A la tête d’une forte délégation, le ministre de l’Intérieur, Hassan Omar Mohamed, a représenté la République de Djibouti à la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du pacte mondial des migrations sûres, ordonnées et régulières qui s’est tenue à Marrakech, au Maroc, les 10 et 11 décembre 2018. Retour sur l’événement.
Sous les auspices de l’Assemblée générale des Nations Unies, Le Royaume du Maroc a abrité la Conférence Intergouvernementale pour l’adoption d’un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Ce pacte s’inscrit dans la droite ligne de la résolution 71/1 du 19 Septembre 2016, « Déclaration de New York pour les Réfugiés et Migrants », qui a vu les Etats Membres s’engager dans un processus de négociation devant conduire à l’adoption du pacte mondial.
Cette conférence fut une occasion historique de renforcer ensemble la manière de gérer au mieux la migration et de proclamer haut et fort l’engagement pour l’adoption du Pacte Mondial. Ce qui explique le ralliement de plus de 150 Etats qui ont pris part à cette importante rencontre de haut niveau. La conférence a été marquée par l’adoption formelle du pacte mondial pour assurer une meilleure gestion de la question migratoire par un très grand nombre des pays.
En effet, l’objectif de ces assises était d’adopter une approche positive et inclusive du Pacte mondial sur les migrations. Un Pacte qui réaffirme le droit souverain des Etats mais vise aussi à offrir un cadre de coopération multilatérale tout en tenant compte qu’aucun Etat ne peut seul faire face aux Migrations.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Hassan Omar Mohamed, a souligné que la République de Djibouti s’est attelée à prendre des mesures concrètes en vue de développer et consolider la stratégie nationale de gestion de la question migratoire dans son ensemble. Le ministre a affirmé par ailleurs que la République de Djibouti a organisé des assises avec la diaspora pour l’intégrer dans les stratégies de développement national, mais également en vue de disposer d’une cartographie concrète en la matière. « Convaincu de la qualité de la valeur ajoutée de la diaspora, mon pays a abrité le quatrième forum panafricain sur les migrations (PAFOM) », a-t-il ajouté.
Il a poursuivi son intervention en indiquant que les discussions dans le cadre du PAFOM, se sont articulées sur les moyens de tirer parti des avantages du régime de la libre circulation des personnes pour le développement durable en Afrique a souligné le ministre dans son allocution.
En outre, le ministre a abordé la question des réfugiés, mettant en exergue l’engagement sans faille de Djibouti à devenir l’un des pays pilotes pour la mise en œuvre du cadre d’action global pour les réfugiés. Il est revenu sur l’approche adoptée par son pays, grâce à laquelle Djibouti a renforcé la condition du statut du réfugié et la garantie d’un accès inconditionnel à l’éducation et aux services de santé plaçant ainsi les enfants de réfugiés au même niveau que ceux djiboutiens.
…Une série de rencontres bilatérales. En marge des travaux de la Conférence Intergouvernementale sur le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières qui s’est tenue les 10 et 11 Décembre 2018 à Marrakech, M. Hassan Omar Mohamed a eu des rencontres bilatérales avec ses homologues irlandais et canadien.
Il a d’abord rencontré M. Charles Flanagan, ministre de la Justice et de l’Egalité également en charge des questions Migratoires. L’occasion pour les deux hommes de se réjouir de la qualité des relations bilatérales entre les deux pays et de s’engager pour les renforcer. MM Hassan Omar et Charles Flanagan ont évoqué les similitudes entre l’Irlande et la République de Djibouti tant en termes de défis au niveau de leurs régions respectives que dans les valeurs qui guident leurs politiques étrangères.
Plus généralement, les deux ministres ont soulevé trois questions, à savoir d’abord les candidatures respectives des deux pays aux sièges de membre non-permanent du Conseil de sécurité pour la période 2021-2022.
A cet égard, Ils ont réitéré leurs soutiens réciproques apportés aux deux candidatures aux travers des échanges de notes transmises au niveau des représentations diplomatiques à New-York. Dans un second temps, le renforcement de la coopération bilatérale a été au cœur des échanges. L’Irlande et Djibouti étant deux pays actifs dans les missions de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies, le ministre Flanagan, s’est engagé a jeté les bases d’une coopération visant le renforcement des capacités de la police nationale de Djibouti dans l’optique d’une meilleure participation aux opérations Onusiennes. Les deux personnalités ont enfin évoqué la situation régionale de l’Afrique de l’Est.
À ce sujet, M. Hassan Omar a présenté à son homologue irlandais les principales évolutions politiques ayant marqué notre sous-région ces derniers mois ainsi que les grandes lignes de la politique d’accueil des réfugiés et des actions entreprise pour faire face à la question des migrants.
Rappelant les grandes lignes de la résolution 2444 adoptée par le Conseil de Sécurité le 14 novembre 2018, en particulier en ce qui concerne le cas de militaires disparus au combat ainsi que la résolution par voie judiciaire du différend territorial, M. Hassan Omar Mohamed a réitéré l’entière disponibilité de Djibouti de solutionner au plus vite les questions pendantes au travers des mécanismes onusien. En outre le Ministre a présenté de manière exhaustive, les actions entreprises par la République de Djibouti et cela depuis 1977 en ce qui concerne l’accueil des réfugiés et des migrants.
Après son entretien avec son homologue irlandais, le ministre de l’Intérieur a rencontré le ministre canadien de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Ahmed Hussen.
Cette entrevue fut pour le moins fructueuse puisqu’elle a été l’occasion pour le ministre canadien, Ahmed Hussen de réaffirmer la disponibilité du Canada à apporter son soutien aux éventuelles initiatives et politiques inhérentes aux questions migratoires qui pourraient être mise en place à Djibouti.
Le ministre de l’Intérieur a saisi l’opportunité pour faire état au ministre canadien du programme lancé en partenariat avec l’OIM à Djibouti et ayant conduit le premier groupe de 18 jeunes djiboutiens sur un total de 53 demandeurs d’emploi devant immigrer au Canada en vue d’acquérir des expertises qui à long terme pourront bénéficier à leur pays d’origine. A cet égard, le ministre Ahmed Hussen s’est engagé à apporter son concours afin que le nombre de djiboutiens pouvant prétendre à ce type d’immigration soit revu à la hausse.
MAS