Les travaux d’un atelier de trois jours, axé dans le domaine de la santé des réfugiés et de la population hôte, a débuté à l’hôtel Kempinski. Organisé par l’Autorité intergouvernementale pour le développement de son acronyme en anglais IGAD, en collaboration avec l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), ce colloque vise à mettre en place un plan d’action permettant de renforcer le processus de Nairobi.

Les nombreux déplacements internes et les migrations transfrontaliers engendrés par les multiples conflits et les catastrophes naturelles dus aux changements climatiques, qu’a connus la région de l’IGAD, au cours des dix dernières années, (selon le HCR, on estime que 4,19 millions de réfugiés et de demandeurs d’asile, 8,64 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et 123 466 rapatriés ont été enregistrés dans la région en décembre 2020) limitent non seulement les services sociaux existants dans les zones transfrontalières, mais constituent également un vecteur important de transmission de maladies contagieuses.

Pour palier à cette problématique sanitaire, il s’agit pour l’Autorité Intergouvernementale pour le développement (IGAD), alors principale organisation qui réunit les pays de cette région, de renforcer les engagements de Nairobi, en mettant en place    un plan d’action commun entre les systèmes sanitaires des pays membre de l’IGAD et les organisations onusiennes en charge des réfugiés et des migrants.

C’est du moins le sens de l’atelier de haut niveau qui a débuté le mardi 30 novembre dernier à l’hôtel kempinski.

Organisé par l’IGAD en collaboration avec l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), cette rencontre de haut niveau a réuni autour d’une table d’un côté des représentants des ministères de la santé,  ceux des Affaires étrangères, ceux des institutions en charge des réfugiés HCR des pays membre de l’organisation, et de l’autre le secrétariat de l’IGAD, dont la directrice de la division santé et développement sociale, Fathia Alwan et les partenaires aux développement à savoir le PNUD, l’UE, la Banque Mondiale, OIM, OMS, UNICEF, GIZ, ….etc, pour identifier et discuter sur les modalités et les différents points du futur plan d’action sanitaire des pays de l’IGAD.

Dans la série des interventions prononcées à l’occasion de la cérémonie inaugurale de cet atelier, le secrétaire général du ministère de la santé, Dr. Salah Banoita Tourab qui représentait notre pays a rappelé que «la république de Djibouti, depuis l’année 2016, montre l’exemple, avec l’engagement fort, pris par notre président Son Excellence M. Ismaël Omar Guelleh qui s’était exprimé sur la question, au siège des Nations-Unis à New-York.»

Concernant l’objectif de la réunion, il s’agit pour le Dr. Salah Banoita,  «de renforcer les stratégies de collaboration pour rendre plus opérationnels les protocoles d’accord déjà existants et établis tout en améliorant les liens de travail et dialogue, entre les établissements de santé, de chaque pays, et les organisations en charge de la gestion des camps de personnes réfugiées, le HCR, et toutes autre organisations parties prenantes dans ce processus de mise en œuvre de la déclaration de Nairobi, aussi bien publiques, privées, que communautaires».

Selon le secrétaire général du ministère de la santé djiboutien, Dr. Salah Banoita Tourab «pour concrétiser cet objectif commun, tous les États membres de l’IGAD et toutes les autres parties prenantes du processus y compris le HCR doivent suivre une feuille de route tracée dans la déclaration de Nairobi en identifiant des activités à mettre en œuvre décliné en un plan d’un plan d’action partagé entre les pays».

Pour sa part, la directrice du département Santé et développement social de l’IGAD, Fathia Alwan a souligné l’importance pour les pays de la région de renforcer le cadre de leurs coopérations axées dans le domaine de la réintégration des réfugiés et le retour dans leur pays d’origine ainsi que dans les pays d’accueil.

