Examiner la première phase du projet de numérisation des données sur la santé dans la région et mettre en évidence les principales réalisations, y compris l’approbation de la politique de partage et de protection des données ainsi que l’évaluation de base menée dans certaines zones transfrontalières. C’est l’objectif de la rencontre au sommet qui a mobilisé les hauts cadres et responsables des systèmes de santé des pays de l’IGAD à l’Hôtel HUB d’AddisAbeba du 1er au 3 Aout dernier.

Mme Fathia Alwan, directrice de la Division de la santé et du développement social de l’IGAD, a ouvert les débats avec une allocution très remarquée. Dans son intervention, elle a noté que le projet est destiné à soutenir la mise en œuvre de la politique de partage et de protection des données ainsi que la mise en œuvre du système régional de surveillance et de suivi des maladies dans les États membres de l’IGAD. “L’un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés dans la région de l’IGAD est le nombre élevé de maladies et plus encore la pandémie de COVID et l’émergence d’une nouvelle pandémie à savoir la variole du singe” a-t-elle dit en substance.

En outre, elle asouligné que pour atténuer le fardeau des pandémies actuelles, l’IGAD a approuvé la politique transfrontalière de partage et de protection des données. Ce qui devra permettre de renforcer les canaux de communication et la préparation face aux pandémies à travers un plan de réponse adéquat et un système de surveillance solide.

A noter que cette réuniona été présidée par Mme Arwa Omer, chef de la section de suivi et évaluation, de la responsabilité et de l’apprentissage au ministère fédéral de la Santé du Soudan. Le ministère de la Santé djiboutien a dépêché une délégation de haut niveau dirigée par M. Omar Ali Ismail Yabeh. Pays hôte de la rencontre, c’est la cheffe du cabinet du ministère de la santé de la République fédérale et démocratique d’Ethiopie, Dr Ruth Nigatu Belachew, qui a fièrement représenté son pays. Par ailleurs, des représentants de la Direction générale de la santé mondiale, mais aussi, de la GIZ en tant qu’invité d’honneur ont prononcé d’importantes interventions à la table haute.

En sa qualité de présidente de la réunion, Mme Arwa Omer, a expliqué que les données de santé dans la région constituent un important défi qui a été mis en évidence durantla pandémie de COVID-19 avec des lacunes dans les indicateurs sur l’ODD qui ont été mal signalés dans la région. Elle a déploré les défaillances dans les systèmes de surveillance qui nécessitent des améliorations conséquentes. Et d’ajouter sur un ton optimiste : D’ici la fin de cette réunion, nous aurons élaboré une feuille de route claire que chaque État membre pourra adapter et personnaliser en fonction de son contexte pour une mise en œuvre réussie. Nous devons encore travailler à l’amélioration de nos HIMS » a-t-elle plaidé. Un optimisme partagé par le Dr Joseph Okware, directeur des services de santé du ministère de la Santé de l’Ouganda, qui s’est réjouis de cette belle initiative : « c’est une belle opportunité pour renforcer le partage d’informations et la surveillance des maladies infectieuses émergentes et réémergentes entre les pays afin de permettre une détection rapide et un confinement des épidémies à la source ».

Il était attendu de cette réunion de planification de réviser la première phase du projet par tous les délégués. Les échanges ont permis de soulever les préoccupations des uns et des autres avant l’adoption d’un plan de travail sur la numérisation et le partage des données sur la santé des populations dans la région de l’IGAD et également la mise en œuvre d’unecollaboration transfrontalière accrue.

Il faut rappeler que la planification de la numérisation et le partage des données sur la santé des populations dans la région de l’IGAD fait l’objet d’un dialogue régional qui permettra à terme d’aboutir à une planification de la numérisation de ces données dès l’année prochaine, en 2023. A ce stade, la deuxième phase du programme de numérisation des données sur la santé des populations doit se poursuivre  jusqu’en septembre 2023 avec la mise en œuvre de la politique de partage et de protection des données ainsi que la mise en œuvre du système régional de surveillance et de suivi des maladies.

Plus généralement, ce programme de numérisation des données sur la santé des populations dans la région de l’IGAD a été lancé récemment, en octobre 2021, avec la mise en œuvre d’un certain nombre d’activités. Parmi lesquels, la réunion ministérielle et le comité de pilotage qui ont approuvé la politique et le cadre de partage et de protection des données et l’évaluation de base dans des sites transfrontaliers sélectionnés. Indiquons enfin que la rencontre a mobilisé des experts de chaque État membre de l’IGAD, dont des responsablespolitiques et des expertsde la planification et des systèmes d’information sur la santé (HIS), mais aussi les coordonnateurs nationaux de l’IGAD COVID-19 ainsi que onze les membres du personnel de la santé numérique de l’IGAD. La réunion a bénéficié du soutien du fonds disponible auprès de l’UE et du projet BMZ – GIZ.

La parole à…

Mme Fathia Aboubaker Alwan

Directrice de la Division Santé et développement social de l’IGAD

« Ce projet qui se déroulera jusqu’en septembre 2023 devrasoutenir la mise en œuvre de la politique de partage et de protection des données ainsi que la mise en œuvre du système régional de surveillance et de suivi des maladies dans les États membres de l’IGAD. L’un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés est le nombre élevé de maladies dans la région et plus encore la pandémie de COVID et l’émergence d’une nouvelle pandémie, à savoir la contagion de la variole du singe. Pour atténuer ce fardeau des maladies et des pandémies actuelles, nous avons approuvé la politique transfrontalière de partage et de protection des données qui permettra à notre région de mieux communiquer et de se préparer aux pandémies et à la manière dont nous y répondons et de mettre en place un système de surveillance qui aidera solidement notre région à se préparer à une pandémie. La réunion d’aujourd’hui vise à cimenter ce sur quoi nous avons travaillé et préparé en tant que région. Ce dialoguede haut niveau permettra donc d’examiner la mise en œuvre de la première phase du projet de santé numérique, mais aussi  de discuter et d’orienter les résultats de base pour les sites transfrontaliers sélectionnés dans les États membres de l’IGAD. En outre, il s’agira de discuter d’une feuille de route réalisable pour la mise en œuvre du cadre de partage et de protection des données par les États membres. Nous aurons enfin des échanges pour revoir le système d’information sanitaire et le suivi et la surveillance des maladies pour la région afin de cartographier les tendances de la contagion par la variole du singe et de la manière de nous y préparer.Avant de conclure, je souhaite saisir cette occasion pour vous exprimer notre gratitude à tous les États membres et à l’UE, BMZ-GIZ, pour avoir apporté un soutien financier à cette réunion et soutenu nos objectifs de numérisation de la santé.

Le point avec…

Dr Bashir Ahmed

Responsable de la santé numérique IGAD

« Ce projet est important pour que la région soit préparée à une pandémie car il permettra aux pays de façonner les données de santé en toute sécurité et en temps opportun. Cela est dû au cadre politique de partage de données transfrontalières récemment approuvé. L’IGAD travaille également avec les États membres pour créer une plate-forme régionale de surveillance des maladies qui permettra aux pays d’avoir un aperçu des tendances de la maladie et de se préparer de manière adéquate, car la maladie n’a pas de frontière ».

MAS