus à justifier de leur identité devant plusieurs services publics. Le principe du « dites-le nous une fois » sera dorénavant de mise dans la délivrance des prestations d’un certain nombre des services.

La mutualisation et l’échange d’information entre administration auparavant cloisonnés constitueront une grande avancée dans le fonctionnement de l’administration. A travers la création de l’ANSIE et plus récemment du ministère de l’économique numérique notre pays s’est doté des organes chargés de piloter tout le processus de transformation de notre administration. Il s’est saisi des enjeux de la cyber-sécurité et l’importance des super-datas. Sur le plan législatif, un code du numérique est en-cours d’élaboration avec notamment la question cruciale de la protection des données personnelles».