Une exposition vente d’« Aquarelles de Djibouti » réalisée par le talentueux artiste, François Dolambi, a commencé jeudi 21 novembre à la Villa Camille, au Plateau de Serpent et restera ouverte jusqu’au 26 décembre 2019. Français de naissance, l’artiste est Djiboutien par amour, puisqu’il est marié à une Djiboutienne et habite à Djibouti depuis 4 ans. L’artiste trouve son inspiration dans le monde qui l’entoure, partout où il se rend et réalise des peintures qui décrivent des paysages djiboutiens atypiques, dans toutes leurs diversités et leurs richesses. Des œuvres représentant aussi bien des scènes urbaines que des paysages ruraux, des campements nomades, des mosquées, des personnages vaquant à leurs occupations quotidiennes… Bref, des chefs-d’œuvre qui ne manquent pas de charmer les visiteurs tant ils les invitent à redécouvrir la beauté de notre pays. Lors du vernissage de cette exposition, malgré la forte pluie qui a inondé ce jour-là la ville de Djibouti et les difficultés engendrées, les invités sont venus nombreux au rendez-vous. De 10h00 à 21h00, les visiteurs ont ainsi pu admirer les œuvres, discuter avec l’artiste, et écouter la musique traditionnelle interprétée par un musicien Djiboutien. Nous avons profité de cette occasion pour interviewer François Dolambi qui a bien voulu nous livrer quelques détails sur sa passion artistique.

Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, je m’appelle François Dolambi. Je suis artiste, peintre, aquarelliste et également illustrateur. J’ai fait mes études à Montpellier en France, où j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur agronome. C’est là-bas que j’ai rencontré mon épouse qui est Djiboutienne, elle aussi ingénieure et Docteur. Nous sommes installés à Djibouti depuis 4 ans, nous avons ouvert un bureau d’études (EcoHumanis) au sein duquel j’emploie mes talents de dessinateur pour faire de la sensibilisation et du développement.

Depuis quand vous pratiquez les arts plastiques?

J’ai toujours aimé le dessin depuis ma plus tendre enfance. J’ai commencé à dessiner quand j’étais tout petit, dans les marges de mes cahiers, et depuis je n’ai jamais cessé de dessiner et de me perfectionner au fil de temps.

Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste la technique de peinture à l’aquarelle ?

L’aquarelle est une peinture basée sur le mélange des pigments dilués dans l’eau. Elle permet d’obtenir des couleurs très vives, et des lumières vibrantes, ce qui est parfait pour peindre Djibouti.

Mais elle demande aussi un travail minutieux, car une fois l’eau évaporée et le pigment fixé sur le papier, on ne peut plus revenir dessus et corriger ses erreurs. C’est donc une peinture qui rend un bel hommage à la beauté de Djibouti, si on arrive à bien la manipuler.

Quels sont vos sources d’inspiration ?

Je m’inspire surtout des paysages qui m’entourent. Je dessine tout ce que je vois et tels que je les vois. C’est donc un art très figuratif. Tout ce qui m’inspire : des paysages pittoresques, des lieux symboliques, des personnes anonymes vaquant à leurs occupations quotidiennes, etc.

Etes-vous quelques fois obligé de voyager juste pour nourrir vos inspirations ?

Les voyages nourrissent ma peinture mais je ne voyage pas dans la seule intention de nourrir mes inspirations artistiques. Je voyage pour voyager ! Mais évidemment, je profite de mes voyages pour dessiner, pour nourrir mon imaginaire de nouvelles images. Sur le terrain, je fais des croquis, mais il fait trop chaud et le matériel est trop important pour pouvoir faire de vrais œuvres sur le vif. Je préfère donc travailler au calme dans mon atelier.

Combien d’expositions avez-vous déjà organisé ?

C’est la troisième grande exposition que j’organise à Djibouti, après celles que j’ai organisées à l’Institut Française de Djibouti et à l’Office National du Tourisme.

Mais j’ai aussi participé à quelques expositions artistiques communes comme celle de « Djib’ Tonic Arty ». J’ai également exposé en France à de multiples occasions, en particulier dans des salons d’art animalier.

Quels sentiments ressentez-vous quand vous dessinez ?

C’est avant de commencer que je ressens le besoin de peindre. Une fois commencé, j’entre dans ma peinture. Je n’éprouve pas des sensations particulières, je vis dans l’ambiance de mon dessin. C’est après avoir terminé que j’apprécie mon travail. Parfois le résultat n’est pas ce que j’avais prévu au départ, mais il arrive que ce soit une bonne surprise !

Comment les Djiboutiens réagissent-ils face à vos œuvres ?

En général ils les apprécient. Beaucoup de gens me livrent leurs impressions, et c’est important pour moi d’avoir des retours de ceux qui connaissent mieux le pays que moi. Souvent je m’enrichis de leurs remarques. J’ai constaté que les Djiboutiens aiment tout particulièrement les images qui décrivent les scènes de la vie quotidienne. J’entends souvent dire qu’à Djibouti il n’y a pas assez d’activités culturelles. J’espère qu’en continuant mes expositions je pourrai contribuer à enrichir la vie culturelle à Djibouti. Mais il y a beaucoup à faire ici dans le domaine artistique, et il faudrait que d’autres artistes fassent de même, car il y a de la place pour tout le monde. Le public djiboutien en particulier pourra ainsi prendre un peu plus goût à la peinture, à d’autres formes d’art, et c’est la vie culturelle de tout le pays qui en sortira grandie.

Quels sont vos projets à court terme ?

Je vais continuer à peindre, bien sûr. Mes prochaines idées sont de travailler le thème de l’eau : les bateaux, les ports, les reflets sur l’eau, notamment les couchers de soleil.

Je souhaite également participer à des expositions communes avec d’autres artistes, ne serait-ce que pour échanger avec eux.

Par ailleurs au sein de notre bureau d’étude je continue le travail d’illustration, à destination de documents de sensibilisation, d’outils pédagogiques, notamment dans le cadre de la préservation de l’environnement. Bref, j’espère apporter quelque chose à Djibouti!

Avant de terminer, je voudrais informer vos lecteurs que mes tableaux restent exposés à la Villa Camille, au Plateau de Serpent, jusqu’au 26 décembre, et qu’ils sont également disponibles à la vente en ligne sur le site

www.djib-art.com