Dans le but de renforcer les capacités régionales en gestion des dépouilles mortelles lors de catastrophe, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant Rouge Djiboutien, en accord avec la préfecture d’Obock, ont organisé une première table ronde sur ce sujet au profit de 12 représentants des autorités locales clés. La table ronde s’est déroulée du 25 au 27 mai à l’Hôtel Mer Rouge à Obock.

Djibouti est un pays touché par la migration transitaire depuis des années, particulièrement dans le nord du pays où se trouve le corridor qu’utilisent les migrants en provenance ou allant vers le Yémen à travers la Mer Rouge. Malheureusement, ce flux migratoire se solde parfois par des naufrages sur les côtes du nord du pays entrainant la mort de migrants.

Lors de l’ouverture de la table ronde, le préfet Abdoulmalik Mohamed Banoita et le vice-président du Conseil régional, Ahmed Ali Mohamed, ont d’emblée émis le souhait de mettre en place un Comité de Coordination local, mais aussi de renforcer la coordination avec les représentants diplomatique du pays d’origine des migrants. Cette table ronde a réuni les représentants des autorités locales (Préfecture, Ministère de la Santé, Garde Côte, Police, Gendarmerie et Wakf) ainsi que des représentants du Secrétariat d’Etat de la Gestion des Risques des Catastrophes (SEGRC) du Ministère de l’Intérieur, de l’Organisation Mondiale de la Migration (OIM) et du Croissant Rouge Djiboutien.

La première journée a concerné les bonnes pratiques et les standards internationaux. La deuxième journée était axée sur les défis rencontrés lors de l’identification des cadavres et l’enterrement pour garantir que les morts soient récupérés d’une manière rapide et digne.  La troisième journée a inclus des exercices pratiques sur le renforcement de la coordination et de la coopération, y compris une session sur le partage des données.

Selon Dr Bilal Sablouh, médecin légiste et expert médico-légal du CICR qui a présidé et animé cette table ronde, « il est important de non seulement renforcer la capacité des autorités locales sur la gestion des dépouilles mortelles, mais aussi de discuter avec les autorités sur la nécessité de développer un plan de fatalité de masses précisant les rôles et la responsabilité de chaque intervenant».

Thais Andrade, délégué protection du CICR, a souligné qu’ « il est important de saluer à juste titre le travail remarquable que fournissent les premiers intervenants ainsi que la communauté locale. Cette table ronde est un premier pas vers le but ultime de pouvoir donner une réponse aux familles qui cherchent leur proches suite à leurs disparitions».

A l’issue de cette table ronde, le CICR prévoit une série de rendez-vous bilatéraux avec les autorités centrales de Djibouti pour continuer la discussion et une deuxième table ronde en octobre 2021.