«Pour parvenir à une réintégration et à un rapatriement complet des réfugiés, l’IGAD a organisé une série de réunions et de discussions avec les chefs d’État et de gouvernement depuis 2017 » a-t-elle déclaré avant d’indiquer que «Le résultat de ces réunions régionales a été la Déclaration et le Plan d’action de Nairobi»

Rachid Bayleh

Ils ont dit…

Dr Saleh Banoita Tourab

Secrétaire général du ministère de la santé

« Nous souhaitons que les ambitions de la déclaration de Nairobi puissent être traduites en activités inclusives »

«Nous sommes Conscients que pour concrétiser cet objectif commun, tous les États membres de l’IGAD et toutes les autres parties prenantes du processus y compris le HCR doivent suivre une feuille de route tracée dans la déclaration de Nairobi en identifiant des activités à mettre en œuvre décliné en un plan d’un plan d’action partagé entre les pays.

Je tiens à souligner en tant que responsable de la santé de pays membre de l’IGAD que les bons résultats tangibles déjà acquis depuis une décennie dans le suivi et le renforcement de nos systèmes de santé y compris au profit des personnes réfugiées, n’auraient pu se faire, sans le travail proactif effectué par le Secrétariat Exécutif de l’IGAD, sous régionale, dont nous autres, responsables gouvernementaux et acteurs institutionnels de la santé publics des pays membres, pouvons être fiers. Je rajoute, que cela a été rendu possible notamment grâce au rôle remarquable et inlassable de coordination à tous les niveaux, joué par la Division de la Santé et des Affaires Sociales du Secrétariat Exécutif de l’IGAD avec à sa tête, la directrice de la division madame Fathia Alwan que je félicite ainsi que son équipe. Nous souhaitons qu’à l’issue des travaux de cette réunion des décideurs et experts des pays de l’IGAD, les ambitions de la déclaration de Nairobi, puissent être traduites en activités inclusives pour que nos systèmes de santé permettent une meilleure prise en charge des personnes réfugiées, et ainsi contribuer à réduire et contrecarrer les risques que font peser les maladies, notamment les maladies transmissibles sur les réfugiés et les populations d’accueil».

Fathia Alwan

Directrice de la division Santé et développement sociale de l’IGAD

«Actuellement, le Secrétariat de l’IGAD, en collaboration avec les États membres, met en œuvre de nombreux programmes régionaux de santé pour les réfugiés»

«Après le sommet de Nairobi, le Secrétariat de l’IGAD a organisé la 10e réunion du comité ministériel de la santé de l’IGAD qui s’est tenue à Addis-Abeba, en Éthiopie (mars 2018). Les ministres de la santé ont publié un engagement sur les services de soins de santé de qualité sans discrimination et l’intégration des réfugiés dans les systèmes de santé nationaux pour chaque réfugié, chaque rapatrié et chaque communauté d’accueil. En s’appuyant sur ces engagements, l’IGAD a mené une évaluation régionale dans tous les États membres pour explorer l’état actuel sur la mise en œuvre du domaine thématique de la santé conformément aux dispositions de la Déclaration de Nairobi pour les réfugiés, les personnes déplacées, les rapatriés, les migrants, les populations mobiles transfrontalières et les communautés d’accueil. Cette évaluation vise à identifier les lacunes et les opportunités existantes et à générer des recommandations pour l’amélioration et l’intégration à long terme.

Actuellement, le Secrétariat de l’IGAD, avec le soutien des partenaires de développement et en collaboration avec les États membres, met en œuvre de nombreux programmes régionaux de santé pour les réfugiés. Ces programmes de santé régionaux en cours font partie des engagements visant à améliorer la vie et le bien-être des réfugiés, des personnes déplacées à l’intérieur du pays, des rapatriés, des populations mobiles transfrontalières et des communautés d’accueil. L’intensification des interventions sanitaires en cours dans les milieux de réfugiés, ainsi que le rapport d’évaluation, serviront de base aux discussions visant à élaborer un plan d’action sanitaire et à prendre l’engagement d’une déclaration sur la santé des réfugiés, des rapatriés et des communautés d’accueil, conformément à la déclaration de Nairobi.»

Propos recueillis par RB